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Algérie: Les marchés des véhicules d’occasion désertés

نادية سليماني
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Algérie: Les marchés des véhicules d’occasion désertés
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Marché de véhicules utilisés de Tidjelabine (Boumerdès)

La campagne de boycott des véhicules assemblés en Algérie lancée sur les réseaux sociaux et placée sous le slogan “laissez la rouiller” a fait le buzz ces jours-ci, au point où les parlementaires et les grandes chaînes de télévision étrangères en parlent.

Du coup, les marchés de véhicules sont quasiment paralysés et désertés par les citoyens qui s’accrochent à des lambeaux d’espoir de voir les prix baisser et devenir accessibles aux différentes franges de la société.

Pour décortiquer cette campagne de boycott, Echorouk a jugé utile de consulter des spécialistes et experts en la matière. Ils sont en effet divisés entre partisans et opposants, bien qu’ils soient unanimes pour dire que cette action a pour finalité de contester les prix jugés extrêmes élevés et non pas les usines en elles-mêmes, qui constituent une valeur ajoutée à l’économie nationale et un atout pour le consommateur.

La communication des prix réels des véhicules sortis des usines algériennes ont mis l’opinion publique dans un état de choc, dont certains citoyens auraient même annulé des commandes d’acquisition de voitures par le biais de la banque. Par ailleurs, ils souhaitent une baisse des prix, sachant que la campagne de boycott leur aurait donné une lueur d’espoir. Une question se pose à ce propos: cette action aboutira-t-elle à des résultats escomptés?

A cet effet, l’expert économique Farès Mesdour a salué la “mobilisation du consommateur algérien”, affirmant que le boycott est “un comportement civilisé qui contribuera concrètement à faire progresser la situation économique vers le mieux”.

“Revendeurs, intermédiaires et concessionnaires ont exagérément revu à la hausse les véhicules fabriqués en Algérie, au point où leurs prix appliqués sont deux fois plus que de ceux importés de l’étranger. C’est là une arnaque contre le consommateur algérien d’où il a fallu les recadrer quitte à bouder leurs produits”, a soutenu l’expert économique.

Pour ce qui est d’une éventuelle baisse des prix, Mesdour a estimé que le mieux lors de cette action était la mobilisation de la société civile, entre autres citoyens, associations civiles et associations de protection du consommateur afin de sensibiliser et de prôner le boycott en cas de hausse disproportionnée des prix.

“Il échoit à eux de s’unir autour de l’Etat et de ses institutions en vue de lutter contre les monopoles”, a-t-il préconisé.

Abondant dans le même sillage, l’expert économique, Kamel Rezig, les Algériens ont contesté contre les prix exorbitants et non pas les usines d’assemblage qui demeurent un acquis pour l’Algérie et le consommateur algérien.

D’après cet expert, si cette action se poursuivait pendant six mois, les prix seraient à coup sûr revus à la baisse, tant pour les véhicules neufs que pour les véhicules anciens. Car le gouvernement se verra contraint d’agir sous la pression de la rue et des réseaux sociaux, estimant que les prix des véhicules d’occasion reculeront eux-aussi de 30%.

En revanche, Abderrahmane Mebtoul a jugé quant à lui que le boycott n’aboutira à aucun résultat probant. “Il n’y aura rien du concret au final”, a soutenu Mebtoul. Pour défendre sa thèse, il a expliqué que les prix sont étroitement liés au pouvoir d’achat des citoyens et à la loi de l’offre er de la demande.

“Plus le pouvoir d’achat des citoyens est bon et moyen, plus ils acquièrent des véhicules aux prix raisonnables, tandis que les ménages au faible revenu ne le se permet pas”, a-t-il soutenu, ajoutant que le boycott a toujours été prôné par les familles au faible revenu.

Pessimiste, l’expert a affirmé que les tentatives des autorités, à leur tête le ministère de l’Industrie en faveur de lé régulation des prix seront vouées à l’échec dans la mesure où les contingents des véhicules des usines algériennes restent très insignifiants. “Il y a environ quelque 150 à 200.000 voitures qui sortent chaque mois, ce qui est très peu et ne recouvre pas la demande locale. C’est pourquoi le gouvernement ne réussit  jamais à maîtriser les prix même avec l’exonération d’impôts sur les constructeurs”, a-t-il affirmé.

De son côté, Mustapha Zebdi, de l’Association de la protection du consommateur a salué la campagne de boycott bien qu’elle n’émane de son organisation. “Tout boycott initié par des groupes, personnes structurées a pour but d’éveiller la conscience du consommateur. Nous en tant qu’organisation, nous le saluons”, a-t-il déclaré à Echorouk.

Traduit par: Moussa. K.

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