De Paris à Palerme…quand Ouyahia multiplie ses sorties!

Alors que son absence lors d’ouverture des travaux de la rencontre gouvernement-walis a suscité tant d’interrogations, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a fini par faire son apparition au deuxième jour de cette réunion en adressant un message aux walis.

Avant de prononcer son allocution, le Premier ministre a, faut-il le rappeler, reçu le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, David Hale, après avoir inauguré quelques heures plutôt le projet intégré de transformation du phosphate à Tébessa, qui sera réalisé entre les groupes Sonatrach et Asmidal-Manal en partenariat avec les groupes chinois dirigés par la Société Citic.

Auparavant, le chef de l’Exécutif a été chargé par le président de la République de le représenter à l’étranger, à l’occasion notamment du 11^e sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie), de la célébration du centenaire de la fin de la Grande guerre (1914-1918) tenue à Paris et la conférence internationale sur la Libye à Palerme (Italie).

En dépit de la polémique politique et médiatique suscitée par ses déclarations à Paris en qualifiant les martyrs de la Glorieuse révolution de “morts”, la Présidence a réitéré sa confiance à celui qui s’aime se présenter comme “l’homme aux sales besognes” en le désignant  pour représenter le président Bouteflika aux travaux de la conférence internationale sur la Libye à Palerme, au 11^e sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba.

Dans un passé récent, le chef de l’Etat confiait cette tâche aux différents hauts responsables, tantôt au président du Sénat Abdelkader Bensalah, tantôt au président de l’APN ainsi qu’à certains de ses ministres et conseillers les plus proches…

En vérité,  désigner Ouyahia à représenter le chef de l’Etat à l’étranger ne peut que susciter des questionnements. Est-ce cette donne répond à des aspects politiques? Est-t-elle dictée par certaines conjonctures, entre autres les soucis de santé du président de la Chambre haute du parlement, la crise à l’APN qui a fini par la destitution de son président Saïd Bouhadja et la nomination de Mouad Bouchareb. Ouyahia est-il le personnage le mieux placé et à même d’accomplir ces tâches comme le souhaite le locataire du palais de El Mouradia?

Ouyahia va-t-il multiplier ses visites dans les wilayas du pays d’autant plus que l’inauguration de l’usine de Tébessa aurait pu être confiée au ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi? La réponse à toutes ces questions est susceptible d’éclaircir les zones d’ombre qui entourent ses sorties qui interviennent à quelques mois de la présidentielle.

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est plus la première fois que l’on présente Ahmed Ouyahia comme présidentiable, lui qui n’a  de cesse de rappeler qu’il ne se représenterait pas à une élection présidentielle si Bouteflika se portait candidat.

A cet égard, il est utile de souligner que le président Bouteflika ne s’est toujours pas prononcé sur sa participation ou non au scrutin d’avril 2019, ce qui laisse comprendre qu’Ouyahia serait chargé de se préparer pour “la rencontre d’un homme avec son destin” ! Comment la Présidence voit-elle l’ambition de cet homme qui connaît les rouages de El Mouradia?

Les semaines à venir nous diront si Bouteflika compte rempiler ou un autre candidat du pouvoir sera désigné pour lui succéder à la tête de l’Etat après 20 ans de règne.

Mohamed Meslem / Traduit par: Moussa. K.