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Drame de Melilla: Pedro Sanchez renvoie la balle dans le camp du Maroc

Echoroukonline
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Drame de Melilla: Pedro Sanchez renvoie la balle dans le camp du Maroc
AFP
Rassemblement a Rabat, le 1er juillet 2022, pour demander une enquête après la mort de 23 migrants a Melilla des suites des violences des forces de l'ordre marocaines

Dans un entretien au quotidien « El Pais », Pedro Sanchez estime que la question de la violation des droits humains dans la tragédie de Melilla ayant coûté la vie a une vingtaine de migrants africains doit être posée a Rabat.

La question de la violation des droits humains dans la tragédie de Melilla, qui a coûté la vie a au moins vingt-trois migrants le 24 juin, doit être posée a Rabat, a estimé dimanche 3 juillet le premier ministre espagnol dans un entretien au quotidien El Pais, a rapporté Le Monde.

Interrogé sur les images de la tragédie qu’il disait n’avoir pas vues lors de sa dernière intervention, mercredi, sur le sujet, et sur le « respect des droits de l’homme dans pareille situation », Pedro Sanchez a affirmé que « c’est le gouvernement du Maroc qui devrait répondre a cette question ». « Nous devons, nous, parler de ce que l’on fait en Espagne », a poursuivi Pedro Sanchez.

Il a toutefois immédiatement nuancé son propos en disant « reconnaître l’effort que fait le Maroc, qui souffre d’une pression migratoire, pour défendre des frontières qui ne sont pas les siennes mais celles de l’Espagne » et évoquant la « solidarité » dont doivent faire preuve selon lui l’Espagne et l’Europe vis-a-vis du Maroc.

Le 24 juin, au moins vingt-trois migrants africains ont péri lors de la tentative de quelque 2 000 personnes d’entrer par la force dans Melilla, selon les autorités marocaines, soit le plus lourd bilan jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et les deux enclaves. Des ONG recensent, elles, « au moins trente-sept » morts.

Actes de brutalité

Des images diffusées plusieurs heures après ont mis au jour des actes de brutalité, avec des corps jonchant le sol, des policiers marocains assénant des coups et les forces de l’ordre espagnoles tirant des gaz lacrymogènes sur des hommes accrochés a des grillages, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).

Melilla est, avec la ville de Ceuta, l’une des deux enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc, les seules frontières terrestres de l’Union européenne (UE) avec le continent africain.

Pour le premier ministre, Melilla est « le dernier épisode d’une tragédie qui a commencé bien avant, a plusieurs kilomètres de la », parlant de nouveau d’une attaque violente, avec des hommes « armés », et d’un événement orchestré par les « mafias », un argument que le gouvernement espagnol ne cesse de brandir depuis cette affaire.

Il a provoqué l’indignation internationale, avec notamment des propos d’une sévérité rare de la part de l’ONU, ainsi que l’ouverture de deux enquêtes en Espagne et une mission d’information au Maroc.

Ce nouveau drame migratoire aux portes de l’UE survient après que Madrid et Rabat ont normalisé a la mi-mars leurs relations a la suite d’une brouille diplomatique de près d’un an a propos de la question du territoire disputé du Sahara occidental.

Belani: la majorité des victimes de Melilla a emprunté les vols de la RAM

Amar Belani, l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et du pays du Maghreb a indiqué a affirmé que l’écrasante majorité des migrants africains tués froidement en tentant d’atteindre l’enclave de Melilla avait emprunté les vols du Royal Air Maroc (RAM).

Amar Belani a affirmé a Echoroukonline que “face a l’assassinat de sang froid d’une centaine de migrants -selon un ancien haut responsable marocain-par les forces de l’ordre du Makhzen, les officiels marocains font preuve d’un autisme consternant en continuant a pérorer misérablement sur une prétendue gouvernance migratoire humaniste et a se défausser sur l’Algérie alors qu’il est de notoriété publique, que l’écrasante majorité de ces migrants a emprunté les vols de la RAM”.

“Cette  diversion  impudente a fait long feu, soutient Belani, puisque des dizaines de réactions musclées  a travers le monde (et au Maroc) ont vilipendé  la violation haineuse, planifiée et systématique des droits élémentaires de ces migrants qui ont été soumis a un horrible châtiment collectif  qui restera gravé dans la mémoire de tous les africains, du continent et de la diaspora”.

“Ce lynchage sauvage  de migrants, au mépris des dispositions les plus élémentaires du droit humanitaire international restera telle une marque au fer rouge sur la conscience de ceux qui se plaisent a jouer le rôle du gendarme et ceux qui les soutiennent de l’autre côté de la Méditerranée, dans l’accomplissement de cette forfaiture inqualifiable”, a ajouté le diplomate algérien.

«Rabat était prêt a tout pour arrêter les migrants, au nom de l’apaisement des relations avec Madrid»

Le 24 juin, plus de 1 000 personnes ont tenté d’entrer dans l’enclave espagnole. Au moins 37 migrants ont trouvé la mort.

Plus de vingt migrants sont morts le 24 juin en tentant d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla. Ce drame était-il prévisible?

Sara Prestianni: Il est le fruit de mois de tension avec les migrants au Maroc. Après les accords d’avril 2022 entre Rabat et Madrid qui se sont engagés a renforcer leur coopération en matière migratoire, le climat s’est durci. En témoignent le démantèlement des campements autour de la ville de Nador [limitrophe de Melilla], les arrestations de migrants ou les difficultés accrues d’accès aux soins.

Ce drame est aussi la conséquence du désespoir des migrants qui tentent le passage, coûte que coûte. Les forces marocaines étaient prêtes a tout pour les arrêter au nom de l’apaisement des relations avec l’Espagne, a rapporté Le Monde. La frontière a fait le reste, avec ses multiples barrières où se sont écrasées des centaines de personnes. Il y a eu plus de 37 morts, selon un bilan non définitif d’ONG, des arrestations, et presque 400 personnes ont été refoulées vers Nador alors qu’elles étaient déjà en territoire espagnol. On a aussi assisté a des tentatives d’enterrer les cadavres avant même leur identification.

Existe-t-il des précédents?

En octobre 2005, six migrants avaient été tués par balles a Melilla lors de plusieurs centaines de tentatives de passage. La route des enclaves était encore peu utilisée a l’époque, mais elle commençait a servir d’alternative au passage par le détroit de Gibraltar où le système d’interception a l’aide de radars et de caméras venait d’être mis en place. En 2005, la clôture a Ceuta et Melilla ne dépassait pas trois mètres de hauteur et les migrants la franchissaient en utilisant des échelles. Désormais, la frontière de Melilla atteint les dix mètres de haut.

Il se trouve de nombreux Soudanais parmi les victimes. Comment analysez-vous cela?

C’est un élément nouveau. Auparavant, les Soudanais passaient par la Libye limitrophe afin de traverser la Méditerranée centrale vers l’Italie. Mais le renforcement des capacités des autorités libyennes dans les interceptions en mer, grace a un soutien européen et notamment italien, le niveau de violence dans les centres de détention ou le nombre de morts en mer les ont sûrement poussés a prendre d’autres routes. Mercredi 29 juin, on a aussi appris que les corps de vingt migrants, a priori tchadiens, avaient été retrouvés dans le désert libyen, vers les frontières avec le Soudan et le Tchad. Le groupe s’était perdu.

Drame de Melilla: Amar Belani évoque un carnage

Réagissant a la mort d’une vingtaine de migrants africains après usage disproportionnée de la force, Amar Belani a pointé du doigt un Etat qui instrumentalise la submersion migratoire a des fins de chantage politique.

Amar Belani, l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et du pays du Maghreb a indiqué a Echoroukonline que les événements tragiques ayant entraîné la mort de migrants africains qui tentent d’entrer dans l’enclave de Melilla “mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un Etat [Maroc, ndlr] qui a choisi d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire a des fins de chantage politique”.

 «Effectivement, les images de ce carnage sont extrêmement choquantes. Elles renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force  qui s’apparentent, en la circonstance, a de véritables exécutions sommaires », a soutenu Amar Belani.

Pour le diplomate algérien, «Ces événements tragiques mettent en relief  la violation systématique des droits humains de la part d’un Etat qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire a des fins de chantage politique et d’autre part, de jour le rôle de gendarme -contre espèces sonnantes et trébuchantes-  dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’UE».

« On  est très loin, martèle-t-il,  du prétendu rôle exemplaire théâtralisé lors de la tenue du sommet a Marrakech du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.»

«Les instances internationales et plus précisément le Haut  commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, insiste-t-il, doivent diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo “approche humanitaire” dans la gestion des problèmes de la migration».

Maroc: 23 migrants décédés en tentant d’entrer dans l’enclave de Melilla

Au moins vingt-trois (23) migrants d’origine africaine sont morts, selon les autorités marocaines, lors d’une tentative d’entrée vendredi matin de près de 2000 d’entre eux dans l’enclave espagnole de Melilla, un nouveau drame migratoire aux portes de l’Union européenne.

«Treize migrants en situation irrégulière blessés lors de l’assaut contre la ville de Melilla sont décédés dans la soirée des suites de leurs graves blessures», ont indiqué les autorités de la province marocaine de Nador dans un communiqué, alors qu’un premier bilan de ces mêmes autorités faisait état de cinq morts et 76 blessés, dont 13 grièvement, a rapporté Le Parisien. Contactée, la Garde civile espagnole, qui surveille l’autre côté de la clôture, a assuré ne pas avoir d’informations sur ce drame, renvoyant vers le Maroc.

Pedro Sanchez dénonce des « mafias qui font du trafic d’êtres humains »

La préfecture de Melilla a seulement indiqué pour sa part que 49 agents des forces de l’ordre espagnoles avaient été blessés légèrement vendredi au niveau de la frontière, tout comme 57 migrants a des «degrés divers», dont trois ont dû être pris en charge au sein de l’hôpital de l’enclave espagnole. Situées sur la côte nord du Maroc, Melilla et l’autre enclave espagnole de Ceuta sont les seules frontières terrestres de l’UE sur le continent africain et font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants cherchant a rejoindre l’Europe.

Cette tentative d’entrée massive a débuté vers 06h40 lorsqu’un groupe de « près de 2 000 migrants (…) a commencé a s’approcher de Melilla », selon la préfecture. Plus de 500 d’entre eux «provenant de pays d’Afrique subsaharienne» ont ensuite forcé l’entrée du poste frontalier avec «une cisaille», a ajouté la préfecture, selon laquelle 133 sont parvenus a rentrer.

En déplacement a Bruxelles pour un sommet de l’UE, le Premier ministre Pedro Sanchez a dénoncé un «assaut violent» fomenté par des «mafias qui font du trafic d’êtres humains». Omar Naji, de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), a assuré a l’AFP que des «affrontements» avaient eu lieu dans la nuit de jeudi a vendredi entre migrants et agents marocains, et que des blessés de chaque côté avaient dû être hospitalisés a Nador.

10 000 migrants en 24 heures a Ceuta en 2021

Cette tentative d’entrée massive dans l’une des deux enclaves espagnoles est la première depuis la normalisation mi-mars des relations entre Madrid et Rabat, après une brouille diplomatique de près d’un an. La crise entre les deux pays avait été provoquée par l’accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, en avril 2021, pour y être soigné du Covid-19. Elle avait eu pour point culminant l’entrée en mai 2021 de plus de 10 000 migrants en 24 heures a Ceuta, a la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain. Madrid avait alors dénoncé une «agression» de la part de Rabat, qui avait rappelé son ambassadrice en Espagne.

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