La Présidence instaure une nouvelle tradition en matière de communication

La présidence de la République est, semble-t-il, déterminée d’adopter une nouvelle stratégie de communication en instaurant une nouvelle tradition en matière de communication avec les différents médias.

Après une première entrevue entre le président de la République Abdelmadjid Tebboune et les responsables des médias publics et privés, voilà que le chargé de mission à la Présidence Mohamed Laagab anime une conférence de presse pour expliquer devant les journalistes l’évolution du chantier de la révision de la Constitution.

Mohamed Laagab a indiqué que les consultations initiées par le président de la République avaient pour effet de « mettre en œuvre une Constitution préservée et pérenne et loin des caprices personnelles, jouissant du consensus de la société». Autrement dit, il est question de rompre avec les vielles pratiques, dont l’ancien président de la République s’était permis de réviser la Loi fondamentale à trois reprises.

Le chargé de mission à la Présidence a fait savoir que le comité chargé par le président Tebboune de formuler des propositions sur la révision de la Constitution a atteint un “stade avancé” et que le délai était fixé de trois mois. Deux mois de réflexion et de propositions tandis que la première mouture élaborée par le comité d’experts sera soumise dans un délai d’un mois au président de la République, puis à la société civile, aux partis politiques et aux médias pour enrichissement.

En effet, l’importance de la conférence qu’a animée Mohamed Laagab ne réside pas dans le fait qu’elle permette d’éclairer l’opinion publique sur l’évolution de la question ayant trait à la révision de la Constitution, mais plutôt dans cette nouvelle relation que la première institution du pays entend instaurer, notamment en ce qui concerne les questions qui préoccupent au premier lieu l’opinion publique.

Cette intention s’est d’ores et déjà traduite par l’installation de l’ancien ministre de la Communication, Mohand Saïd Belaïd en tant que ministre conseiller chargé de la communication à la présidence de la République.

Ce qui renseigne de la détermination de l’actuel locataire du Palais de El Mouradia de prendre ses distances avec les pratiques de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika – poussé à la démission après le Hirak du 22 février 2019.

Force est de rappeler que le président déchu n’avait accordé -pendant ses vingt ans de règne- aucune interview à un média algérien public ou privé, préférant en revanche en accorder à des médias étrangers.

Mohamed Meslem / Traduit par: Moussa. K.