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L’impact psychologique du confinement

Nadjib Mizi: «On en sortira tous grandis, mûris…»

Nabila Hocine
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Nadjib Mizi: «On en sortira tous grandis, mûris…»

Pour notre protection et pour freiner la propagation du Covid 19, en Algérie comme partout ailleurs, on nous demande de rester confinés chez nous. Mais cela n’est pas sans conséquence sur le moral de beaucoup de personnes. Cette privation a différents impacts sur la santé mentale des individus….Comment faire pour cultiver la psychologie positive en ces temps de crise sanitaire? Eclairages avec Nadjib Mizi, Coach en Programmation Neuro-Linguistique, hypno-thérapeute, et formateur agréé en Coaching PNL.

Chez de nombreuses personnes, un isolement prolongé peut finir par développer différentes formes de traumatismes liés à la peur, à l’anxiété, ou le stress…Que risque-t-on à force de rester confinés, surtout quand on vit seul?

Le premier risque, et le plus palpable, c’est un bouleversement de l’horloge biologique. Ce n’était pas (le confinement) quelque chose de prévu,on n’avait pas de plan,et tout à coup le rythme du sommeil,notre façon de manger aussi changent… De nouvelles habitudes s’installent et tout cela a un impact directe sur votre mental.
Vous savez, le cerveau humain est une machine à résoudre des problèmes.Pour ce faire, il a besoin de préserver ses ressources parce que son activité est extrêmement énergivore, du coup, toute situation qui, de base, est normale est perçue comme un danger, et donc doit être combattue. C’est pour cette raison que les premiers signes de dysfonctionnements apparaissent aujourd’hui sous forme de nervosité, d’irritabilité et de colère, d’ailleurs j’imagine que le nombre des scènes de ménage a dû exploser au sein des foyers algériens (rire)

https://www.facebook.com/nabila.hocinectd.7/videos/2709145079308252/

Quels sont les comportements à adopter pour mieux maitriser ces troubles et pour penser de manière plus positive?

Il faut se fixer un plan, et re-paramétrer ses habitudes. Votre cerveau qui, par essence, n’aime pas aller vers l’inconnu a besoin que vous lui donniez une partition à suivre.Il y a aussi la manière dont on décide de communiquer avec soi. En programmation Neuro-Linguistique, on a tendance à utiliser certainesrègles de grammaire, comme, les conjonctions de coordination, car elles ont un impact sur notre perception et notre réponse émotionnelle. Parlons du mot « mais » qui est magique. Notre cerveau est conçu pour anticiper la manière dont on communique : dès lors que vous dite le mot «mais» votre cerveau le perçoit comme un changement dans votre stratégie. Il anticipe le changement en inversant votre état émotionnel avant même que vous ayez fini votre phrase.
Imaginez que chacun de nous se mette à recenser toutes les choses positives qu’il est entrain d’accomplir, d’obtenir, ou de constater chaque jour…Imaginez qu’à chaque fois que vous avez une pensée négative, que vous y ajoutiez juste le mot «mais» et que vous y ajoutiez l’un de ces constats positifs que vous avez préparé. La polarité de votre réponse émotionnelle est immédiatement inversée. A force d’entraînement, votre cerveau intégrera cette réponse sous forme d’action-réflexe.
Ça peut sembler un peu naïf, dit de cette manière, mais gardez à l’esprit l’âge mental de notre inconscient, cette entité responsable de la gestion de nos émotions : il tourne autour de 4-5 ans, et il est très malléable d’un point de vue émotionnel.
Pour votre cerveau dès lors que vous créez cette relation de cause à effet, elle est acceptée émotionnellement : il vous génère les émotions qui vont avec. Le mental et le corps s’influencent l’un l’autre.En fonction de votre posture, du soin que vous apportez à votre tenue vestimentaire, de l’attitude que vous adoptez…, vous êtes entrain d’envoyer des signaux à votre cerveau qui vit en isolement dans votre boîte crânienne et qui ne reçoit d’informations que de deuxième main à travers voscinq sens.Il obéit alors et vous donne la réaction émotionnelle à laquelle vous vous attendiez, celle que vous avez décidé de programmer.

Pour les enfants, il est difficile de rester à la maison tous les jours, alors qu’ils sont en vacances, comment les convaincre?

Vous avez deux types d’approches en fonction de l’éducation et des habitudes, que l’enfant a reçues. Il faut savoir que les temps ont changé, et de nos jours, beaucoup d’enfants sont, en temps normal en situation de confinement : ils jouent chez eux, s’occupent avec des tablettes, des jeux vidéos, cette première catégorie n’est pas compliquée à gérer en ce moment.
Du coté des enfants qui, habituellement, jouent dehors, dans leur quartier avec leurs copains et qui ont des activités très régulières à l’extérieur de la maison, c’est effectivement un peu plus compliqué. La complexité peut être aussi au niveau du logement dans lequel l’enfant réside, s’il dispose d’espace, d’une cour, d’un balcon, d’un jardin pour qu’il puisse s’extérioriser et exercer une activité physique.
Gardons à l’esprit que les jeux d’enfants sont essentiellement basés sur la résolution de problèmes : il faut se dire que c’est une occasion de permettre aux enfants de découvrir de nouvelles activités…Ils cherchent juste à être stimulés.Là, les parents doivent être investis et créatifs, et impliquer d’avantage les enfants dans la vie et l’organisation familiale.

Comment faire pour ne pas céder à la mauvaise panique du flux important d’informations, assez négatives en ce moment?

Les médias ne peuvent pas ne pas parler de choses négatives, car c’est ce qui vend ! Et là, je ne parle pas uniquement de retombées financières : on a plus tendance à accorder notre attention à ce qui ne marche pas.
Il faut alors déterminer une source d’informations fiable et en faire notre source principale. Il est bon d’adopter une attitude médiane en se disant ; «je me tiens informé, en gardant à l’esprit la finalité et passer ensuite à autre chose». A la télévision par exemple, ce n’est pas pour rien qu’il y a deux Journaux Télévisés principaux par jour, un à 13h, et l’autre à 20h. Déterminez des plages horaires pour récupérer les infos dont vous avez besoin, et passez à ce cadre de réflexion et de perception dans lequel vous avez besoin de vous plonger. Si les médias choisissent pour vous ce que vous devez percevoir et ressentir c’est que forcément vous êtes capable vous-même d’en faire de même voire mieux.

Aujourd’hui, les soignants qui prennent en charge les personnes atteintes de covid-19 font face à un gros défi mais aussi à un gros stress. Quelle attitude devraient-ils adopter pour ne pas céder à la pression?

Le personnel soignant subit cette injustice qui est faite à tous les héros en temps de crise : on démarre du principe qu’ils sont forts, invulnérables et qu’ils peuvent accuser le coup.
Par contre gardons à l’esprit, que tous ne sont pas formés et prêts à justement gérer l’ampleur de ce qu’ils ont à vivre. On n’est plus sur une phase où les soignants peuvent aller sur les réflexes habituels, on est sur de la médecine de brousse, de guerre, où il faut faire avec, et c’est périlleux, c’est difficile, de pouvoir apporter son aide aux patients tout en se préservant. J’imagine qu’il y a de gros conflits éthiques chez chacun de ces héros contemporains : en Italie on en vient à choisir les personnes qu’on soigne, et ce choix, cette rapidité d’exécution, cette rapidité de prise de décision n’est pas sans conséquences sur l’état psychologique du personnel médical.Aujourd’hui, il faut qu’ils comprennent qu’ils ont pour mission d’apporter leur accompagnement, leur expertise au mieux de leurs compétences. Ce qu’on leur demande, ce n’est pas de guérir, c’est de mettre en œuvre ce qu’ils savent faire, de mettre en œuvre leur talent, leur engagement et humanité au service de ceux qui les sollicitent,et non pas de faire des miracles. Il faut se ménager en déterminant ses missions, les accomplir et se partager les tâches puis s’y tenir.

Profiter du confinement pour faire dans le développement personnel, est-ce possible?

C’est, plus que jamais, l’occasion de se ressourcer, de se retrouver avec soi-même et avec les personnes qu’on aime.Pensez juste à tous ces moments où vous n’avez pas pu faire ce que vous vouliez faire, par manque de temps. Aujourd’hui la nature vous dit de rester chez vous et de faire toutes ces choses que vous ne pouviez pas faire avant.
Il ya, certes, énormément de ressources disponibles en ligne, mais vous qui êtes confinés avec votre famille, sachez qu’autour de vous il y a des gens qui ont réussi sur des tâches, sur des missions, des objectifs….C’est le moment de commencer à partager ces récits de réussite, d’échanger nos success stories, d’en tirer des enseignements et de se projeter sur la manière dont on les mettra en œuvre. La nature est entrain de nous dire encore une fois ; «Profitez de ce temps pour vous développer !»
On en sortira tous grandis, mûris, quelle que soit la durée de cette crise, il yaura un après, faisons en sorte de l’anticiper dès maintenant, ne soyons pas dans la réactivité, planifions le!

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