Sadi:”Boudiaf et Benbella se sont réjouis de l’assassinat de Abane!”

Le Dr Saïd Sadi et ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a animé vendredi soir une conférence de presse à Béjaïa à l’invitation du Café littéraire d’Aokas à l’occasion du 62^e anniversaire du Congrès de la Soummam (20 août 1956).

Selon Dr Sadi, le Congrès de la Soummam a donné un visage au Front de libération nationale (FLN) et que les artisans du Congrès étaient réalistes dans leurs propositions, et que le succès de la Révolution n’était en fait que le résultat de l’alliance et l’union de tous les courants – toutes tendances confondues- autour de la déclaration de la Soummam, alors que la France coloniale guettait toute chance en vue d’exploiter une divergence de vues entre ces derniers en montant les uns contre les autres.

 De l’avis du membre fondateur du RCD, le premier putsch qu’a connu l’Algérie est celui concocté, à ses yeux, au Caire en août 1957, et ce avant même ceux de 1962 et 1965, soit un an après la tenue du Congrès de la Soummam. Pour être mieux explicite, Sadi a expliqué que dès l’arrivée du premier militant algérien au Caire au début des années 1950, Djamel Abdelnasser avait chargé alors Fethi Dib de coordonner avec la délégation algérienne.

Et Sadi d’enchaîner:”Abane Ramdane avait dépêché, après sa sortie de la prison en mars 1955, Lamine Debaghine, à la tête de la délégation algérienne, en Égypte”, insistant à ce que les Égyptiens soient des partenaires des Algériens et non pas des donneurs d’ordre.

Sur ce point, a dit Sadi, Lamine Debaghine avait refusé de s’entretenir avec Fethi Dib, du fait que le premier fut un politique et le second n’est autre qu’un policier. Une attitude qui aurait précipité, de l’avis du conférencier, l’isolement de Abane Ramdane.

 Par ailleurs, l’orateur a indiqué que le Congrès a abouti à des transformations dites politiques dans la gestion de la Révolution à travers notamment la primauté de l’intérieur sur l’extérieur et le politique sur le militaire.

Toutefois, le Congrès du Caire de 1957 s’est démarques de ces décisions en éliminant les points jugés  prioritaires, ce qui est perçu par Sadi comme une sorte de coup d’Etat.

Le président du RCD a affirmé que Boudiaf et Didouche souhaitaient diviser la région de Kabylie en rattachant respectivement Béjaïa et Tizi Ouzou à Constantine et Alger, ce que Krim Belkacem a rejeté, lui qui redoutait le piège d’une division politique.

Quant à l’absence de Benbella dudit Congrès, l’orateur l’a attribué à la décision portant séparation de la religion de la lutte armée, ce qui a provoqué, de l’avis de Sadi, un problème qui était à la fois d’ordre politique et idéologique, affirmant en revanche la participation de Ben M’hidi qui était en compagnie de Benbella au Caire.

Dans un autre registre, Sadi a prétendu que Boudiaf et Benbella s’étaient réjouis de l’assassinat de Abane et ce pour différentes raisons, indiquant que Boudiaf ne s’entendait pas avec Abane, surtout que celui-ci avait réduit le rôle des militants de l’extérieur à l’approvisionnement en armes, tandis que Benbella était alors contre le projet de création d’un Etat socialiste et démocrate qu’a proposé le Congrès de la Soummam.

L’invité du Café littéraire d’Aokas n’a pas manqué de se prononcer sur l’école algérienne à laquelle il attribue tous les maux que vit le pays, indiquant que les enfants des responsables ne sont pas scolarisés dans l’école publique, affirmant qu’il est temps de mettre le dossier de l’école algérienne sur la table des négociations.

Taguemount. A. / Traduit par: Moussa. K.