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La déclaration du 1er Novembre 1954 : un texte fondateur de l’État algérien

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La déclaration du 1er Novembre 1954 : un texte fondateur de l’État algérien

La déclaration du 1er Novembre 1954 qui a déclenché la guerre de Libération nationale constitue un texte fondateur de l’État algérien, a affirmé Hassan Remaoun, professeur à la faculté des sciences sociales de l’Université d’Oran.

Dans un entretien à l’APS à la veille du 58ème anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954, M. Remaoun a indiqué que si le 1er Novembre a constitué réellement un “évènement fondateur”, la Déclaration qui l’accompagne en l’inaugurant ne peut que constituer aussi un “texte fondateur d’un État”.

Il (le texte) est fondateur parce qu’”il annonce un ou quelques principes essentiels, et ici il s’agissait de la lutte pour l’émergence d’un État national, en s’appuyant sur les potentialités dont disposait la société ou ce qui était perçu comme Peuple algérien en 1954″, note M.Remaoun.

“Dans la déclaration du 1er novembre, il était question d’un État souverain démocratique et social dans le respect des principes islamiques”, a encore ajouté M.Remaoun.

En réponse à une question sur les divergences des avis à propos de l’importance de la déclaration, l’historien estime que tous les textes (y compris “la déclaration du 1er novembre 1954) “qui témoignent ou ont marqué le devenir des sociétés et de l’humanité en général ont tendance à être interrogés par les générations qui se succèdent” dans des contextes socio-historiques forcément renouvelés”.

Ces textes, poursuit M. Remaoun, ont aussi “tendance à être instrumentalisés par des courants socio-politiques ou idéologiques qui sont partie prenante dans les luttes du présent et les enjeux qu’elles induisent”.

Pour cela, l’historien estime qu’un “texte écrit par des humains” tel que la déclaration du 1er novembre “doit toujours être replacé dans le contexte de son énonciation”.

“Il ne s’agit en aucune façon d’un texte révélé et donc à prétentions historiques” a-t-il expliqué ajoutant que “toutes les interprétations proposées depuis 1962 à aujourd’hui est affaire d’enjeux de société et de rapports de force conjoncturels”.

“Loin de s’arrêter, l’histoire poursuit son chemin en Algérie comme ailleurs” , affirme-t-il.

M. Remaoun explique à ce propos, que les rédacteurs de la déclaration du 1er novembre 1954 s’adressaient aux composantes du mouvement national qui “avait tenté un regroupement de type frontiste” après l’échec en 1952 du Front algérien pour la défense et le respect des libertés (FADRL) regroupant tous les partis nationaux malgré les débuts marqués par une grande mobilisation populaire.

A travers cette déclaration, ces rédacteurs ont voulu “mobiliser dans le contexte de 1954 en leur assurant qu’ils s’engageraient de prendre en charge la substance de leur programme et aspirations notamment l’accession à la souveraineté immédiate et la question identitaire ainsi que l’accès aux droits démocratiques”.

L’historien a toutefois souligné que tout en vouant un profond respect pour un texte fondateur quant à l’existence nationale, “les algériens vivant au XXIe siècle “doivent être à la hauteur des pères fondateurs pour exprimer des opinions audacieuses et novatrices quant à leur devenir collectif et exercer leur esprit critique dans un monde profondément transformé, en partie au moins grâce à leurs luttes”.

C’est pour toutes ces raisons que l’historien estime qu’”une grande partie du contenu de cette Déclaration est passée du stade de simple objectif à celui de la réalité vécue “, puisque a-t-il expliqué, ” les Algériens qui ont longtemps été de simples sujets musulmans d’un empire colonial, ont pu grâce à leurs luttes arracher une nationalité qui soit leur et ont eu leur droit à l’existence nationale”.

L’importance de l’appel à la lutte armée réside également selon M. Remaoun dans le fait que le texte s’adressait au Peuple algérien mais aussi aux minorités européenne et juive qui représentaient à l’époque “près de 10% de la population” et qui bénéficiaient d’un statut sociopolitique privilégié par rapport à celui de la masse des Algériens”, a-t-il dit.

Sur les raisons qui ont poussé les rédacteurs de ce texte à ne pas négliger cette minorité dans cet appel historique, M. Remaoun souligne qu’en s’adressant à eux, les initiateurs du texte et, conscients de la taille majeure qu’ils constituent visaient d’une part à “contrecarrer l’entreprise des ultras de la colonisation au sein de ces minorités et d’envoyer un message à ceux qui en France pouvaient espérer en une issue pacifique du conflit d’autre part”.

A travers cet appel aux européens ( principale base de soutien au système colonial) vivant en Algérie durant cette période, les rédacteurs du texte avaient un autre objectif selon M.Remaoun, puisque, a-t-il dit, il pose un autre problème de la nature de la nation algérienne et de l’Algérianité, qui, “loin de se limiter à un caractère communautaire et ethnico-religieux, pouvait s’ouvrir aux yeux des rédacteurs de la Déclaration à d’autres composantes”, a t-il noté.

Néanmoins, le problème reste cependant posé, de savoir “si la rédaction du texte était sous-entendue par une conviction idéologique sur la question ou seulement par pragmatisme et réalisme au vu de ce qu’était le contexte de l’époque en Algérie”, a fait savoir M.Remaoun.

Soulignant que l’appel aux algériens énoncé trois mois après la grande défaite de la France à Dien Bien Phu (Vietnam) et quelques 6 mois seulement de la Conférence de Bandung ( Conférence des non alignés) a contribué à ” sonner le glas du système colonial”, M. Remaoun a qualifié la déclaration de “passage qualitatif” de la lutte politique, après son échec, à la lutte armée.

Il explique à ce propos que la décision de passer à la lutte armée a été prise suite à l’épuisement des luttes politiques menées dès le début du 20 siècle et notamment depuis l’entre deux guerres mondiales(1918-1939) Selon l’historien, “le travail politique mené pendant des décennies n’a pas été tout à fait vain” surtout après “la scission qui neutralisera le PPA- MTLD principale organisation nationaliste” et c’est pour toutes ces raisons qu’une nouvelle génération avec les jeunes passés par l’Organisation spéciale (OS), allait donner un nouveau souffle aux luttes nationales en leur permettant à travers un passage à la forme insurrectionnelle “un caractère qualificatif nouveau”.

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Commentaires
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  • hanane

    merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii