Bajolet: “La France est extrêmement attachée à la stabilité de l’Algérie”

L’ancien patron de la Direction générale de la sûreté extérieure (DGSE), Bernard Bajolet a indiqué que son pays était extrêmement attaché à la stabilité et à la prospérité de l’Algérie.

“C’est pour nous un objectif important, et pas seulement pour la France d’ailleurs, c’est important pour l’ensemble des riverains de la Méditerranée”, a affirmé l’ancien chef des renseignements français.

L’ancien ambassadeur de France à Alger, dont les derniers propos ont suscité de vives polémiques en Algérie, n’a pas manqué de défendre le droit des harkis à l’hommage et au retour en Algérie.

Bajolet qui était au poste d’ambassadeur en Algérie de 2006 à 2008 a rappelé que ses récents propos sur la santé du président Bouteflika et de la relation algéro-française “n’engageaient que sa personne et non pas le gouvernement français”.

“Aujourd’hui, je parle en mon nom personnel. Ce que je dis n’engage que moi et n’engage en rien ni le gouvernement français, ni quelqu’un d’autre. L’ambassadeur de France en Algérie, tout comme ceux qui l’ont précédé à ce poste, exprime la position officielle de la France et parle au nom du gouvernement français. Quant à moi, je parle en mon nom personnel et j’ai la liberté d’exprimer mes points de vue personnels”, a-t-il déclaré dans une interview à France 24, vendredi 28 septembre.

Dans une première réaction aux déclarations de son compatriote, Xavier Bertrand, ambassadeur de France à Alger a affirmé: ” Bernard Bajolet s’exprime à titre personnel, à titre privé. Il n’engage en aucun cas le gouvernement, le président et l’administration française. Il s’exprime en son nom personnel…”.

Bernard Bajolet a évité en effet, lors de son passage sur le plateau de France 24, de répondre à une question sur quels supports et source il s’appuyait pour avoir des informations sur l’état de santé de Bouteflika en se contentant de dire : “Je ne rentre pas dans les détails. J’ai observé un fait réel et je ne veux plus m’attarder là-dessus. J’affirme que la stabilité de l’Algérie est quelque chose d’important pour nous. Toutefois, la stabilité ne doit pas signifier l’immobilisme”.

Evoquant la relation de son pays avec l’Algérie et avec le Maroc, le diplomate français a soutenu que “l’Algérie est partenaire important pour la France et pour le Maroc d’où il est impératif à qu’il y ait une normalisation des relations et un rapprochement entre les deux pays”.

Pour lui, la reconnaissance par Emmanuel Macron de la responsabilité de l’Etat dans l’assassinat de Maurice Audin est dans l’esprit des Algériens une question franco-française tout comme la question des harkis. Ce qui explique, à ses yeux, le peu de réactions côté algérien à l’endroit des gestes entrepris dernièrement par le locataire de l’Elysée.

“C’est vrai qu’on a abandonné les harkis en 1962 dans des conditions honteuses alors que c’est sur eux que la France s’était appuyée, donc c’est vrai c’est un problème franco-français”, a-t-il avoué.

Abdeslam Sekia / Traduit par: Moussa. K.