Est-ce un début de la normalisation avec “les pieds-noirs”?

Les déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia quant à l’implication des “pieds noirs” dans la relance de l’économie nationale intriguent plus d’un.

D’ailleurs, son appel à cette catégorie en vue de permettre aux exportations algériennes d’entre sur les marchés européens, et français en particulier a donné lieu à une vive polémique.

En effet, il s’agit d’une énième déclaration d’un responsable algérien au rang du chef de l’Exécutif, ce qui pourrait susciter des questionnements sur la position officielle de l’Algérie vis-à-vis de cette catégorie, dont bon nombre d’entre s’étaient opposés à l’indépendance de l’Algérie. D’ailleurs, certains d’entre eux ont contribué à la création de l’ “Organisation de l’armée secrète” (OAS) qui a plongé l’Algérie dans un bain de sang après le cessez-le-feu décrété le 19 mars 1962.

Cette déclaration sans précédent est intervenue, lors de la visite en France du Premier ministre chargé par le président Bouteflika, de le représenter à “la rencontre internationale sur la Libye”. Rappelons que Ahmed Ouyahia a été reçu à l’Elysée par le président français, Emmanuel Macron.

Bien que les Accords d’Evian à travers lesquels la France a reconnu l’indépendance de l’Algérie, il a été convenu que les pieds noir aient le droit de rester en Algérie après 1962, de  jouir de leurs biens qu’ils se sont accaparés à l’époque coloniale. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui ont fui le pays par crainte de représailles de la part des Algériens en raison de leur exactions et leur collaboration avec l’armée coloniale avant et pendant la guerre de Libération nationale.

Force est de noter que de nombreux pieds noirs revendiquent le droit de revenir en Algérie, de reprendre les biens qu’ils prétendent être les leurs, et ce contrairement aux Accords d’Evian conclu entre le FLN et la France.

 Les pieds noirs structurés dans des associations, à l’instar de l’Association jeu pied-noir, continuent de manifester le droit de retour, y compris via Internet (Cercle Algérianiste). En outre, ils n’hésitent pas de traiter les Algériens (membres du FLN) de terroristes, comme ils reprochent à De Gaulle et à son gouvernement d’avoir fini par l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple algérien.

Les pieds noirs sont les ressortissants qui ont vécu ou qui sont nés en Algérie pendant l’époque coloniale (1830-1962). Ils sont quelque un million de personnes originaires pour la plupart de l’Italie, de l’Espagne, du Malte et de l’Europe de l’Est, dont les Français représentent eux 11% selon des statistiques établies en 1948.

Mohamed Meslem / Traduit par: Moussa. K.