Hillary Clinton lâchée par son stratège

Une nouvelle défection au sein de l'équipe de Hillary Clinton. Et pas des moindres puisqu'il s'agit de celle de Mark Penn, le stratège de la campagne de la sénatrice de New York pour l'investiture démocrate

Une nouvelle défection au sein de l’équipe de Hillary Clinton. Et pas des moindres puisqu’il s’agit de celle de Mark Penn, le stratège de la campagne de la sénatrice de New York pour l’investiture démocrate. L’entourage de la candidate réclamait ce départ. A la tête de la société qu’il dirige, Mark Penn oeuvrait à l’adoption d’un traité de libre échange entre les Etats-Unis et la Colombie, un accord auquel la candidate Hillary Clinton était opposée. Le départ de Mark Penn n’est pas une surprise. En fait, il était réclamé à corps et à cri par l’entourage d’Hillary Clinton depuis que le Wall Street Journal a révélé qu’il avait rencontré l’ambassadeur de Colombie aux Etats-Unis pour promouvoir un accord commercial auquel la candidate elle-même s’est publiquement opposée. Les syndicats, sans lesquels aucun candidat démocrate ne peut prétendre à l’investiture, sont violemment hostiles aux accords de libre- échange comme celui envisagé avec la Colombie. L’explication de Mark Penn, selon laquelle il avait fait cette démarche au titre de ses activités privées de lobbyiste, n’a fait que souligner un autre problème. Il a en effet pendant la campagne continué à diriger une entreprise de relations publiques et de sondages, ce qui a été une source de conflits d’intérêts. Il faut ajouter à cela, qu’en tant que chef stratège, Mark Penn ne peut pas se prévaloir d’une grande réussite. Sa stratégie, qui devait porter Hillary Clinton vers une investiture confortable, s’est embourbée dès la première compétition en Iowa.  Hillary Clinton s’est alors séparée de sa directrice de campagne et a fait venir à ses côtés l’une de ses proches amies, Maggie Williams, qui a repris les choses en main. Le départ de Mark Penn ne devrait donc pas avoir de répercussions pratiques. En revanche, la mise en évidence que l’un des proches d’Hillary Clinton était un lobbyiste œuvrant en sens inverse de son programme n’est pas bonne pour son image dans une phase cruciale de sa campagne.