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Le jeûne et le sport : les Jeux Olympiques de 2012 se dérouleront pendant le mois de Ramadhan

الشروق أونلاين
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Le jeûne et le sport : les Jeux Olympiques de 2012 se dérouleront pendant le mois de Ramadhan

Pratiquement toutes les études relatives à la pratique du sport pendant le jeûne du mois sacré de Ramadan ont été initiées par des chercheurs qui relèvent du corps biomédicale. Les hommes de terrain qui se sont penchés sur ce problème rencontré par tous les sportifs du monde musulman pendant un mois à chaque saison sportive ne sont pas assez nombreux. L’entraineur-formateur de haut niveau, le docteur d’état HAKOUMI Ali, chercheur expert en théorie méthodologie de l’entrainement sportif, et en même temps un spécialiste qui a acquis une grande expérience dans les domaines de la gestion sportive puisqu’il a occupé les postes de directeur des classes sport étude du lycée sportif national Amara Rachid et directeur technique national auprès de la fédération algérienne d’athlétisme, est l’un des précurseurs dans les domaines de la réflexion de la compatibilité de la pratique du sport de haut niveau et la pratique du sport de performance.il nous donne son analyse sur cette question qui reste toujours d’actualité.

 

  • Le  vendredi  27 juillet 2012  sera la journée d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres. Cette date coïncidera avec le 8e  jour du rituel sacré du jeûne du mois de Ramadan de l’an 1433 de l’hégire. En effet, le mois sacré de Ramadan débutera le 20 juillet 2012. Tous les sportifs du monde musulman observeront le jeûne diurne. Si les saisons vont se ressembler, il y aura de  très fortes chances pour que cette période de Ramadan se passe alors que le thermomètre connaitra ses courbes les plus ascensionnelles de l’année, comme cela a été le cas pour cette année 2010 où les bulletins météorologique spéciaux de nombreux pays à travers le monde  ont souvent fait  mention de canicules. Comment envisager le processus de préparation sportive des  athlètes  musulmans qui participeront à ces joutes sportives, et qui seront appelés à remporter des médailles? Question à  laquelle jusqu’à ce jour aucune orientation  pédagogique ne donne  d’indications  méthodiques concrètes. En principe en Algérie des enseignement ont du être  tirés par les fédérations spécialisés. La saison dernière (2009/2010) un ensemble d’événements  ce sont déroulés durant le mois sacré de Ramadan, notamment le match qualificatif de l’Équipe Nationale de football  à Alger contre la Zambie, les championnats du monde de judo de Rotterdam, les  championnats du monde de boxe de Milan, les championnats du monde cadets de volley ball qui se sont déroulés en Italie, les meetings d’athlétisme de Zurich, de Rieti et la finale du grand prix de Thessaloniki. Si la sélection nationale de football qui a joué en nocturne son match s’est difficilement imposée par un but devant les zambiens, les résultats enregistrés par les autres disciplines ont été qualifiés des plus décevants. Je retiendrai particulièrement la phrase de mon collègue Rabah Saâdane qui après le match qualificatif pour la coupe du monde contre la Zambie ( qui s’est joué en nocturne ) déclara: « Je pense que le carême a laissé des traces chez nos joueurs » que  dire quand on sait que durant les prochains jeux olympiques l’horaire de déroulement des compétitions ne tiendra en aucun cas des impératifs liés au mois de Ramadhan.
  • Les domaines de la recherche scientifique qui ont toujours accompagné ma vocation d’entraineur – formateur, m’ont poussé à me pencher  sur le problème de compatibilité entre sport et jeûne de Ramadan, problème qui de tout temps a soulevé la dualité entre ce qui est supposé être une évidence scientifique et ce que l’homme de terrain suppose être le résultat  d’une recherche  préliminaire, entre ce qui est observé comme une étant un  dogme  social et ce que dicte les courants méthodologiques modernes dans le cadre de la pratique sportive. C’est dans l’incertitude des approches relatives  à ce problème et armé d’une longue expérience sur le terrain qui a commencé par un vécu d’athlète, puis d’entraineur et ensuite de formateur que j’ai essayé d’apporter des éléments de réponse sur  les problèmes du sport et du jeûne du mois de Ramadan.
  • Considérations méthodologiques sur la préparation sportive
  • Au moment où les charges d’entrainements des athlètes sont en constantes progressions, et que les athlètes  réalisent en moyenne des entrainements bi voire tri-quotidien, et au moment ou les orientations en matières de nutrition sportive proposent aux sportifs de grandes variétés de supplémentassions en produits énergétiques pour compléter une nutrition généralement jugée insuffisante, ainsi qu’elles leurs recommandent  de s’hydrater avant, pendant et après les séances d’entrainement et de compétitions, en leur offrant une panoplie de boissons pour activer la récupération  ou pour  leur insuffler  la capacité  de  manifester des efforts optimales, le sportif  musulman  quand à lui observe  durant  10,31 %  de la durée d’une saison sportive  ( si on considère  les strictes recommandations de la Sunna en Islam ) un  jeûne diurne 
  • Des cas ont été rapportés mentionnant des athlètes qui ont participé à des compétitions alors qu’ils observaient le jeûne. Il  parait que notre  grand  champion   Morceli Nourreddine avait  couru  un championnat alors qu’il  jeûnait.  Entre autres  je  citerai le cas de cet athlète algérien  qui avait suscité l’étonnement des officiels sportifs français  dans la mesure où en participant à un marathon il ne s’était pas hydraté durant tout le parcours  de l’épreuve. Après la course  il avait été emmené à l’hôpital suite  à des problèmes de santé. Cela ne s’est pas arrêté à ce niveau puisqu’il a connu des complications, dont il n’a jamais pu récupérer, et qui l’ont  obligé par la suite  à abandonner la pratique sportive définitivement.
  • A ma connaissance et en tant que spécialiste dans les domaines des sciences et de la technologie des activités  physiques et sportives, je pense  qu’il n’y a aucune uniformité d’approche concernant la préparation sportive des  sportifs en état de jeûne. Il n’y a pas de consensus en ce sens. Il est inconcevable pour un sportif non musulman de prévoir un entraînement ou  encore moins une compétition  sans avoir à s’alimenter et à s’hydrater  pendant un mois pour une durée de 16 heures / jour. D’un autre côté  il est totalement  exclu  pour un musulman de transgresser les règles relatives aux jeûnes, sauf pour les cas spéciaux.. C’est un peu dans cette  dichotomie que les avis  divergent, dans  un domaine qui  il faut le souligner n’a pas été entouré jusqu’à présent d’une  théorisation adéquate.
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  • Considérations  générales
  • Durant la guerre du Sinaï en octobre 73, appelée Guerre du Ramadan où étaient engagés plus de 3000 combattants  algériens, le grand Mufti d’Egypte avait recommandé aux soldats de ne pas jeûner. Par ailleurs le docteur Marouane Abou  Rass, membre du conseil législatif palestinien, président de la ligue des oulémas palestiniens et professeur de la chariâ islamique à l’université de Ghaza, dans une interview à la BBC arabic  en octobre 2006, fait la différence entre le sport de  loisir et le sport de compétition. Si pour le premier type de sport il précise que le jeûne doit être strictement suivi, pour le sport engageant de grandes dépenses énergétiques et qui prépare les sportifs à participer à des compétitions, il leur préconise de rompre le jeûne dés qu’ils commencent à ressentir la fatigue liée à l’effort ne leur permettant plus de supporter le jeûne. Cette idée n’est pas partagée par le Docteur Ahmed  Mhamed  Aouf  qui publia dans la revue El Îlm de l’académie de la recherche scientifique du Caire la recommandation qui autorise le sportif à s’alimenter pendant le Ramadan avant même de commencer la séance d’entrainement, puisque précise t’il que le sport de performance mène inéluctablement vers des dépenses énergétiques assez importantes et par voie de conséquence mène le sportif à un état de fatigue qui lui sera  difficile à  supporter en cas de jeûne. Â l’un des entrainements de course de type aéro-anaérobique que personnellement  je dirigeais pendant le mois de Ramadan un des 05 athlètes que j’avais à la séance ce jour là et qui observait le jeûne, avait perdu connaissance à la 4e répétition d’un exercice réalisé à une intensité moyenne. Un second commençait à avoir des vertiges. La séance d’entrainement fut stoppée  net. Ce n’est qu’après une recherche personnelle que j’avais pris conscience que j’avais exposé la santé des athlètes aux méfaits de l’hypoglycémie réactionnelle. Sur le plan sociologique Moulai Hadj Mourad sociologue et chercheur au CRASC, mentionne  ( El Watan du  02 octobre 2007 ) que :  « Durant le Ramadan, dans le foule apparaît  des comportements et des attitudes qu’on trouve rarement chez des gens en situation normale » Il ajoute : « l’homme est plus faible pendant le jeûne. Il perd sa faculté de réagir logiquement. L’irrationalité  de ses actes fait qu’il répond entièrement à ses instincts et ses désirs »
  • A un niveau d’analyse primaire si les techniques de l’observation pédagogique, trouvent un encrage dans les outils d’appréciations  des faits qui relèvent des domaines des activités physiques et sportives, le seul fait d’observer le comportement des gens pendant le mois sacré de Ramadan laisse apparaitre que le jeune  est une charge pour l’individu, disqualifie d’emblé les thèses spiritualisantes qui ne voient pas d’incompatibilité entre la pratique du sport et l’observation du Ramadan. En fait, d’une manière générale l’un des grands problèmes dans le sport c’est la difficulté d’expliquer un événement qu’on a vécu. Sans l’avoir vécu il  est impossible de le comprendre dans sa globalité est aussi bien que ceux qui l’ont vécu peuvent le comprendre. En un mot la connaissance de la réalité du terrain véhicule une importance capitale dans la compréhension et l’interprétation des faits qu’on a à charge d’analyser.
  • Tout en reconnaissant ne pas avoir la prétention d’être le dépositaire de la seule vérité scientifique concernant le problème du jeûne et la pratique sportive de performance, j’ai voulu très modestement apporter ma contribution en donnant le point de vu d’un spécialiste en méthodologie de l’entrainement sportif, qui au cours de son cursus de formation en sport a reçu en plus d’un enseignement dans les sciences biologiques du sport, un contenu  élémentaire sur les bases des sciences médio – sportives, comme la majorité des cadres du sport ,donc quelqu’un qui sait de quoi il s’agit. D’emblé et à tout ceux qui ont affirmé qu’il y avait compatibilité entre jeune et pratique du sport de performance et qui ont même lancé un défit à toute personne  qui peut prouver le contraire je suis tenté de leur faire la proposition suivante : Ramenez vos meilleurs sportifs sur le terrain durant le mois de Ramadan, je serai en mesure de prouver que jeûne et sport de performance ne font pas  bon ménage.
  • Ce n’est pas parce que des conclusions de certaines études ont été publiées dans des  journaux  à l’étranger que la pratique du jeune de mois sacré de Ramadhan  est considérée  comme étant  compatible avec la pratique de sport de haut niveau. Ce sont bien des  laboratoires de la communauté européenne qui ont conçu des médicaments qui par la suite ce sont avérés très nocifs pour la santé et ont du être retirés à la vente. Ce sont aussi des chercheurs européens de grandes renommées qui ont préconisé durant de longues années aux sportifs de prendre du sucre avant une compétition. Il a fallu attendre les années 80 pour qu’une autre recherche menée par ces mêmes chercheurs, démontre que du sucre absorbé avant la compétition déclenchait une hypoglycémie réactionnelle pendant l’exercice, due à une libération trop importante d’insuline. Une étude récente à remis en question cette dernière théorie, prouvant  que  du sucre à absorption rapide avant la compétition n’entraînait aucun phénomène d’hypoglycémie, bien  au contraire favoriserait l’entrée du glucose dans les cellules, mettant le sportif  à l’abri d’une éventuelle hypoglycémie lors de la pratique sportive.
  • En Tunisie sous le patronage de la fédération internationale de football, un travail de recherche concernant le sport et le jeune du Mois sacré de Ramadan  a été initié. En conclusion de ce travail  sur Sur le plan de son protocole cette étude soulève de nombreuses interrogations. Il est difficile de comprendre pourquoi  les dirigeants tunisiens avaient  mis fin au contrat des 02 joueurs algériens Dziri Billal en 1999 et Ghazi Karim en 2005 parce qu’ils avaient refusé de ne pas jeûner pendant le mois sacré de Ramadan, alors qu’en contre partie ils ont autorisé 100 footballeurs  tunisiens qui se sont prêtés à l’expérimentation  à  faire le jeûne ???
  • Par ailleurs dans les recommandations qui ont découlé de l’étude il a été préconisé de s’adapter à l’entrainement ou à la compétition  en  état de  jeûne. Considérant  les principes méthodologiques  inhérents à la préparation des sportifs une autre question se pose : Comment peut on permettre à un sportif de s’adapter à fournir des efforts physiques importants, ainsi qu’exécuter des actions  motrices relevant de la technique des exercices et des schémas tactiques, et  en plus montrer des dispositions psychologiques et volitives favorables pour la création  d’un état de concentration et d’engagement  nécessaire pour  le sport de performance, alors que l’athlète est privé  d’aliments et surtout de ressources hydriques depuis un temps assez long particulièrement en période de fortes chaleurs. L’argumentation plus que scientifique que je voudrai avancer, nous est enseignée  par les orientations des comportements à adopter par notre religion Islamique sur l’importance donné à la bonne santé du musulman en le mettant dans les meilleures dispositions psycho physique pour l’accomplissement d’un des piliers les plus importants de l’Islam,  et ce  en l’autorisant  à reculer en cas de nécessité et particulièrement quand il fait très  chaud,  la prière du  Dhour, jusqu’à ce que le moment le plus dur à supporter de la journée soit passé (Selon Ibn Al Quayim dans Al Wabil al- Sayib,  publié par  Dar al Bayyan)
  • Du point de vue gestion du processus d’entrainement sur les plans méthodologiques,  il est généralement reconnu que l’adaptation psycho motrice et technico tactique se fait dans le sillage de  l’optimisation des moyens, des conditions et des méthodes de préparation des sportifs en conformité avec les objectifs à atteindre. Dans les conclusions menées par la commission de la FIFA il est spécifié que tout est question d’adaptation pourtant les principes qui régissent le système  de  préparation des sportifs sont clairs. Dans la pratique du sport de performance il y a certaines règles que le sportif se doit  impérativement de respecter. Le nom respect d’une seule des régularités qui sont à la base de l’édification du système de préparation du sportif, va profondément perturber sa structure notamment au niveau de son plan perspectif
  • Les conclusions qui ont découlé de l’étude menée par une commission de la FIFA, et qui font ressortir qu’il  n’y  avait pas d’incompatibilité entre le jeûne et la pratique du sport de performance, s’écartent  de l’axe d’orientation édictée de cette même instance de la  FIFA qui dans un des ses documents rapporte les résultats des travaux d’une conférence internationale de consensus tenue au siège de la FIFA à Zurich en septembre 2005, intitulé :” L’alimentation du joueur de football ”  Dans ce document dans les pages il est reporté texto: ” Pour les besoins alimentaires, aucune formule simple ne peut les déterminer d’avance ….. le poids corporel n’est pas un indicateur précis du bilan énergétique, et le suivi pondéral peut être trompeur …. Les joueurs de champ de très haut niveau parcourent habituellement entre 10 et 13 km, et font du football un véritable sport d’endurance. Cependant, les besoins sont encore plus élevés étant donné que plus de 600 m doivent être effectués en sprint et environ 2,4 km à rythme soutenu. Durant la totalité du match, le rythme cardiaque se situe à 85% de la fréquence maximale  et  la  demande  en  oxygène  à  près  de 70%   de  la  consommation   maximale   d’oxygène  (VO2 max )………Des recherches récentes ont prouvé que lorsque la quantité d’énergie disponible chute en dessous d’un apport quotidien de 30 kcal (135 kj) par kg de poids corporel hors masse graisseuse, surviennent d’importants troubles du métabolisme et des fonctions hormonales qui affectent la performance, la croissance et la santé……Au cours de l’entraînement, l’entraîneur doit prévoir des pauses « boisson » en fonction du climat et de l’intensité de l’entraînement…. il conviendra de s’hydrater davantage afin de minimiser la perte globale en eau. …..Les joueurs ne doivent pas se priver de boire de l’eau ou des boissons riches en sucres au cours des heures qui précèdent le match. Dans les pays où le climat est chaud, il est recommandé au joueur de boire environ 500 ml dans les 60 à 90 minutes qui précèdent le match……. Avant des entraînements ou des matches qui provoquent une hypersudation et où il est impossible de se réhydrater correctement, le joueur a souvent tout intérêt à boire 300 à 600 ml dans les 15 minutes qui précèdent le match.” 
  • Ces recommandations nous poussent à nous demander pourquoi le sportif algérien ne doit-il pas s’entrainer et faire des compétitions après le  jeûne ? Sur ce dernier  point, encore une fois les préceptes de notre religion Islamique nous donnent le meilleur des exemples , puis qu’il est permis au moment où  l’heure de la prière est arrivé et que le diner est servi, le musulman doit d’abord manger avant de faire la prière du Maghreb, sans  s’empresser de finir son repas car il lui sera difficile de se concentrer correctement sur la prière.( Hadtih Sahih, rapporté par Al-Bukhari dans : Kitab el adhan ) 
  • Si la Ligue Nationale de Football a prévu en 2009 de faire jouer les clubs de la division 1 en nocturne et tous les autres  en diurne, il est à se demander si les considérations pour les uns n’étaient pas le mêmes pour les autres, et  aussi est-ce que les joueurs algériens  sont exclus de suivre les recommandations de la commission scientifique  de la FIFA ?…Quel type d’Adaptation peut on prévoir, après  environ 11h de jeûne,  en dehors de l’unique solution qui consiste à baisser de régime de l’effort de jeu, surtout si la température n’est pas clémente et que le sportif  doit rester 3 heures après le match sans s’hydrater ? A ce propos le Docteur Jean Pierre de Mondenard  du département médical de l’INSEP de Paris dans :” L’apport hydrique et de nourritures glucidiques facteurs déterminant de la performance sportive “souligne l’importance de s’hydrater  à volonté  et sans limite à la fin d’un exercice car précise t’il  une perte de 2%  de liquide par rapport au poids du corps réduit la capacité d’environ 20 %. Pour une déshydratation de 4% du poids du corps quand la température extérieure est de 18°C la capacité de travail est réduite de 40 %. Elle peut être réduite de 60 % lorsque la température extérieure atteint 41°C. Un sportif peut mourir si pendant un match ou un entrainement il perd plus de 10% du poids de son  corps en sueur.
  • Les conclusions du travail de recherche que j’ai mené ont laissé apparaitre que
  •  – Sur le plan morphologique il a été observé pendant le Mois Sacré de Ramadan une diminution  significative du poids corporel, de la masse maigre et de la masse grasse et des plis sous scapulaires et supra-iliaques, pour  se  rétablir à  leurs  valeurs  normales  après la période  de  jeûne.
  • – Sur le  plan physique:  Les tests ont concerné La force explosive du chaînon  bras – jambes – lombaires  et ceinture scapulaire et  l’endurance de force du chaînon   bras – ceinture scapulaire,  ainsi que  la vitesse  et  l’endurance  de  course. Les tests effectués ont montré  une régression  significative des capacités physiques pendant le Ramadan, particulièrement pour le test  engageant  les  capacités  d’endurance.  Le  seul  test  qui  n’a   pas  été  concerné  par cette  régression  se rapporte à la capacité  de souplesse ( chaînon  colonne vertébrale – muscles  postérieurs des membres inférieurs )
  • – Sur le plan biochimique : les analyses effectuées ont montré que le groupe sur lequel a porté la travail expérimental  n’a pas eu d’engagement physique  majeur pendant le jeûne. Cela est conforté par le rapport testostérone/cortisol ( T/C ) qui ne montre aucun syndrome de surentraînement dans la mesure où il n’y a pas eu de diminution significative de ce rapport. L’ensemble Globules rouges, Globules blancs, Hémoglobine,  Hématocrites, a connu une augmentation significative pendant le mois de Ramadan, et ce sans amélioration  des performances physiques à dominante aérobie. Cela conforte la thèse de la concentration globulaire sanguine par déshydratation, qui est également confirmé, d’une part par l’augmentation significative des taux moyens de créatinine sanguine durant la période de jeûne par rapport aux périodes d’avant et après le Ramadan et d’autre part par l’augmentation de la moyenne des  taux de sodium pendant le mois de Ramadan révélant une diminution avec altération de l’état d’hydratation des sportifs. La diminution statistiquement significative du taux moyen de la créatine phosphokinase ( CPK ) durant le Ramadan qui a subi une très nette et brutale augmentation après la période de jeûne. confirme qu’il y a eu  une diminution des charges d’entraînement pendant le Ramadan, pour ensuite connaître après une brusque élévation, constat qui découle de l’importante lyse musculaire qui est apparue dans les analyses biochimiques  post Ramadan, connue en traumatologie sous le nom “d’écrasement  important des masses musculaires”, libérant des enzymes intramusculaire engendrant des microtraumatismes suivis de réparation avec généralement surcompensation.
  • – Sur le plan des aspects psychologiques, la mise en exergue des niveaux de  conscience  et  de   projection   mentale  autour   du  sujet  relatif   au   jeûne  et  la pratique sportive, à  permis globalement  de faire ressortir le dualisme entre l’insuffisance  de la cognition  des domaines se rapportant aux exigences de la préparation sportive  et  l’expression de la ferveur mystique propre au mois sacré de Ramadan. Il est apparu qu’il y avait une irrégularité des opinons  essentiellement  caractérisée  au départ par une surestimation des capacités  physiques des  sportifs, estimation  qui  à  notamment   changé  au  cours   du   mois de Ramadan, dans  le  sens  d’une régulation  qui  a  pris en charge  d’une  manière plus  objective  la  réalité  liée à la pratique du  sport tout en respectant  les règles du jeûne.
  • En conclusion et sur la base des conclusions qui ont résulté de l’étude, et s’il fallait faire une seule et unique recommandation je serai tenté de formuler l’instruction  rejetant l’entraînement  sportif  alors que le sportif est en état de jeûne. Compte tenu de notre contexte social et compte tenu des constats réalisés  je préconise une totale révision des habitudes avec lesquelles  l’activité physique et sportive  est gérée  lors de la période du jeûne du Ramadan il serait  plus raisonnable de faire subir les entrainements  et les compétitions des sportifs de haut niveau  après la prière des Tarawih.
  • Les considérations méthodologiques concernant la pratique du sport de performance différent d’une spécialité sportive à une autre, selon les objectifs à atteindre, selon  les conditions climatiques,  selon les niveaux des sportifs, de la durée  de la compétition et de la nature de l’entrainement, des capacités physiologique sollicités,  et même des fois des particularités  liées à la discipline sportive elle-même,  par exemple en football  le juge de touche pour ne pas citer l’arbitre centrale  à un niveau de mobilisation  physique plus important que celui  des gardiens  des buts. Enfin et en attendant l’unification des approches concernant la méthodologie de préparation sportive je recommande pour les sportifs de haut niveau  le respect des points suivants
  • – La  programmation d’une surveillance médico-sportive spécialisée avant pendant et après le mois sacré de Ramadan, afin de pouvoir palier à tout déséquilibre biologique relevé chez les sportifs, et veiller dans ce cas à la stricte application de l’ensemble des orientations formulée par l’instance médico-biologique.
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  • – Si les habitudes culinaires semblent être incontournables pendant le Ramadan, il est cependant très important de laisser le soin à des spécialistes en matière de nutrition d’élaborer des menus adaptés en fonction des caractéristiques biologiques et physiques des sportifs, également en fonction de la spécificité de la période et la nature de la pratique sportive.
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  • – Proscrire les veillées nocturnes afin que l’athlète puisse bénéficier des bienfaits du sommeil lent profond qui survient  majoritairement  en début  de  nuit  pour  décroître  voire  disparaître  dans  le  dernier  cycle  du     sommeil favorisant par la synthèse des protéines, et stimulant l’hormone de croissance qui assure le développement de l’organisme et  facilite la faculté de récupération.
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  • – Lors des périodes des chaleurs d’été et vu l’état de déshydratation  des sportifs il est strictement exclue de s’adonner à des activités physiques et sportives particulièrement les exercices qui se caractérisent par des efforts prolongés, sous le soleil. Interdire le port d’effets vestimentaires entraînant la sudation ( k-way, etc… ). D’une manière générale, les exercices se caractérisant par de grandes charges de travail doivent être proscrits, car en plus des problèmes inhérents à la déshydratation, les  efforts importants épuisent les réserves glycogéniques de l’organisme. 
  • – Laisser le soin à  des  spécialistes en nutrition  qui  prescriront  des boissons de compensation des pertes en électrolytes, vitamines et minéraux. La sueur  évacuée pendant l’effort est chargée de substances indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Une réhydratation adéquate devrait permettre de diminuer l’amplitude de ces pertes et faciliter  l’élimination des déchets.
  • – dans le cas où cela est possible du point de vue méthodologique il est souhaitable de faire coïncider la période du Ramadan avec la période transitoire de préparation. Dans le cas contraire  Il est important de procéder à la  réorganisation de la distribution des séances d’entraînement propre aux activités physiques et sportives à savoir : Les entraînements sportifs  peuvent être programmées environ 03 heures après la rupture du jeûne, en donnant une préférence lors des repas aux aliments à digestion rapide. Quelque  soit la nature du climat dans lequel les sportifs vont évoluer, il est fortement recommandé que ces derniers puissent  se  réhydrater : Avant, pendant et après les séances  d’entraînement. Un  entraînement  réalisé  le  matin  laissera  l’athlète assez longtemps  en  phase  de déshydratation, et  peut l’exposer  à de sérieux problèmes de santé.
  • – Il est certainement utile de faire coïncider l’heure du dernier repas  ( le  Shour ) juste avant  le moment de la reprise du jeûne.
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  • – Il  est  utile  d’administrer  aux sportifs  sous contrôle médical, des supplémentassions  en  aminoacides, en vitamines, en sels minéraux, en oligo-éléments, et autres…  
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  • – Il est à rappeler que les séances de sauna et de hammam, ne sont pas du tout recommandées durant la période  le jeûne.  
  • – Armer les entraîneurs  et les sportifs d’une formation théorique succincte sur  les aspects inhérents à la biologique de l’activité sportive et leurs fournir des indications  méthodiques relatives à  l’effet du jeûne  sur l’organisme du sportif, et la conduite à tenir notamment dans  les cas  de  signes  particuliers d’hypoglycémie ou de déshydratation lors des entraînements.
  • – Après la période de jeûne, ne pas reprendre directement l’activité physique et sportive normale, laisser une durée nécessaire afin que le sportif se réadapte au régime d’activité habituel en dehors de la période de Ramadan.  
  • – Contacter  bien à l’avance les instances du sport international afin que les compétitions officielles importantes ne soient pas prévues pendant ou juste après le mois de Ramadan.
  • La réflexion sur  le sujet du jeûne du mois sacré de Ramadan et la pratique sportive s’inscrit dans le temps  et ne doit pas être négligée. Elle apparaît nettement comme étant  une préoccupation importante, qui concerne le sportif algérien sur les plans de sa santé et sur les plans de son rendement psychomoteur. Hier elle concernait la phase préparatoire de sa préparation, dans 02 ans elle va concerner les moments où il sera exigé de lui de représenter dignement l’Algérie sur le scène sportive internationale. Ce sera pendant le Ramadan 2012.
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  • Dr HAKOUMI  Ali

  • – Docteur d’état – Maitre de conférence en en théorie méthodologie de l’éducation physique et sportive à        l’INFS / STS Herraigue Rachid de dely Ibrahim – Alger

  • – Ancien athlète de l’équipe nationale algérienne d’athlétisme

  • – Ancien  directeur des classes sport étude du Lycée sportif national Amara Rachid d’Alger

  • – Ancien entraîneur national d’athlétisme, entraîneur de haut niveau et directeur technique national auprès de la fédération algérienne d’athlétisme.

  • Mail : alihakoumi@hotmail.com
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