Merwane Benlazar privé d’écran: une députée LFI charge Rachida Dati

Une députée LFI a vivement interpellé Rachida Dati, quant à l’éviction de l’artiste d’origine algérienne Merwane Benlazar, dont le seul tort selon la parlementaire est “un pull ample, un bonnet Zara, une barbe, mais surtout être arabe”.
Merwane Benlazar a-t-il été la victime d’une « cabale islamophobe »? C’est en tout cas ainsi que l’affaire a été décrite par la députée Insoumise Farida Amrani, mardi 11 février. « Des médias Bolloré aux réseaux sociaux en passant par le Sénat, une cabale raciste et islamophobe, lancée par votre camp politique et alimentée par l’extrême droite, se met en marche contre Merwane Benlazar », a ainsi dénoncé la conseillère municipale d’Évry-Courcouronnes. « Un pull ample, un bonnet Zara, une barbe, mais surtout être arabe. Voilà ce qui aura valu quinze menaces par minutes pendant plusieurs jours à cet humoriste », a fustigé l’élue, évoquant une « chasse aux sorcières », a rapporté Le Point.
« Mme la ministre, êtes-vous désormais directrice des programmes de l’audiovisuel public? Allez-vous admettre que cette éviction relève d’une censure islamophobe? » a encore demandé l’élue mélenchoniste.
La ministre française de la Culture, en rappelant que « rien ne justifie le racisme », a invité l’humoriste à arrêter de la considérer comme responsable de son éviction. Rachida Dati s’est agacé de « l’essentialisation systématique » dont elle s’estime, aussi, la victime.
L’humoriste d’origine algérienne Merwane Benlazar “privé d’écran”, affirme Rachida Dati
Pointé du doigt pour sa tenue sur le plateau de C à Vous sur France 5 et d’anciens tweets, puis accusé d’islamisme, l’humoriste d’origine algérienne Merwan Benlazar “ne sera plus à l’écran” sur des chaînes publiques, a annoncé la ministre française de la Culture Rachida Dati.
Les réseaux sociaux peuvent être les pires ennemis des personnages publics. L’humoriste Merwane Benlazar en a fait la douloureuse expérience le 31 janvier, après sa première chronique télévisuelle lors de l’émission « C à vous » sur France 5. Après une vague d’indignation au sujet de son look vestimentaire et surtout, d’anciens posts sur X (ex Twitter), l’humoriste de 29 ans « ne sera plus à l’écran », a assuré mercredi la ministre de la Culture d’origine marocaine, Rachida Dati.
Déjà chroniqueur régulier sur France Inter, Merwane Benlazar est apparu pour la première fois à la télévision dans « C à vous » en remplacement de Bertrand Chameroy. Si le contenu de son billet d’humour n’a pas suscité d’émotion particulière, sur les réseaux sociaux, de vives critiques ont été émises contre sa longue barbe, signe pour certains, de son appartenance à la mouvance « salafiste » de l’islam.
Dès lors, des internautes ont exhumé des messages sexistes et à caractère religieux postés par le jeune homme entre 2013 et 2021. « La place d’une femme est à la demeure auprès de son père. Crains ton seigneur », écrivait-il.
La réaction de Rachida Dati
Expression décomplexée du racisme et de l’islamophobie sur les réseaux sociaux pour les uns, ou des accointances du service public avec l’idéologie islamiste pour les autres, la polémique se hisse au sommet de l’État.
Interrogée lors de la séance des questions au gouvernement mercredi au Sénat, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a répondu qu’« aucun propos (n’était) répréhensible » dans la chronique de Merwane Benlazar. Toutefois, elle a ensuite évoqué ses anciens messages: « Est-ce que des propos ont été tenus par ce chroniqueur qui sont scandaleux? Oui. Donc suite à ces propos, France Télévisions en a tiré les conséquences: il ne sera plus à l’écran ». « L’apparence, le physique, la tenue vestimentaire, ne doivent pas disqualifier sans aucun fondement », a cependant conclu la ministre.
Merwane Benlazar a reçu le soutien d’autres humoristes, dont Guillaume Meurice et Alex Vizorek, ainsi que de responsables politiques de gauche.
Source: Agences