Yémen: des dizaines de blessés dans des heurts entre pro et anti-élection

Des dizaines de personnes ont été blessées lors de heurts dans le sud-est du Yémen entre partisans et adversaires de l’élection présidentielle prévue mardi, ont indiqué vendredi des témoins.
Les heurts ont éclaté jeudi tard le soir à Moukalla, lorsque des militants du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste opposé au scrutin, ont lancé des cocktail molotov et des pierres sur un sit-in des jeunes de la révolution, ont-ils ajouté.
Ces derniers font campagne pour le scrutin devant consacrer mardi le départ du président Ali Abdallah Saleh, principale revendication du mouvement de contestation déclenché début 2011.
Selon eux, “des hommes armés appartenant à l’aile dure du Mouvement sudiste” ont attaqué leur sit-in, “blessant 60 des jeunes de la révolution, certains grièvement, et mis le feu à quatre tentes” sur la place du Changement, haut lieu de la contestation à Moukalla, chef-lieu du Hadramout.
Des centaines du Mouvement sudiste ont par ailleurs manifesté jeudi soir dans d’autres villes du Hadramout, pour exprimer leur opposition à la présidentielle, selon des habitants.
“Le boycott de cette élection est un devoir religieux”, ont scandé les manifestants en arborant le drapeau de l’ex-Yémen du sud, un Etat indépendant jusqu’en 1990, ont-ils ajouté.
Des milliers d’électeurs avaient brûlé leurs cartes électorales ces dernières semaines à l’appel du Mouvement sudiste.
Le secrétaire général du Haut conseil du Mouvement, Qassem Askar, avait déclaré que son groupe avait pris la décision d’empêcher la tenue de l’élection présidentielle dans le Sud, “car elle consacre l’occupation” par les nordistes.
Les incidents armés, parfois mortels, se sont multipliés au Yémen, notamment dans le sud, à l’approche du scrutin au cours duquel le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, sera le seul candidat pour un mandat de transition de deux ans.