Yémen: la France assure n'avoir pas payé de rançon pour libérer les otages
La France ne paie pas de rançon lors des prises d'otages, a affirmé lundi le ministère français des Affaires étrangères, après la libération de trois humanitaires français enlevés en mai au Yémen.
“Nous ne payons pas de rançon”, a assuré lors d’un point de presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero.Il répondait à la question de savoir si la France avait payé ou fait verser par un pays ou intermédiaire tiers une rançon pour ces trois Français.
Ces deux femmes et un homme âgés de 25 à 30 ans, de l’ONG française Triangle Génération Humanitaire, avaient été enlevés le 28 mai. Ils ont été libérés samedi après une intervention d’Oman, dont le président français Nicolas Sarkozy a salué l'”aide déterminante” pour cet “heureux dénouement”.
Des sources tribales avaient indiqué fin juillet que les trois otages français au Yémen étaient aux mains d’éléments d’Al-Qaïda qui demandaient une rançon de 12 millions de dollars pour les libérer. Selon des sources tribales et de sécurité, une rançon de plusieurs millions de dollars aurait été payée pour leur libération.
En France, un débat s’est fait récemment jour sur le paiement de rançons, certains estimant que ce processus expose encore davantage aux enlèvements les ressortissants français dans le monde.
“Arrêtons de payer des rançons !”, a ainsi réclamé en octobre le quotidien proche du pouvoir Le Figaro. Depuis 35 ans “la France a pris la mauvaise habitude d’accepter de payer des rançons aux différents mouvements rebelles qui, à l’étranger, prennent ses citoyens en otages”. “Cela nous distingue de nos alliés américains et britanniques” qui refusent ce jeu, notait le journal.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d’étrangers par des tribus. Plus de 200 d’entre eux y ont été enlevés ces 15 dernières années et la grande majorité ont été libérés sains et saufs.