Arménie: les opposants manifestent un an après des violences meurtrières
Des milliers d'opposants arméniens ont manifesté dimanche en souvenir des violences meurtrières qui avaient ensanglanté Erevan il y a un an à la suite de l'élection du président Serge Sarkissian en demandant la libération de “prisonniers politiques”. Plus de 10.000 personnes se sont réunies dans le centre d’Erevan pour un rassemblement non-autorisé, a rapporté un correspondant de l’AFP. Les manifestants portaient des pancartes où l’on pouvait lire: “Libérez les
prisonniers politiques” ou “Pour une élection anticipée”.
Les manifestants ont appelé les autorités à libérer des dizaines de militants de l’opposition, dont un ancien ministre, condamnés à des peines de prison suite aux violences du 1er mars 2008.
Opposants et policiers s’étaient alors affrontés après onze jours de manifestations, dénonçant l’élection de Serge Sarkissian à la présidence face à son principal concurrent Levon Ter-Petrossian. Deux policiers et huit
manifestants avaient été tués dans les heurts.
Les autorités avaient alors accusé les détracteurs du pouvoir de tentative de coup d’Etat tandis que les opposants accusaient les forces de l’ordre d’avoir provoqué les troubles.
“Je suis ici parce que je veux que la justice l’emporte. Je veux que les responsables de ces évènement tragiques soient punis”, a déclaré Siran, 57 ans.
Des dizaines de policiers ont surveillé le rassemblement sans intervenir. La police a prévenu vendredi qu’elle laisserait les opposants manifester pacifiquement mais qu’elle réagirait fermement en cas de troubles.
Le service de presse du président Sarkissian a déclaré dans un communiqué qu’il avait allumé un cierge en mémoire des victimes.
L’ONG Human Rights Watch a accusé mercredi l’Arménie de procès “politiquement motivés” contre l’opposition et l’a critiquée pour l’absence d’enquête sur le recours excessif à la force lors de manifestations.