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Dr Bekkat: «On vit une’guerre mondiale’ dont le seul et unique ennemi est ‘le Coronavirus’»

Nabila Hocine
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Dr Bekkat: «On vit une’guerre mondiale’ dont le seul et unique ennemi est ‘le Coronavirus’»

Les cas de Coronavirus se multiplient dans les pays du Maghreb, avec une progression constante du nombre des cas d’infections et décès déplorés. Au vu du nombre déclaré chaque jour par les autorités, l’Algérie est considérée comme le pays le plus touché du Maghreb. Le point sur la situation avec Dr Bekkat Berkani: Membre du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Covid-19, Président du Conseil national de l’ordre des médecins.

Entretien…

https://www.facebook.com/nabila.hocinectd.7/videos/2718480901708003/

• Quand allons-nous atteindre le pic en Algérie?

La progression journalière était attendue, mais pour poser un pronostic d’atteinte du pic, c’est très difficile, d’autres pays plus développés avec un système de santé plus performant n’arrivent pas encore à pronostiquer le pic de l’épidémie. Quand on aura une stabilisation des cas journaliers, nous pourrons le savoir, mais pour l’heure les autorités travaillent à augmenter la riposte.

• Les services hospitaliers réquisitionnés pour la prise en charge des malades de Coronavirus sont déjà surchargés, y a-t-il une alternative en prenant en considération l’augmentation constante du nombre de cas?

Le ministère de la Santé a organisé l’accueil et la prise en charge dans plusieurs établissements hospitaliers du pays, en mettant un parcours de soin, le dispositif est donc prêt. Nous espérons ne pas être débordés par l’afflux de malades Covid-19, en particulier ceux dans un état grave qui nécessiteraient d’être transférés en réanimation. Pour le moment, nos capacités sont loin d’être atteintes ni surchargées, nous espérons pouvoir nous adapter à cette situation.

• Est-ce qu’on aurait pu opter pour organisation différente avec un circuit de prise en charge propre au Covid?

Nous avons été surpris par cette pandémie, au même titre que tous les autres pays touchés, nous constatons que nos cas sont localisés, principalement au niveau des wilayas de Blida et d’Alger, où nous enregistrons le plus de cas. C’est la raison pour laquelle il y a des mesures de confinement progressives par rapport à ces wilayas ainsi que celles adjacentes. Nous adaptons la riposte au fur et à mesure du nombre de cas déclaré tous les jours.

• Le fait de mobiliser le personnel de la santé dans la lutte contre le Coronavirus, n’impacte-t-il pas sur le traitement des autres pathologies, comme le traitement anti cancer?

Fatalement, nous avons un ralentissement des autres activités, mais là nous en avons qui est urgente, il s’agit de prise en charge rapide, de diagnostic, de la mise en route du traitement et dans les cas extrêmes ; il s’agit aussi de réanimation. Fatalement, les autres activités sont bien évidemment assurées mais pas de la même manière qu’avant. Nous espérons que c’est une action tout à fait conjoncturelle et qu’avec les mesures de prévention qui sont préconisées que cela ne durera que le mois d’avril, voire une partie du mois de mai, et que ce soit finalement qu’un ralentissement de la bonne prise en charge des autres pathologies.

• Combien de tests sont effectués en Algérie (au 05/04/2020)?

D’après l’Institut Pasteur, il s’agit d’un peu plus de 4000 tests à ce jour (au 05/04/2020), ce sont des tests VCR, d’identification du virus en lui-même à partir des voies aériennes. Les autres tests, dits «rapides» n’ont pas prouvé leur efficacité dans l’identification, car les anticorps n’apparaissent qu’au 10e ou 14e jour, donc ce sont des tests qui sont importants dans le suivi, ou dans l’identification a posteriori de la maladie en elle-même. Il ne devrait pas y avoir de polémique, nous suivons les décisions de l’OMS pour avoir ce qu’on appelle l’homologation des tests. Pour l’instant, il n’y a que l’Institut Pasteur ou ses prolongements dans les wilayas qui sont aptes à diagnostiquer effectivement le Covid-19.

• Les premiers tests de dépistage sur des prélèvements de patients suspects ont été effectués au niveau du laboratoire de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, pensez vous que cela aiderait à détecter plus rapidement les personnes atteintes?

Les tests doivent être fiables, il faut la mise en branle de tout un processus, il ne faut pas se tromper, donc soyons très prudents! Il faudrait des tests de référence qui puissent être tout à fait homologués pour démarrer tout ce qui peut être adjacent à cette situation.

• Un peu plus de 600 personnes sont actuellement traitées à l’Hydroxychloroquine, quel bilan faites vous de ce traitement aujourd’hui?

C’est un peu tôt pour parler de bilan, mais selon les premières constatations, les malades vont très bien. Nous utilisons un protocole qui est connu à présent, et qui est adopté par bon nombre de pays. En ce qui nous concerne, très tôt, nous avons pris ce pari de mettre nos malades sous traitements après des études sérieuses et bien établies. La décision a été prise par la Commission nationale et les autorités de mettre tout malade diagnostiqué, symptomatique ou asymptomatique sous Hydroxychloroquine et Zithromax ainsi que d’autres adjuvants et pour l’instant ça donne de bons résultats.

• La Pharmacie centrale dispose-t-elle du stock nécessaire pour généraliser ce traitement?

Tout à fait, nous avons en stock plus de 120.000 boites, ce qui est largement suffisant étant donné qu’une seule boite équivaut à un traitement complet.

• En Algérie, y a-t-il des recherches prometteuses pour un vaccin ou un traitement?

Pour l’instant nous travaillons sur l’application de ce que les autres ont trouvé, notre recherche est dans le sens de la recherche clinique, nous sommes devant une situation catastrophique, il faut absolument appliquer les méthodes trouvées et étudiées dans des pays qui ont plus de moyens que nous.

• Que pensez-vous du traitement proposé par Loth Bonatiro, qui de son coté est sûr d’avoir le bon combo pour lutter contre cette épidémie?

Je considère que quand on déclare quelque chose, on a la responsabilité de ses propos, si par hasard ce monsieur a trouvé une quelconque avancée dans ce sens, il n’a qu’à le prouver. Nous n’avons pas le droit de s’amuser dans des situations pareilles, il s’agit d’une pandémie, on parle de milliers de morts, si quelqu’un détient une solution, il ne sera pas honoré par mais par dix prix Nobel. Je n’ai rien à dire de plus!

• Le confinement a-t-il donné des résultats, à Blida par exemple ou le confinement y est général?

On a remarqué que nos concitoyens ne sont pas sérieux, l’appel a été lancé pour l’auto-confinement, la sortie que dans des cas extrêmes, mais aussi par une série de décisions du gouvernement qui sera bien sûr étendue si le cas échéant, par rapport au nombre de cas déclarés, et de la progression en elle-même, ainsi que la courbe établie en fonction de cela.

• Avez-vous commencé à étudier une stratégie de levée du confinement ? (critère d’âge, de régions, ou d’immunité)

Nous étudierons comment le déconfinement se fait ailleurs, par exemple en Chine qui est l’exemple le plus probant, mais probablement en Europe et en particulier en France où l’on commence à en parler. Chez nous, le confinement est partiel, mais nous commençons à réfléchir et se pencher là-dessus sur comment faire et comment essayer de contrôler ce déconfinement, et ce sera à ce moment là qu’il faudra faire jouer les tests rapides sur la majorité de la population. Mais pour le moment, nous n’y sommes pas, essayons plutôt de réduire la propagation de ce virus et là nous gagnerons le déconfinement, qu’il soit partiel, total ou par étape, ce sera en fonction des résultats que nous aurons.

• Quel est votre commentaire suite à un entretien télévisé sur une chaîne française, entre un journaliste et un médecin français qui débattaient de la nécessité de tester les vaccins sur les africains étant, selon eux, plus exposés que d’autres?

Il y a une boutade de ce grand diplomate français qui a dit: «tout ce qui est extrême est insignifiant». Franchement, quand on a des idées comme celles-ci de la part d’un ou deux individus, c’est tout à fait négligeable, je ne parlerai même pas de racisme ou autre, nous menons un combat mondial, dont personne n’est épargné. Les États-Unis d’Amérique dans leur grandeur et leur puissance économique et militaire sont un des pays les plus touchés, alors on ne sort pas des considérations moyenâgeuses, en tant que médecin, je considère ce qu’on vit comme une «guerre mondiale» dont le seul et unique ennemi est «le Coronavirus».

https://www.facebook.com/nabila.hocinectd.7/videos/2718480901708003/

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