Echorouk honore le grand érudit défunt Ahmed Hamani : le commis de l'Etat qui a condamné les intérêts bancaires et le pari sportif

El Hadi El Hassani raconte de lui cette anecdote concernant la légitimité des moutons importés d’Australie et qui avaient la queue coupée. Hamani déclara que le mouton tel qu’il a été ramené d’Australie était propre à la consommation mais interdit d’être sacrifié comme mouton de l’aid. Cette position de lui était clairement affichée, malgré l’hostilité de tous ses pairs, et personne n’a pu lui faire changer d’avis…

•  Le cheikh Ahmed Hamani a été autant un théologien de haut rang qu’un résistant à l’occupation française. Après l’indépendance, il a essayé de trouver des références doctrinales et des constantes théologiques pour l’Algérie, et de ne pas l’amarrer à des références doctrinales étrangères. Pendant de longues années, il a été un mufti hors pair, un polémiste courageux, un théologien de haut rang et un ardent défenseur de l’islam. Mort il y a quelques années, il est parti sur la pointe des pieds, et a été ignoré par tous. Les jeunes qui ont eu à se tourner vers la religion ne le connaissent qu’à peine, alors qu’ils souffrent d’un manque flagrant de connaissances religieuses et de références. C’est pour honorer sa mémoire à travers la présence de sa famille, qu’Echorouk a fait appel à ses amis, ses élèves, ceux qui l’ont connu, pour faire un petit retour de la mémoire. Pour un homme qui était un grand érudit. Dont l’Algérie doit aussi en être fière…
• Mot liminaire du directeur-général d’Echorouk Ali Fodhil :
• « Ahmed Hamani est un érudit moudjahid qui a consacré sa vie à la science et à l’Algérie. C’était un mufti audacieux qui ne craignait personne et ne prêtait pas d’importance outre mesure à quiconque s’il s’agissait de dire la vérité et le droit canonique de la jurisprudence musulmane. A travers cet hommage, nous voulons montrer aux jeunes générations qui cherchent leurs références à droite et à gauche, une figure de proue de la théologie musulmane, et en même temps honorer nos promesses et nos engagements d’être au service des hommes qui ont été les symboles scientifiques de l’Algérie. »
• Hamani, un « officiel » qui ne vendait pas ses fetwas au rabais
• Selon tous ceux qui l’ont connu, notamment El Hadi El Hassani, Ahmed Hamani était, malgré ses fonctions officielles de mufti de la République, un homme entier. « Personne ne peut l’accuser d’avoir été complaisant vis-à-vis des autorités. Au contraire, quand il s’agissait de religion il devenait inflexible ». On se rappelle encore ses sentences impitoyables concernant l’illégitimité de prendre ou donner des intérêts bancaires ou de jouer au pari sportif. Ses prises de position avaient parfois même surpris les autorités.
• El Hadi El Hassani raconte de lui cette anecdote concernant la légitimité des moutons importés d’Australie et qui avaient la queue coupée. Hamani déclara que le mouton tel qu’il a été ramené d’Australie était propre à la consommation mais interdit d’être sacrifié comme mouton de l’aid. Cette position de lui était clairement affichée, malgré l’hostilité de tous ses pairs, et personne n’a pu lui faire changer d’avis…
• Ses « inédits » seront publiés dans Echorouk
• Auteur d’articles non encore publiés, Hamani eput être tranquille : Echorouk s’est engagé auprès de ses fils, qui le représentait à la cérémonie, de publier ses bribes d’écrits inédits. Echorouk a décerné à son fils Omar Hamani, en présence de l’ancien chef du gouvernement Belaid Abdesselam, de l’animateur de télévision Slimane Bakhlili, du psalmodieur syrien Tarmidi, « le bouclier » de la Reconnaissance » et le « Burnous de la Dignité » en hommage à tous ses mérites.
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