La mère de “Nahel” dit ne jamais pardonner au policier qui a tué son fils

Mounia Marzouk, la mère de Nahel [jeune de 17 ans d’origine algérienne tué par un policier à Nanterre] a déclaré ce samedi 8 mars chez C l’hebdo qu’elle ne pardonnerait jamais au policier qui a tué son fils et sa raison de vivre, et qu’il faut qu’il assume sa bavure.

“Il a fait une bavure, faut l’assumer”, a réagi Mounia Marzouk, la mère de Nahel ce samedi 8 mars dans l’émission C l’hebdo sur France 5, à propos du policier auteur du tir qui a tué son fils le 27 juin 2023 lors d’un refus d’obtempérer en voiture. Sa mort avait déclenché une vague d’émeutes pendant plusieurs jours dans toute la France.

“[Je suis] satisfaite qu’il y ait peut-être un procès, on attend la décision du juge, j’ai confiance en la justice, je les laisse travailler”, a ajouté Mounia Marzouk.

Possible d’éviter “toute atteinte” à l’intégrité de Nahel

Le parquet de Nanterre estime qu’il était “possible de tirer sur le capot ou sur les pneus du véhicule, ce qui aurait permis d’éviter toute atteinte à l’intégrité physique du conducteur”. De même, il considère au moment du tir “que les conditions de la légitime défense ne sont pas remplies”.

Pour Franck Berton, l’avocat de la mère de Nahel également invité de C l’hebdo, ce réquisitoire du parquet de Nanterre est inédit. “Qu’un parquet décide de renvoyer un policier pour meurtre, devant une cour d’assises, c’est assez inédit. Il y a des éléments au réquisitoire, maintenant, on verra comment le juge va réagir (…) la balle est dans son camp”, a-t-il déclaré.

“Je n’arrive pas à faire mon deuil”

Lors de son entretien, la mère de Nahel a témoigné de sa peine inconsolable. “Je n’arrive pas à faire mon deuil, je vois mon fils en vidéo en face de moi, avec un sourire. Il n’est plus là. Il n’est plus là pour parler lui-même, justement, pour s’expliquer”, selon BFMTV.

Pour Mounia Marzouk, son fils n’aurait pas dû mourir. “Il était très bien éduqué, il aide son prochain, il est poli. Qui ne fait pas de bêtises? On ne mérite pas la mort comme ça. C’est inadmissible, je ne pourrai jamais lui pardonner, il m’a enlevé ma raison de vivre”.

Au lendemain des réquisitions du parquet, des rassemblements de policiers avaient eu lieu dans toute la France à l’appel des syndicats pour exprimer leur opposition.

France: procès pour “meurtre” requis contre le policier ayant tué un jeune d’origine algérienne

Le parquet de Nanterre a requis mardi 4 mars un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir ayant causé la mort du jeune d’origine algérienne, Nahel, le 27 juin 2023 à Nanterre, une mort devenue symbole des violences policières et à l’origine de plusieurs nuits d’émeutes d’une ampleur exceptionnelle à travers la France.

Le parquet « a requis le 3 mars 2025 le renvoi du policier mis en examen (…) du chef de meurtre, et le non-lieu du chef de complicité de meurtre pour le second policier présent lors des faits », détaille la même source, a rapporté Le Monde.

Nahel, 17 ans, a été tué le 27 juin 2023 d’une balle tirée, à bout portant, par un policier qui contrôlait la voiture qu’il conduisait lorsque celle-ci avait redémarré. La Mercedes jaune s’est ensuite encastrée dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin.

Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, a été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. L’auteur du coup de feu mortel, Florian M., a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une cagnotte de soutien à la famille du policier avait recueilli plus de 1,6 million d’euros.