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Législatives italiennes: une loi électorale trop tordue pour être honnête

Législatives italiennes: une loi électorale trop tordue pour être honnête

A la veille des élections dimanche et lundi, gros plan sur un mode de scrutin conçu en 2005 par le gouvernement Berlusconi et qui rend l'Italie ingouvernable.

C’est une loi électorale tordue, « une vraie saloperie » du propre aveu de son concepteur Roberto Calderoli de la Ligue du Nord, alors ministre de Silvio Berlusconi. Alors que 50 millions d’électeurs italiens retournent aux urnes, dimanche et lundi, pour des élections anticipées après à peine deux ans, le mode de scrutin est en accusation.

Sa grande faute est de rendre le pays ingouvernable en raison d’un système de prime au parti vainqueur qui rend l’obtention d’une majorité au Sénat très difficile.

Adoptée en décembre 2005, la loi électorale assigne automatiquement une majorité de 340 sièges sur 630 à la Chambre des députés au parti ou à la coalition qui obtient ne serait-ce qu’une voix de plus que l’autre.

Ainsi, malgré une avance infime de 25 000 voix, la coalition de centre-gauche dirigée par Romano Prodi avait obtenu cette confortable majorité lors des législatives d’avril 2006.

Mais au Sénat, qui compte 315 sièges, la prime au vainqueur est assignée sur une base régionale, le pays comptant vingt régions. Plus la région est peuplée, plus la prime est importante.C’est cette particularité qui a permis à la coalition de Romani Prodi d’avoir la victoire finale au Sénat en nombre de sièges (deux élus de plus) en dépit du fait qu’elle avait moins de suffrages à l’échelon national.

Mais l’hétéroclite équipe du « Professore » qui allait du centre gauche à l’extrême – de Bayrou à Besançenot, pourrait-on dire en France – a rapidement perdu sa trop courte majorité. Or, dans la péninsule, le Sénat et l’Assemblée ont exactement le même poids politique. Toute loi doit être votée par les deux chambres.

Silvio Berlusconi, malgré l’avantage de 5 points dont il est crédité dans les sondages, pourrait donc bien ne pas avoir de majorité au Sénat, ou une majorité très étroite. Dans plusieurs régions clefs, il subit la concurrence de l’Union du Centre de Pier Ferdinando Casini, une formation issue de l’ex-Démocratie-Chrétienne, qui a refusé de rejoindre son Peuple de la Liberté.

Les ex néo-fascistes de la « Destra » risquent aussi de troubler le jeu à droite notamment dans le Latium. Le centre-gauche de Walter Veltroni risque lui d’être pénalisé par la « gauche de la gauche », regroupée autour du communiste Fausto Bertinotti.

Le scénario d’une trop courte majorité au Sénat, voire même d’un match nul avec un sénat à gauche avec une assemblée à droite, n’est pas impossible. Au risque de rendre le pays ingouvernable. Ou de devoir mettre sur pied une grande coalition pour affronter les réformes les plus urgentes dont celle de la loi électorale.

Les deux principaux candidats, Silvio Berlusconi à droite, Walter Veltroni à gauche tentent de remobiliser à fond leurs électeurs et excluent une telle hypothèse mais seulement du bout des lèvres. Un nouveau spectre hante l’Italie celui de « Veltrusconi », combinaison des deux poids lourds, à qui l’édition italienne de l’hebdomadaire américain Newsweek à consacré sa une.

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