Les praticiens de la santé répondent à Barkat: “Notre grève est maintenue et nous sommes dans la légalité!”
Face à l'intransigeance des pouvoirs publics qui ne veulent pas céder aux pressions des syndicats grévistes visant la satisfaction des revendications des médecins pourtant jugées “légitimes” par le ministre de la santé, pire, ces médecins grêvistes ont été réprimés et bastonnés à coups de matraque par les forces de l'ordre comme de “vulgaires malfaiteurs” lors de leurs derniers rassemblements de protestation à Alger.
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Ces derniers ne comptent pas également lâcher prise. Ils sont de plus en plus déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat, quitte à payer le prix fort de cet entêtement. Hier encore, l’intersyndicale des praticiens de la santé publique en Algérie a annoncé le maintien de sa grève observée depuis plus de deux mois. Une grêve jugée “illégale” par la justice, selon le ministre de la Santé Saïd Barkat.
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“Notre grève est maintenue et nous sommes dans la légalité. Nous n’avons pas reçu la notification de la justice sur son illégalité. Nous l’avons appris par la presse”, a déclaré le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) au cours d’une conférence de presse tenue à Alger.
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“La justice a tranché et a déclaré la grève du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et du SNPSSP illégale et nous allons prendre les dispositions nécessaires”, avait annoncé dimanche M. Barkat.
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Le SNPSSP et le SNPSP forment l’intersyndicale des médecins, dentistes et pharmaciens généralistes et spécialistes travaillant dans le secteur public dont le nombre avoisine 30.000 membres, selon les deux syndicats.
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Les deux organisations autonomes réclament notamment la révision du statut particulier promulgué fin 2009, l’ouverture de discussions sur le régime indemnitaire ou l’octroi d’un quota de logements de fonction.
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Les représentants des deux syndicats avaient été reçus mercredi à El Mouradia, siège de la présidence de la république, à l’issue d’un rassemblement de leurs adhérents.
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Les adhérents du SNPSP et du SNPSSP sont en grève depuis fin décembre pour l’un et début janvier pour l’autre mais assurent les urgences, le suivi des malades chroniques et les gardes dans les hôpitaux publics.
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Néanmoins, ce qu’il y a lieu de signaler, c’est la reconnaissance solennelle, pour la première fois, du ministre de la santé de “la légitimité de certaines revendications du personnel de la santé”, et de sa disposition au dialogue avec le syndicat.
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En effet, dimanche dernier, Barkat s’est montré disposé à un “dialogue concret avec les syndicats grévistes” pour satisfaire certaines de leurs revendications.
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Ce qui est déjà un acquis important pour les protestataires de la santé étant donné que leur mouvement n’a fait que trop durer.