Libye : trois civiles tués
Trois civils ont été tués lundi soir par des tirs des forces pro-Kadhafi à l'ouest de la ville stratégique d'Ajdabiya (est) reprise par les rebelles au terme de violents combats ont indiqué mardi des sources rebelles et médicales.
Les combats à Ajdabiya, noeud de communications à 160 km au sud de Benghazi (fief des rebelles), ont fait depuis samedi une cinquantaine de morts, principalement des membres des forces gouvernementales tués par des frappes de l’Otan. Tripoli a par ailleurs menacé lundi de repousser par les armes une aide à la ville de Misrata (200 km à l’est de Tripoli), assiégée par les forces gouvernementales depuis un mois et demi. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avait assuré vendredi que l’UE était « disposée à agir » par tous les moyens, « y compris militaires », pour soutenir les 300.000 habitants de Misrata sur le plan humanitaire. L’ancien chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa, réfugié en Grande-Bretagne, a prévenu lundi que la Libye pourrait devenir « une nouvelle Somalie » si le conflit se prolongeait, soulignant que « l’unité de la Libye est essentielle à toute solution et à tout règlement du conflit ».
Mais le ministre français de la Défense Gérard Longuet a estimé, sur Europe 1, que les choses peuvent « aller vite maintenant » dans la résolution de la crise en Libye. Les prix élevés du pétrole commencent à affecter la demande, qui tend à faiblir depuis quelques mois, a souligné mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « Il y a un vrai risque qu’un pétrole se maintenant à plus de 100 dollars le baril ne soit pas compatible avec le rythme de la reprise économique », écrit l’agence dans son rapport mensuel. La production mondiale de pétrole a de son côté chuté en mars, de 700.000 barils par jour à 88,3 mbj, en raison d’une baisse de production de près de 70% en Libye, selon l’AIE. « La perte de production libyenne et la flambée des cours de 25-30% depuis le début de la crise mi-février ont pour le moment suscité peu de réponses de la part des autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) », estime l’Agence.