Syrie: cinq groupes de l'opposition fondent une nouvelle coalition
Cinq groupes de l’opposition syrienne ont annoncé samedi à Istanbul la fondation d’une nouvelle coalition, indépendante du Conseil national syrien (CNS) censé regrouper toutes les tendances, confirmant les difficultés des opposants au président Bachar al-Assad à former un front uni.
Le Mouvement national pour le changement (MNC, libéral), le Mouvement pour la patrie (islamiste), le Bloc pour la libération et le développement (dirigé par Nawaf al-Bachir, chef d’une puissante tribu syrienne), le Bloc national turkmène et le Mouvement pour une nouvelle vie (kurde), sont les fondateurs de cette nouvelle organisation sans nom et aux contours assez flous.
La “feuille de route politique” signée samedi par les dirigeants de ces factions stipule que “servir la patrie passe devant les intérêts partisans” et appelle au “respect de toutes les couleurs politiques”. Elle prévoit la constitution d’un “bureau politique”.
Interrogé par l’AFP sur les relations entre cette nouvelle structure et le CNS, Ammar al-Qurabi, leader du MNC, a répondu: “Cette coalition n’est pas créée en opposition à une quelconque organisation hormis le régime d’Assad, mais plutôt pour réunir l’opposition qui se trouve hors du CNS”.
“Nous considérons le CNS comme une structure temporaire qui se dissoudra avec le temps alors que notre propre coalition est une entité plus durable qui sera là après la libération” de la Syrie, a pour sa part déclaré Imamduddin al-Rachid, le chef du Mouvement pour la patrie, selon la traduction en turc de ses propos.
Les membres de la coalition reprochent notamment au CNS son manque d’efficacité pour organiser la défense armée de la population syrienne.
“Notre différence avec le CNS concerne surtout l’armement des groupes rebelles”, a souligné M. al-Rachid, déplorant le manque de clarté et les atermoiements du Conseil national sur cette question.
La création de cette coalition intervient alors que trois personnalités du CNS –les opposants Haitham al-Maleh et Kamal al-Labwani et la militante des droits de l’homme Catherine al-Telli– ont annoncé mercredi leur démission, révélant au grand jour les divergences au sein de la principale plateforme de l’opposition.