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Et vous, vous travaillez combien d’heures par jour?

Travailler moins, c’est travailler mieux!

Nabila Hocine
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Travailler moins, c’est travailler mieux!
D.R

8h30-16h30, avec une pause d’une heure le midi… Les horaires de “bureau”, stables et réguliers, restent le rythme de travail le plus fréquent en Algérie. L’on entend souvent: «Tu dois faire tes 8h!!!». Mais est-ce la même règle pour tout le monde? En réalité, combien d’heures travaille l’Algérien par jour et par semaine? Et y a-t-il différents modèles à suivre?

Les comparaisons autant sur le plan national qu’international en matière de durée du travail sont complexes. Entre les sociétés qui l’encadrent strictement par la loi et celles (généralement du secteur privé), qui sont libres de fixer cette durée par la négociation collective, pas facile de s’y retrouver!

Mais d’abord en Algérie, que dit la loi à ce propos?

La durée légale du travail est fixée par l’ordonnance  97/03 du 11 Janvier 1997, laquelle concerne aussi bien les organismes employeurs du secteur économique que les institutions et administrations publiques. Le travailleur algérien doit donc assurer 40 heures par semaine à temps plein, aménagé à la guise de l’employeur. Pour ce qui est de l’amplitude journalière légale, elle est de 8 heures/jour, avec une heure de pause, dont une demi-heure considérée comme temps de travail.

L’évolution de la durée légale du travail dans notre pays depuis l’Indépendance est passée par trois périodes : La première va de 1962 à 1974 pour une durée de 40h par semaine, la seconde va de 1975 à 1997 pour une durée de 44 heures par semaine, et enfin la troisième est donc celle en vigueur va de  1997 à ce jour pour une durée de 40h par semaine.

Mais qu’en est-il vraiment sur le terrain?

Durée de travail, retards, changements d’horaires, le salarié est tenu de se conformer au règlement de son entreprise sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement. Mais entre ce que nous devons faire et ce que nous faisons réellement, il y a un monde, n’est-ce pas?

Qui de nous n’a pas eu la mauvaise surprise de se présenter une demi-heure avant la fermeture d’une administration, et de trouver portes fermées? C’est embêtant! Là, on se dit clairement, que l’Algérien n’assure pas ses heures de travail et prend la poudre d’escampette dès que l’employeur a le dos tourné. Partir plutôt ou arriver en retard, de vieux réflexes, surement liés au manque de conscience professionnelle, mais qui engendrent de vraies répercussions sur le travail et souvent une baisse de productivité. Alors si on doit partir avant l’heure à cause d’un moyen de locomotion ou d’un horaire de garde pour ses enfants, il est important de le signaler à son responsable dès l’embauche. Il faut éviter d’arriver systématiquement en retard. Cela finit par créer un malaise et occasionner des sanctions pour non-respect des règles de l’entreprise (un avertissement par exemple). Il peut y avoir des imprévus (grèves, embouteillages), mais les retards ne doivent pas devenir une habitude. On respectera davantage un salarié qui respecte lui-même les règles communes de l’entreprise.

Mais saviez vous qu’une étude du BIT (Bureau international du Travail), a démontré qu’un travailleur sur cinq dans le monde est assujetti à des horaires de travail excessifs, soit plus de 600 millions de personnes travaillent plus de 48 heures par semaine, gagnant souvent à peine de quoi joindre les deux bouts.

Pour ce qui est de l’Algérie, j’ai trouvé qu’il serait intéressant de poser directement la question à quelques employés et avoir une idée plus claire sur le sujet. Selon un sondage que j’ai réalisé auprès d’une cinquante de personnes exerçant dans différents secteurs d’activité, il semblerait qu’un peu plus de 70% sont astreints à des durées de travail «hors normes». Mon étude a démontré que 35 personnes travailleraient entre 45h et 85h/semaine, et seulement 15 d’entre elles assureraient entre 40h à 45h/semaine.

La répartition des heures de travail est très inégale, avec des personnes qui ont des horaires très lourds comme on a pu le voir, et ce pendant que d’autres n’accomplissant que quelques heures. Il y a donc des salariés qui travaillent d’arrache pied, parfois même de manière excessive! Car ils n’ont pas le choix et craignent de pointer au chômage…Mais fort heureusement, une évolution considérable est à noter en la matière.

En effet, la loi ne laisse plus la possibilité à l’employeur de considérer l’homme comme une simple machine à produire. Certes, elle lui impose de faire face aux exigences professionnelles de l’entreprise mais lui permet aussi de consacrer le temps nécessaire à l’équilibre de sa vie familiale et personnelle. Et même si l’horaire de travail est fixé par l’employeur, il se doit de respecter les dispositions législatives et conventionnelles. L’horaire est alors affiché sur le lieu de travail et communiqué à l’inspection du travail avant sa mise en service et avant toute modification.

L’employeur a-t-il alors les prérogatives pour augmenter la durée de travail?

Oui,  à la demande de son employeur, un cadre peut devoir effectuer des heures supplémentaires pour la nécessité de l’entreprise, mais par le biais des heures supplémentaires dont le recours doit répondre à une nécessité absolue, revêtir un caractère exceptionnel et ne pas dépasser 20% de la durée légale, soit 8 heures par semaine. Toute heure  supplémentaire effectuée donne lieu au paiement d’une majoration qui ne peut être inférieure à 50% du salaire horaire normal.

23 ans après la mise en vigueur des 40h/semaine, est-il temps de revoir cela?

Un salarié trop présent ne rapporte en moyenne rien à l’entreprise, au contraire, il lui coûte! L’allègement des horaires de travail aurait d’heureuses conséquences, on en citera : l’amélioration de la santé et de la vie de famille des travailleurs, la réduction du nombre d’accidents du travail et une meilleure productivité.

Une étude menée par l’Université de «Stanford» a conclu que la productivité diminuait avec la charge de travail. Une revue de 31 études sur la productivité et les horaires de travail conclut que le temps de travail idéal se situe sous les 40 heures, et est même proche des 36-37 heures par semaine. Au delà, non seulement la productivité diminue à cause d’employés moins en forme et moins dynamiques, mais la santé des travailleurs se dégrade plus vite. Les travailleurs dépassant 50 heures de travail par semaine ont 40% de chances supplémentaires de souffrir d’une attaque cardiaque que ceux qui travaillent 35 heures par semaine. Plus précisément, plus les journées sont courtes, plus le travailleur est productif. Une journée de 8 heures est souvent moins productive qu’une journée de 7 heures, notamment parce qu’elle contient plus de temps morts et que la motivation et l’efficacité de l’employé diminue au fur et à mesure de la journée.

Des horaires de travail plus courts et plus souples permettent aussi aux fonctionnaires de mieux gérer leur vie, d’être moins stressés et plus intéressés par leur métier. Au-delà du temps de travail, c’est surtout la façon dont l’activité est structurée qui est importante: travailler trop longtemps d’affilée ou trop tard serait contre-productif.

Difficile de dire ce qui est le mieux pour l’employé, pour l’employeur et pour l’économie, mais une chose est sûre, les modes de travail classiques sont en train d’évoluer et c’est aussi le rôle des politiques de prendre en compte ces évolutions et prendre à bras-le-corps la question des rythmes de travail en adoptant peut-être un jour le: «Travailler moins pour travailler mieux».

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