«Circoncisions de la mort», alerte dans des hôpitaux !

Des médecins ont mis en garde les chirurgiens assurant la circoncision des enfants à l’occasion de la nuit du destin correspondant au 27e jour du Ramadhan de chaque année, contre d’éventuelles erreurs lors des opérations qu’ils assurent à cette occasion.

Ces inquiétudes interviennent au lendemain de la désignation de 200 chirurgiens par le ministère de la Santé pour assurer cette opération, ce qui veut dire que chacun de ces chirurgiens devra assurer près de 200 circoncisions par jour.

Des médecins ont été étonnés par la décision prise par le ministère de la Santé en ne désignant une nouvelle fois que des chirurgiens pour assurer la circoncision des milliers d’enfants le 27^e jour du mois sacré, alors qu’il fallait désigner outre les chirurgiens, des infirmiers ou des médecins généralistes pour assurer cette opération si « simple», d’après eux.

La directive du ministère de la Santé à ce que la circoncision soit effectuée par des chirurgiens, constitue une humiliation pour d’autres médecins, dont leurs capacités et leurs aptitudes auraient été sous-estimées par le ministère, qui les prive d’assurer même une simple opération, a déclaré à Echorouk, le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem).

La circoncision assurée uniquement par des chirurgiens a été à l’origine de longues files d’attente devant des hôpitaux ces jours-ci, où tout chirurgien aura à circoncire 200 enfants par jour, ce qui pourrait les induire à l’erreur, a souligné Pr. Khiati en ajoutant : « Quelles que soient les capacités du chirurgien, il ne pourra pas assurer 200 opérations par jour».

Le président de la Forem a indiqué que selon des statistiques officielles, près de 350 000 enfants sont concernés par la circoncision à l’occasion de la nuit du destin (27e jour du Ramadhan).

De son côté, le président du Club scientifique des facultés de médecine, Khelil Sakhri, a affirmé à Echorouk que même les chirurgiens en question ne sont pas confiants en eux-mêmes au point qu’ils confient parfois cette mission à des médecins résidents mois expérimentés qu’eux.

A ce sujet, il a soulevé la nécessité d’assurer une formation à des médecins de chirurgie pédiatrique, les moins expérimentés en appelant aussi à la création de centres spécialisés dans la circoncision, relevant des services de pédiatrie.

L’interlocuteur a mis également en garde contre la circoncision à des températures très élevées, car elles pourraient provoquer des répercussions négatives sur la santé de l’enfant à circoncire, tout en préconisant les parents à veiller à la santé de leurs enfants concernés par ce rite religieux.

Pour Pr.Khiati, il appartient aux parents de procéder à soumettre leurs enfants des analyses médicales au préalable avant tout acte chirurgicale.

Faute de quoi, selon M.Khiati, l’enfant circoncis pourrait avoir des répercussions négatives, notamment s’il souffrait de certaines maladies comme l’anémie ou l’hémophilie.