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Mali : l’ICG appelle à privilégier une solution politique à la crise

الشروق أونلاين
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Mali : l’ICG appelle à privilégier une solution politique à la crise

Une intervention armée extérieure au Mali comporte des “risques considérables”, a souligné l’ONG International Crisis Group (ICG) de Bruxelles, qui a appelé la communauté internationale à privilégier le dialogue pour “préserver les chances d’une sortie de crise politique” dans ce pays.

Dans son dernier rapport intitulé “Mali : éviter l’escalade”, l’ICG a indiqué que la prise de contrôle du nord de ce pays du Sahel par des rebelles touaregs, puis par les groupes armés qui se réclament de la nébuleuse terroriste d’Al-Qaïda, après le coup d’Etat écartant le président Amadou Toumani Touré (ATT), ont “poussé le pays dans une crise sans précédent qui menace les équilibres politiques et la sécurité dans la région”.

L’ICG estime que le cadre de transition élaboré par la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en accord avec les putschistes dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo “n’a pas permis de reconstituer un ordre politique incontesté”.

“La déstructuration de l’appareil militaire et la faiblesse des autorités civiles de transition incarnées par le gouvernement du Premier ministre Cheick Modibo Diarra, en passe d’être recomposé, ne permettent pas d’envisager à court terme une restauration par les forces maliennes de l’intégrité territoriale qui ne soit pas porteuse de risques de graves dérapages et d’enlisement”, note l’ONG dans son rapport.

Quant à la situation dans le nord, cette région “pourrait bien devenir un vaste espace d’accueil de combattants jihadistes de toutes origines”, a-t-elle mis en garde.

“Considéré pendant vingt ans comme un des modèles de progrès démocratique en Afrique subsaharienne, le Mali est aujourd’hui menacé de déliquescence. La perspective d’une sortie de crise rapide s’éloigne à mesure que se consolide un régime islamiste dur au Nord et que se perpétue un sentiment de vide politique, institutionnel et sécuritaire à Bamako”, ajoute le rapport.

Pour insuffler une nouvelle dynamique en vue d’une sortie de crise, l’ONG préconise de “ne pas céder aux appels belliqueux et de poursuivre les initiatives de règlement politique du conflit déjà entamées, sans pour autant négliger les questions sécuritaires”.

Selon le document, une intervention armée, soutenue par la Cédéao ferait du Mali “un nouveau front de la +guerre contre la terreur+ aux dépens des revendications politiques exprimées depuis des décennies au Nord, et au risque de rendre illusoire toute possibilité de nouvelle cohabitation pacifique des différentes communautés de ces régions”.

L’issue de la crise, poursuit le rapport, dépend, notamment “des modalités de reconquête de l’intégrité territoriale par l’Etat malien” et de “la consolidation ou non au Nord de la position de force des mouvements jihadistes”.

“Ces évolutions, relève le document, sont conditionnées, à des degrés divers, par les décisions des pays voisins (…), des organisations régionales (Cedeao, Union africaine) et des acteurs occidentaux ou multilatéraux (…)”.

Ainsi l’ICG recommande de remettre sur pied les bases politiques, institutionnelles et sécuritaires de l’Etat malien, en formant “un véritable gouvernement d’union nationale”, afin de “consolider la légitimité des autorités de transition”.

L’ONG appelle également à “garantir la sécurité et le libre exercice de leurs fonctions au Président, au Premier ministre, aux membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale” et mettre un terme aux arrestations et aux détentions arbitraires.

Elle insiste en outre sur la nécessité pour les partenaires du Mali d’aider à renforcer les forces armées maliennes et apporter le soutien nécessaire à la mise en place d’une force de protection des institutions de transition.

Le rapport préconise aussi de rechercher “le soutien effectif des pays voisins (…), pour sa stratégie visant à restaurer la souveraineté de l’Etat sur les régions du Nord et à neutraliser les groupes armés de type terroriste qui menacent la sécurité collective de la région”.

Le texte exhorte en fin le Conseil de sécurité des Nations unies à soutenir un processus de sortie de crise global, dans le cadre de la résolution 2056 du 5 juillet 2012.

Dans cette résolution, le Conseil exige la dissolution de la junte et appelle les autorités civiles à élaborer une feuille de route en concertation avec l’ensemble des partis politiques maliens et la société civile pour consolider la transition au Mali.

Il rappelle que l’intégrité territoriale du Mali ne peut pas être remise en cause et réclame des groupes rebelles la cessation immédiate des hostilités, ainsi que le renoncement à leurs liens avec les groupes terroristes présents dans la région.

Le président malien de la transition, Dioncounda Traoré vient d’achever ses consultations avec les forces vives dans le pays, en vue d’avoir leurs avis sur le discours qu’il avait prononcé récemment sur la gestion de la période de transition.

M. Traoré avait annoncé la mise en place d’un Haut Conseil d’Etat (HCE), en vue de “compléter l’architecture institutionnelle du pays” et gérer la période de transition et la formation d’un prochain cabinet d’union nationale.

Pour former ce gouvernement, Cédéao a accordé à Bamako au moins dix jours supplémentaires après le report de la date butoir fixée initialement au 31 juillet.

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