Ennahda: “On ne peut que condamner l'attaque des salafistes”
Un responsable du mouvement islamiste Ennahda a condamné dimanche l'attaque de la chaîne de télévision privée Nessma par des salafistes, estimant toutefois qu'il s'agissait d'un “acte isolé” et qu'il n'y avait “pas lieu de s'inquiéter”.
“On ne peut que condamner ce genre d’incident. Il ne faut pas brouiller les cartes et les gens doivent garder leur calme”, a déclaré à l’AFP Samir Dilou, membre du bureau politique d’Ennahda.
“Si les gens ont des critiques à faire contre Nessma, ils doivent s’exprimer dans la presse, pas utiliser la violence”, a-t-il dit.
Quelque 300 personnes, en majorité des salafistes, ont tenté d’incendier dimanche matin le siège de la télévision privée Nessma à Tunis, pour protester contre la diffusion vendredi du film franco-iranien Persepolis sur le régime de Khomeiny en Iran. Une scène en particulier (la petite fille héroïne du film se représentant Dieu en vieux monsieur barbu) a suscité la colère des manifestants.
“Je n’ai pas vu Persepolis et je réserve mon jugement”, a ajouté M. Dilou.
L’attaque de Nessma est survenue au lendemain de l’invasion de la faculté de lettres de Sousse (sud) suite au refus d’inscription d’une étudiante en niqab.
“Ce sont des actes isolés”, a répété M. Dilou, jugeant qu’il “n’y avait pas lieu de s’inquiéter” à moins de 15 jours des élections en Tunisie.
“Face à ce genre d’incidents, il faut faire appliquer la loi. Il ne faut pas s’alarmer”, a-t-il dit.
Ennahda est considéré comme le grand favori de l’élection d’une assemblée constituante le 23 octobre, premier scrutin de la Tunisie post Ben Ali.