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Le fils de Hassan El Banna, Seif El Islam, à Echorouk : “Le président Abdenacer était membre de “l'Appareil spécial” des Frères musulmans avant d'opérer un putsch contre l'oganisation”

الشروق أونلاين
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Seïf el Islem, le fils de l'Imam Hassen El Banna révèle à Echorouk la nature des relations qu'entretenait son père avec les hommes forts d'Egypte et les secrets qui avaient émaillé son époque.

Récemment, un tapage médiatique de grande ampleur a entouré la sortie du feuilleton « El Djamâa » de l’écrivain Wahid Hamed, qui relate la vie du défunt Imam Hassen El Banna et qui revient sur le parcours des Frères Musulmans. La première réaction à la diffusion de ce feuilleton est venue de Seïf el Islem Hassen El Banna qui a déposé une plainte contre l’auteur et la société productrice. La communauté des Frères Musulmans a décidé de produire, pour sa part, son propre feuilleton  en riposte à la série de Wahid Hamed. Ech chourouk a rencontré Seïf el Islem, le fils de l’imam Hassen El Banna qui a bien voulu aborder, pour nos lecteurs, cette question. 

 Il y a, d’abord,  plusieurs confusions tant sur la personnalité du cheikh que sur le contexte et les circonstances qui prévalaient à l’époque. Certains faits sont, par ailleurs, inexacts et ont déformé la réalité de l’enfance de Hassen El Banna notamment. Le dialogue était, en outre,  truffé de sous entendus. Les premiers épisodes ont, d’emblée,  jeté les prémisses pour les accusations ultérieures.  Les  véritables intentions de l’auteur ont été exprimées de  manière explicite dans le journal Al-Ahram où il avait prétendu qu’au départ Hassen El Banna voulait embrasser une carrière de religieux qui a vite tourné à l’échec. D’après lui, l’Imam aurait voulu devenir, par la suite, un homme politique mais il échouera également. Cette prise de position n’est  pas objective. Il aurait fallu que l’auteur prenne attache avec les proches du défunt. En cette qualité,  je peux vous affirmer que tout ce que comporte ce feuilleton n’est que mensonge. On a même attenté aux valeurs du cheikh lorsque l’on prétend qu’il aurait adressé des lettres de menaces au nom de l’association des Frères musulmans à des personnes soupçonnées de pratiques immorales.  Dieu soit loué, nous faisons confiance au système judiciaire auprès duquel nous avons introduit une plainte. 

Ces propos sont dénués de fondements. Si Hassen El Banna voulait de l’argent, il aurait pris celui que lui proposaient les anglais. Hamid Nasser avait mentionné dans ses mémoires que les propriétaires de la banque Barclays avaient voulu traiter avec le cheikh mais que celui-ci avait décliné l’offre. Hassen El Banna a vécu en ascète. S’il avait voulu être milliardaire, il l’aurait été !

  

Cela n’est pas vrai ! Certes, le roi a essayé de se rapprocher de certains cheikhs mais chacun sait que c’est El Azhar (et non pas Hassen El Banna) qui a appelé à faire allégeance au roi en sa qualité de commandeur des croyants. A ce jour, les autorités britanniques gardent secret le dossier de Hassen El Banna que nous avons demandé à consulter en vain.  Il ressort du transfert des archives britanniques par Madame Houda Abdel-Nasser que la Grande-Bretagne n’a pas voulu livrer de documents concernant Hassen El Banna et ce pour des raisons de sécurité.  Ils ont même demandé à Nahas Pacha de le déchoir de sa victoire électorale au motif qu’il avait combattu, lui et les frères musulmans,  les Britanniques dans le canal de Suez. Le mouvement national exigeait de l’Angleterre qu’elle tienne ses promesses d’évacuer  l’Egypte après la Guerre  .

Malgré tout le respect et la gratitude que j’éprouve pour Damerdach Akali je ne sais pas s’il dispose de preuves à ce sujet. Une chose est, néanmoins sûre,  Djamel Abdennacer  était membre d’une organisation spéciale de la confrérie des frères musulmans.  C’est ce que vient de révéler Wahid Ramadan, l’un des artisans de la révolution dans un entretien accordé au chevet de son lit de malade. Il déclarera, également, que Mahmoud Lebib et Nasser avaient promis aux Frères musulmans d’œuvrer selon les principes de l’Islam. Ceci dit, il faut qu’il a été écarté du pouvoir   Une fois qu’il a pris le pouvoir, il n’a pas voulu rédiger une constitution conforme à nos voeux. Une constitution prévoyant un retrait de l’armée et l’impulsion d’une vie démocratique dans le pays.

Certes, on ne peut nier ce fait d’autant que nous venons de remporter le plus grand nombre de sièges. Cela dit nous ne cesserons de nous battre contre la fraude et la violence.

Attenter à la mémoire de Hassen El Banna, c’est offenser bien évidemment toute la communauté.


 
L’offenseur doit être puni. Il devrait être capable aussi de s’attaquer à des gens comme Mustapha Kamel  ou encore Saâd Zeghloul . Pourquoi il ne le fait pas ?

De toute manière, le gouvernement a beau eu acheté la série TV et disposer d’un plan médias contre ses concurrents, nous seront, tout de même présents aux prochaines élections

Ce n’est pas vrai. Le mouvement poursuit ses activités en droite ligne des orientations de Hassen El Benna. Il ne peut en être autrement. L’association continuera à dénoncer la délinquance politique. Ses positions par rapport à certaines questions d’intérêt national découlent d’une revendication identitaire islamique.

Les Frères musulmans veulent réformer ce pays. Ils ont besoin surtout d’un soutien populaire comme ils l’on eu pour l’éviction hors d’Égypte de  l’Angleterre.  Nous sommes pour des alliances sur la base de principes et non pas sur des connivences personnelles. Nous nous sommes, ainsi, alliés, avec le conseil national pour le changement sur sept principes comme la nécessité de la tenue d’élections transparentes équitables, de la lutte contre la corruption etc.


Nous voulons réellement changer les choses. Mais notre sort est entre les mains de Dieu. Nous ne voulons porter du tort à personne mais nous pensons que l’Egypte est, aujourd’hui, en danger. Des forces étrangères cherchent à soumettre l’Egypte. Il faut que le gouvernement et le peuple soit unis pour faire face aux influences extérieures, combattre la corruption et répondre aux nécessités du développement.

 

 

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