Mohamed VI a-t-il délibérément humilié El Othmani?

S’il y a une personnalité qui est très humiliée et vivement critiquée au Maroc, ce serait le chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani qui a participé et signé, mardi soir, l’accord de normalisation de son pays avec l’état sioniste en présence du conseiller et gendre de Donald Trump Jared Kushner.

Des internautes se sont demandés sur les réseaux sociaux pourquoi El Othmani qui appartient à un parti d’obédience islamique a accepté d’être parmi les signataires de cet accord et pourquoi ne pas avoir chargé un ministre de son gouvernement ou un autre responsable pour le remplacer.

Eu égard de cette scène humiliante, certains s’interrogent si le roi Mohamed VI n’a pas décidé délibérément de mettre son chef de gouvernement dans cette posture embarrassante.

Le régime marocain a signé avec Israël à Rabat quatre accords en marge de la signature d’un accord sur la reprise de leurs relations diplomatiques sous l’égide de l’administration Trump.

Ils concernent les domaines économique, commercial et touristique, selon un communiqué du ministère marocain des affaires étrangères.

Le souverain chérifien, qui a reçu la délégation américano-israélienne,  a annoncé mardi soir des mesures en vue de la reprise des relations avec l’occupant israélien.

 Il s’agit d’«autorisation des compagnies aériennes israéliennes de transporter des membres de la communauté juive marocaine et des touristes israéliens au Maroc, la reprise complète des contacts et des relations diplomatiques et officielles avec Israël au niveau approprié, la promotion d’une coopération économique bilatérale dynamique et créative ainsi que le travail de réouverture des deux bureaux de liaison à Rabat et à Tel-Aviv », selon un communiqué du palais royal.

El Othmani vivrait ses jours les plus sombres

Saad Eddine El Othmani avait auparavant justifié la décision de la  normalisation de son pays avec l’état sioniste par le fait que la position marocaine vis-à-vis de la question palestinienne ne serait en aucun cas affectée par la normalisation avec Tel Aviv.

Mais ces justifications n’ont pas obtenu l’effet escompté auprès de nombreux observateurs d’autant plus qu’il appartient à un parti islamiste, à savoir le Parti de la Justice et du Développement (PJD).

En août dernier, le gouvernement marocain a pourtant annoncé qu’il n’y aurait pas de normalisation avec l’entité sioniste et qu’il ne serait point question de marchander les droits des Palestiniens, la mosquée d’Al Aqsa et El Qods, selon des posts publiés sur les réseaux sociaux.

Des internautes reprochent à El Othmani d’avoir signé cet accord de la honte avec les sionistes et d’avoir représenté son pays en l’absence du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Pour un autre internaute, il s’agit là d’un énième échec du courant islamiste en matière de prise de position surtout si l’on sait que le chef de gouvernement marocain avait lui-même critiqué l’accord de normalisation de trois autres pays arabes avec l’occupant israélien, en l’occurrence les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan.

Abondant dans le même sens, un internaute a estimé que cet accord lui (El Othmani) vaudrait la perte de son poste à la tête du gouvernement lors des prochaines élections parlementaires en 2021.

Wael. N. / Traduit par: Moussa. K.