Nouveaux records pour le baril de pétrole

Le brut atteint de nouveaux plus hauts historiques ce matin, franchissant les barres des 118 dollars à New York et 115 dollars à Londres. L'Agence internationale de l'énergie n'exclut pas que la flambée du pétrole puisse entraîner une récession mondiale.

Le pétrole continue, jour après jour, sa course en avant. Ce mardi, le baril de WTI a franchi pour la première fois la barre des 118 dollars à New York. Simultanément, le Brent a franchi à Londres la barre des 115 dollars le baril.

Lundi, le baril de WTI avait déjà établi un record à 117,83 dollars, tandis que le Brent s’établissait à 114,86 dollars.

Les prix du brut sont dopés par un ensemble de facteurs qui vont des nouveaux sabotages intervenus sur des installations pétrolières au Nigeria jusqu’à la faiblesse du dollar.

Cette flambée du pétrole, qui se poursuit jour après jour, suscite de plus en plus d’inquiétude. Ainsi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui représente les pays consommateurs, n’a pas exclu mardi que les prix élevés du pétrole conduisent à une récession mondiale. Interrogé sur l’éventualité d’une récession provoquée par la flambée des prix du brut, le directeur général de l’AIE, Nobuo Tanaka, a répondu: “C’est possible.”

M. Tanaka s’exprimait en marge du Forum international de l’énergie à Rome, qui réunit pays producteurs et consommateurs de pétrole. La veille, le directeur général de l’AIE avait estimé que les prix du pétrole étaient “trop élevés pour tout le monde”, “vu les risques qui planent sur l’économie mondiale à l’heure actuelle”,et particulièrement pour les pays en développement, “qui font également face à l’augmentation d’autres coûts”, notamment alimentaires.

L’Opep va augmenter capacité de production de 5 M de barils/jour d’ici 2012
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va augmenter sa capacité de production de 5 millions de barils par jour d’ici à 2012 et de 9 millions d’ici à 2020, a indiqué mardi son secrétaire général, Abdallah el-Badri, à Rome. L’Opep produit environ 32 millions de barils de brut par jour à l’heure actuelle. La hausse des coûts de production, due à l’inflation des salaires et des coûts d’équipements a atteint 50 à 60% ces deux à trois dernières années, a-t-il précisé: “c’est pourquoi les prix élevés du pétrole ne sont pas vraiment une aubaine pour les producteurs”, a-t-il commenté. Cette forte hausse de coûts pourrait perturber les plans d’investissement et entraîner un retard d’environ un an sur ces prévisions, a-t-il précisé devant quelques journalistes en marge du Forum international de l’Energie à Rome, qui termine ce mardi. Abdallah el-Badri a ajouté que la marge de production excédentaire était actuellement de 3 millions de barils par jour (mbj). Le président de l’Opep, l’algérien Chakib Khelil, avait lui affirmé ce week-end que la capacité de production excédentaire du cartel était à l’heure actuelle de seulement 2 mbj.