50 000 enfants diabétiques et 30% menacés d’obésité

Le diabète détruit les rêves de plus de cinquante-mille enfants algériens atteints de cette pathologie. Des nourrissons sont frappés par cette maladie dans leur berceau et les parents voient s’écrouler l’avenir qu’ils leur réservaient. Pas de choix que de continuer à vivre et de s’adapter à une situation d’autant plus difficile quand le malade est un enfant.

• Lorsqu’on parle de diabète, on a tendance à imaginer une personne âgée, souffrant d’obésité ou de surcharge pondérale. Il était rare d’entendre parler d’enfant ou de nourrisson diabétique. Toutefois, les chiffres reflètent aujourd’hui une réalité effrayante du diabète; la maladie la plus répandue en Algérie après l’hypertension artérielle, et quatrième facteur de mortalité. L’avenir est loin d’être réjouissant si la propagation de la maladie n’est pas maitrisée, s’il n’y a pas de prises en charge et si le mode de vie de plus en plus sédentaire, n’est pas modifié.
• Il est très difficile de faire accepter ou même de faire comprendre la maladie lorsque le sujet est enfant ou adolescent. Le diabète nécessite un contrôle régulier du taux de sucre dans le sang, un traitement médical à respecter et un certain équilibre entre l’effort physique et l’alimentation. Son diagnostic est également difficile chez les nourrissons et il n’apparait qu’après une aggravation de l’état de santé du malade, ou carrément son hospitalisation.
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• Les statistiques obtenues par Echorouk sont, de plus, loin de refléter la réalité, puisque les personnes habitant dans les zones rurales et enclavées ne déclarent pas la maladie, et beaucoup ne sont même pas assurés et sont donc automatiquement exclus du recensement.
• Pour sa part, le président de la Forem, Mustapha Khiyati, estime que le nombre de diabétique en Algérie se situe entre deux et trois millions. Il s’attend à ce que ce chiffre passe à quatre millions au cours de la prochaine décennie. L’ONS (Office National des Statistiques) évalue le nombre de malades à plus d’un million âgés entre 20 et 79 ans. S’agissant des enfants, le professeur Khiyati estime qu’ils sont au nombre de cinquante mille pour la première catégorie de la maladie.
• Sur cent-mille enfants âgés entre 0 et 14 ans, 13,1% sont atteints de diabète, et environ 8,6% en Algérie, selon Rachid Malek, docteur au service de médecine interne à l’hôpital de Sétif. La catégorie d’âge 10-14 ans est la plus touchée avec plus de 13%, vient ensuite la catégorie comprise entre 5 et 9 ans d’âge avec 9%, et enfin 3,9% pour les enfants âgés entre 0 et 4 ans. Chez les enfants et adolescents, 3% viennent s’ajouter à la liste des malades atteints du diabète de type A, c’est-à-dire souffrant d’une faible sécrétion de l’insuline par le pancréas.
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• Lors d’une session de formation sur le diabète organisée au profit des journalistes, le professeur Mohamed Belhadj de l’hôpital d’Oran a indiqué que de plus en plus d’enfants et d’adolescents contractent le diabète de catégorie 2, alors qu’auparavant, ce sont les personnes de plus 40 ans qui étaient exposés. Cette augmentation est due au changement du mode alimentaire qui est à présent riche en graisses, et faible en fibres, en légumes et en fruits, ce qui fait que la menace d’obésité plane sur la jeunesse algérienne.
• Les chiffres de la fédération internationale du diabète montrent que 85% des enfants atteints du diabète de type 2 souffrent d’obésité et de surcharge pondérale au moment même où le diagnostic est fait. Pour l’Algérie, 30% des enfants entre  6 et 16 ans risque d’être obèses, a révélé  une récente étude nationale.
• Devant cette fulgurante expansion de la maladie, le président de l’association des personnes atteintes de diabète à Alger, Fayçal Ouhada, a déploré le problème de la prise en charge des diabétiques en Algérie, y compris de l’enfant malade au sein de son école. Pire, l’école complique la tâche à l’enfant diabétique !