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Côte d’Ivoire:

Alassane Ouattara accorde la grace présidentielle a son prédécesseur Laurent Gbagbo

Alassane Ouattara accorde la grace présidentielle a son prédécesseur Laurent Gbagbo
D.R

Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé samedi 6 août avoir accordé sa grace a son prédécesseur et ancien rival Laurent Gbagbo, sous le coup d’une peine de vingt ans de prison dans son pays a la suite de la crise post-électorale de 2010-2011.

«Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grace présidentielle a M. Laurent Gbagbo», a déclaré M. Ouattara dans un discours a l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, peut-on lire dans les colonnes du Monde.

Le chef de l’Etat a également annoncé avoir demandé « qu’il soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de ses rentes viagères ». Il a en outre annoncé avoir signé un décret accordant « la libération conditionnelle » a deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo, condamnées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011.

Il s’agit du contre-amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la Marine, et du commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l’escadron blindé de la gendarmerie du camp d’Agban, a Abidjan.

De retour dans le jeu politique

Laurent Gbagbo, 77 ans, définitivement acquitté en mars 2021 de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye où il avait été transféré fin 2011, est rentré dans son pays en juin 2021.

Sans jamais avoir été inquiété depuis son retour, il restait néanmoins sous le coup en Côte d’Ivoire d’une condamnation a vingt ans de prison pour « le braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011.

La crise était née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara a la présidentielle de fin 2010 qui avait entraîné des violences ayant fait quelque 3 000 morts jusqu’a l’arrestation de Laurent Gbagbo a Abidjan en avril 2011.

En octobre 2021, Laurent Gbagbo a lancé le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), une nouvelle formation politique panafricaniste de gauche, assurant vouloir continuer la politique jusqu’a sa mort.

Gbagbo a la CPI : “j’ai été arrêté sous les bombes françaises”

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité, a accusé l’armée française d’avoir orchestré son arrestation lors de sa première comparution lundi devant la Cour pénale internationale.

“J’ai été arrêté le 11 avril 2011 sous les bombes françaises”, a dit M. Gbagbo, 66 ans, premier ex-chef d’Etat remis a la Cour,    soupçonné de crimes commis a la suite de l’élection présidentielle de novembre 2010.

“C’est l’armée française qui a fait le travail”, a-t-il assuré, relatant pour la première fois son arrestation, lors de sa première comparution devant la CPI, entrée en fonction a La Haye en 2002.

Laurent Gbagbo est soupçonné d’être “coauteur indirect” de crimes contre l’humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011, a savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

Son refus de céder le pouvoir a son rival et actuel président Alassane Ouattara a la suite de la présidentielle de novembre 2010 avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.

Interrogé par la présidente Silvia Fernandez de Gurmendi sur ses conditions de détention, l’ancien président ivoirien a assuré que celles-ci étaient “correctes”, mais, a-t-il ajouté, “ce sont les conditions de mon arrestation qui le sont moins”.

“Une cinquantaine de chars français encerclaient la résidence (présidentielle, ndlr) pendant que les hélicoptères la bombardaient”, a assuré M. Gbagbo, vêtu d’un costume sombre, d’une chemise blanche et portant une cravate bleue marine.

“J’ai vu devant moi mourir mon ministre de l’Intérieur”, a-t-il poursuivi : “mon fils aîné est encore détenu en Côte d’Ivoire, je sais pas pourquoi on l’a arrêté, peut-être parce qu’il est mon fils, je l’ai vu battu”.

Lors de l’audience, qui a duré moins d’une trentaine de minutes, les juges ont vérifié l’identité du suspect et se sont assurés qu’il avait été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour.

Laurent Gbagbo, détenu jusque-la en Côte d’Ivoire, avait été écroué mercredi dernier au centre de détention de la CPI, qui siège a La Haye.

“Je suis venu sans rien, sauf avec ma chemise et mon pantalon, sans rien du tout”, a raconté l’ex-chef d’Etat, assurant ne pas avoir été prévenu de son transfert aux Pays-Bas.

Le procureur sortant de la CPI Luis Moreno-Ocampo a assuré, dans un entretien téléphonique a l’AFP a l’issue de l’audience, que le transfert de M. Gbagbo était “la responsabilité du gouvernement ivoirien”.

Sur ses conditions de détention en Côte d’Ivoire, l’ancien président a dit : “je ne savais ce qu’il se passait dans le ciel que quand il pleuvait sur le toit.”

“Maître Altit (son avocat, ndlr) est venu jusqu’a Korhogo pour me voir et on l’a empêché de me rencontrer. Ca a été tout le temps comme ça : une bataille entre mes avocats et mes geôliers”, a-t-il soutenu.

“Si on m’accuse, c’est qu’il y a des éléments de preuve”, a en outre déclaré M. Gbagbo, qui était sous le coup d’un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public le 30 novembre: “je veux voir ces éléments de preuve et les confronter a ma vérité a moi”.

L’audience de confirmation des charges aura lieu le 18 juin 2012, a annoncé la présidente.

A l’issue de celle-ci, les juges devront déterminer si les preuves rassemblées par l’accusation sont suffisamment solides pour la tenue d’un procès.

“Nous sommes d’accord sur le fait que des crimes ont été commis de tous les côtés (et donc également par le camp Ouattara, ndlr) et doivent donc être poursuivis”, a précisé le procureur, qui avait été autorisé début octobre a enquêter en Côte d’Ivoire : “nous avons également dit que nous enquêtons sur plus de dossiers”.

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