Algérie: Scandale d’importation de cornée des États-Unis
Des spécialistes d’ophtalmologie ont révélé, dans un séminaire médical organisé récemment au CHU d’Oran, que l’Algérie importe des cornées des États-Unis, dont les contrôles de la qualité font défaut.
De ce fait, ils insistent sur la nécessité d’encourager en Algérie le don de cornées des personnes décédées et de créer une carte de donneur pour chaque citoyen ainsi que des banques de don de cornée au niveau des hôpitaux.
Le Pr. Selli Boumeslout, chef de service de la médecine légiste au CHU d’Oran a affirmé, lors d’un séminaire scientifique sur “la greffe de la cornée”, que la charia (loi islamique) et la fetwa ne s’opposent pas à l’implantation de cornée d’un donneur décédé.
En outre, il a fait savoir que les lois sur la santé de 1985 et 1990 ne s’opposent pas à ce type de processus paru pour la première fois en 1905.
En 2006, un certain nombre d’implantations de cornées importées des États-Unis ont été enregistrées avant de diminuer en raison des coûts élevés. L’opération a repris en 2015 avec la possibilité d’obtenir une cornée d’un donneur décédé, dont le processus devrait subvenir quatre (4) heures après le décès du donneur ou au plus tard 20 heures si le corps de ce dernier était conservé à 4°c.
Le Pr. Amine Derour, spécialiste en ophtalmologie a révélé qu’il y a dix ans la greffe de cornée a reculé de manière spectaculaire, estimant que 200.000 cas d’opacité seront recensés en Algérie en 2020, dont seuls 430 patients ont bénéficié d’implantation de cornée depuis 2008.
Selon lui, les cornées importées des États-Unis et qui n’ont pas fait l’objet de contrôle de qualité ont provoqué des maladies d’œil, proposant ainsi la création de banques de don de cornées auprès des établissements de santé algériens.
De son côté, Dr. Lakhdari, professeur de la charia islamique à l’université d’Oran a dit qu’ il y en a ceux qui sont pour la greffe de cornée et ceux qui sont contre. Si les uns refusent que l’on touche à la dépouille d’une personne décédée, les autres jugent plutôt qu’elle s’adapte à la médecine moderne qui la favorise pour des raisons médicales.
Par ailleurs, Dr. Lakhdari préconise de faire des campagnes de sensibilisation dans les mosquées en faveur du don de cornée.
Parmi les recommandations proposées à l’issue des travaux du séminaire, l’on cite entre autres l’organisation du processus de greffe de la cornée dans le cadre de la nouvelle loi sur la santé, l’autoriser des services de médecine légiste à la récupération des cornées des personnes décédées, leur mise dans des banques de don au niveau des établissements de santé, la création de carte de donateur et la formation des équipes médicales spécialisées dans l’implantation de cornée.
Traduit par: Moussa. K.