Bouteflika évoque la constitution au journal Al Arab : Des zones d'ombre et des messages codés

Le président Abdelaaziz Bouteflika a réitéré sa conviction et son attachement à la nécessité de réviser la constitution. Même s'il a évité de s'étaler sur les “failles” de la constitution en vigueur et qu'il a affirmé que toute constitution est perfectible, le président a, selon les observateurs, réitéré son vœu de réviser les dispositions et les objectifs de la constitution.

Dans un entretien accordé au journal qatari Al Arab, le président Bouteflika affirme que toute constitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions  à la lumière des difficultés, des besoins nouveaux de la société.

 Le chef de l’état réitère ainsi sa position au sujet de la constitution de 1996 d’après les lectures faites par les observateurs. Au début de son premier mandat en 1999, Abdelaaziz Bouteflika, souligne qu’il respecte la constitution en vigueur même s’il la déteste, avant d’exprimer, le 04 juillet 2006 au siège du ministère de la défense, son voeu de convoquer le peuple algérien à un référendum sur la révision de la constitution.   Les déclarations du président de la république démontrent qu’il demeure convaincu de la nécessité de réviser la constitution, amendée à l’époque où Liamine Zeroual était président. Étudiant les termes employés par le président en évoquant la constitution, les analystes concluent que la constitution de 1996 a généré des difficultés ayant trait au fonctionnement de l’état, des relations ambiguës entre les institutions de l’état, particulièrement ce qui concerne les prérogatives des institutions législative et exécutive. 

Parmi les grands axes abordés par Bouteflika, l’élection présidentielle de 2009. Il déclare qu’elle se tiendra dans les délais fixés par la Constitution en insistant sur les dispositions nécessaires pour sa réussite et pour permettre au citoyen algérien d’exercer son droit à choisir en toute liberté son Président.

  Le chef de l’état parait soucieux du respect de la constitution actuelle même s’il a eu à la critiquer et à exprimer sa volonté de la réviser. Cette démarche reflète que le président n’a pas l’intention de transgresser ou d’outrepasser la constitution en parlant d’un éventuel troisième mandat avant  l’amendement de cette même constitution qui tranchera sur le nombre de mandats présidentiels. Le président a mis les points sur les “i” concernant plusieurs questions à travers son entretien au journal qatari, au moment où l’hebdomadaire “Jeune Afrique” souligne que Bouteflika a tenu ses engagements depuis son élection à la présidence de la république.  Selon l’hebdomadaire français, durant son premier mandat, la paix est revenue et l’image du pays s’est améliorée. Le second mandat a vu le rythme des réformes s’accélérer ainsi que l’ouverture de plusieurs chantiers de développement. 

Questionné sur la stratégie adoptée par l’organisation terroriste appelée Al Qaida au Maghreb en perpétrant des attentats suicides dont un avait même visé le président, Bouteflika affirme que la politique de la réconciliation nationale a permis de réconcilier les algériens entre eux, le retour de beaucoup de jeunes “égarés” parmi les leurs et leur réinsertion dans la société.

 Le choix de la réconciliation, précise-t-il, a permis de démasquer des organisations terroristes qui se prétendaient “politiques”; celles-ci se sont, à présent, tournées vers la criminalité et le banditisme. Le président n’a pas manqué de mettre en exergue la régression des actes terroristes tout en indiquant que la lutte se poursuivait et se poursuivra jusqu’à éradication totale du phénomène qui n’a pas de lien avec la situation du front social qui prévaut.