Hommage à Cheikh Lakhel Charfa, disciple d’Ibn Badis

Dans le cadre de la série d’hommages rendus aux éminents savants et redresseurs algériens, Echorouk a consacré une cérémonie en l’honneur du Cheikh Mohammed Lakhel Charfa, porte-flambeau du mouvement d’Ibn Badis, actuel vice-président de l’Association des Ulémas Musulmans Algériens et Imam qui a consacré sa vie au service du Saint Coran et sa parole.Des convives de choix ont assisté à la cérémonie d’hommage organisée au siège du journal, dont le fils du Cheikh, Seif El-Haq et un panel de ses compagnons réformistes, ses disciples et ses frères dans la lutte pour la réforme. Tous avaient leur mot à dire sur le Cheikh Mohammed Lakhel Charfa, son parcours et son œuvre, à commencer par son enfance, lorsque sa mère Kalthoum l’initia au Saint Coran, son apprentissage auprès des Cheikhs Ibn Badis et Mbarek El-Mili, jusqu’à son action acharnée pour la prédication et l’enseignement après l’indépendance et à ce jour. Et comme il est de coutume, Echorouk a revêtu le Cheikh d’un burnous, lui a décerné une attestation honorifique et remis un chèque, en reconnaissance à toutes ses actions au service de la religion, de la patrie et du peuple, pour sa voie modérée dans la prédication. Le Cheikh a exprimé avec modestie et humilité, toute son émotion à recevoir cet hommage.Seif El-Qaq était touché par l’initiative d’Echorouk, et reconnaissant envers le Cheikh, son père qui lui a tout inculqué, a-t-il souligné. Il a été un père aimant et un excellent professeur pour lui, et pour des générations.Seif El-Haq regrettera par ailleurs la marginalisation dont sont victimes les intellectuels, savants et exégètes en Algérie.L’ami du Cheikh et membre du Haut Conseil Islamique Mohammed Cherif Qahar a également salué cette initiative d’Echorouk, estimant que celle-ci prouve que l’Algérie se porte encore bien. Qahar a connu le Cheikh dans les années cinquante et fut, dès le départ émerveillé par son comportement envers ses pairs et par ses connaissances et ses valeurs.Cheikh Mohammed Lakhel Charfa en quelques lignes…Le Cheikh est né un mardi, 18 février 1925 à Béni Chebana, actuellement dans la wilaya de Sétif. Sa mère lui apprit le Saint Coran et son enseignement s’est poursuivi avec son oncle Cheikh Mohamed Saïd et son grand-père maternel, l’éminent Cheikh Saïd Fadhla El-Bahlouli. Il approfondit ensuite ses connaissances linguistiques et de la Charia avec Cheikh Arezki Katab avant de suivre les enseignements dispensés par Ibn Badis à Constantine. À la mort de l’imam, Mohammed Lakhel Charfa est revenu dans son village prêcher l’islam parmi les habitants de la région. Il a également présidé la section de Beni Ouartilane de l’Association des Ulémas Musulmans Algériens.Le Cheikh rejoindra dans les années quarante la mosquée de Zeitouna et eut comme maîtres d’autres illustres savants dont Sadek Bicichi et Tahar Ghamrasni qui ont grandement contribué à forger la personnalité scientifique du Cheikh. A partir d’une intervention qu’il a faite lors d’une rencontre en 1948, on le surnomma “l’esprit d’Ibn Badis”. Le Cheikh revint par la suite au pays et l’Association des Ulémas lui confia la gestion de nombreuses écoles, et malgré les persécutions de la France coloniale qui interdisait la diffusion du Coran, il n’abandonnera jamais. Le commandement de la révolution s’est adressé à lui et c’est ainsi qu’il a pris part à l’action libératrice du pays.A l’indépendance, il a continué à enseigner, puis le ministère des affaires religieuses l’a désigné inspecteur général pour la formation des encadreurs, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite.Cheikh Mohammed Lakhel Charfa compte à son actif de nombreuses publications, ouvrages et revues notamment en Algérie et en Tunisie. Il prêcha l’Islam dans plusieurs villes européennes et arabes. Le ministère marocain des affaires religieuses l’invita à participer aux cours d’El Hassanya, à l’époque du Roi Hassan II.Cheikh Charfa arbore le Burnous d’Echorouk et invite les algériens à la réconciliationCheikh Mohammed Lakhel Charfa a revêtu le Burnous d’Echorouk sous les applaudissements de l’assistance. Dans son intervention, il invita les algériens à l’unité et à suivre le chemin de la réconciliation, car c’est là, le seul moyen pour construire une nation solidaire et civilisée. Il dira que cette voie, est celle tracée par les premiers symboles de l’Association des Ulémas Musulmans Algériens, avant de saluer chaleureusement Echorouk pour ses efforts visant à orienter l’opinion publique sur la bonne voie.