Immigration illégale: La Tunisie refuse la « charité » de l’Union européenne

Le président tunisien a refusé l’aide européenne allouée à la lutte contre l’immigration illégale, car le montant ne respecte pas l’accord conclu en juillet.
L’accord entre l’Union européenne et la Tunisie avait été conclu en juillet. Mais ce lundi 2 octobre, Kaïs Saïed, le président tunisien, a annoncé son refus de ces fonds européens.
« La Tunisie qui accepte la coopération n’accepte pas tout ce qui s’apparente à de la charité ou à la faveur, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l’acceptent pas quand elle est sans respect », a-t-il déclaré, selon un communiqué de la présidence. « Par conséquent, la Tunisie refuse ce qu’a été annoncé ces derniers jours par l’Union européenne », a dit Kaïs Saïed aux côtés de son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar.
Il a expliqué que ce refus n’était « pas en raison du montant dérisoire […], mais parce que cette proposition va à l’encontre » de l’accord signé à Tunis et « de l’esprit qui a régné lors de la conférence de Rome » en juillet.
Une aide de 150 millions d’euros en 2023
Le vendredi 22 septembre, la Commission européenne avait annoncé qu’elle commencerait à allouer « rapidement » les fonds prévus dans le cadre de l’accord avec la Tunisie afin de faire baisser les arrivées de migrants depuis ce pays. La Commission a précisé que sur les 105 millions d’euros d’aide prévue par cet accord pour lutter contre l’immigration irrégulière, quelque 42 millions d’euros allaient être « alloués rapidement ». Auxquels s’ajoutent 24,7 millions d’euros déjà prévus dans le cadre de programmes en cours.