Le mécontentement croît dans le monde face à la hausse de l'essence

Le mécontentement croît dans le monde face à la hausse des prix de l'essence dans la foulée de celle des cours du pétrole qui ont dépassé 135 dollars le baril cette semaine, manifestations et grèves se multipliant.
Les marins pêcheurs français, qui ont obtenu de leur gouvernement des aides pour faire face à la hausse du prix du gasoil, ont fait des émules en Espagne et au Portugal.
Au Portugal, les marins pêcheurs ont annoncé une grève pour le 30 mai. “Notre activité n’est plus rentable. En trois ans, nous avons supporté seuls les hausses des tarifs de carburant sans aucun soutien des pouvoirs publics”, a affirmé le président des armateurs du port de Peniche, Humberto Jorge.
En Russie, pourtant deuxième producteur de pétrole au monde, les automobilistes devaient manifester samedi dans près de 50 villes du pays.
Pour sa part, le président de l’association de défense des automobilistes Viatcheslav Lyssakov a accusé le gouvernement d’imposer des taxes représentant de “60 à 70% du prix” de l’essence et par conséquent “de tirer profit” de la hausse des prix.
Un litre d’essence coûtait en moyenne 21,25 roubles (0,57 euro) en Russie au 12 mai et un litre de diesel 21,94 roubles (0,59 euro), selon des chiffres de l’office fédéral des statistiques Rosstat. Leurs prix ont augmenté respectivement de 9% et 12,2% depuis janvier, selon cette source. Toujours en Europe, ce sont les chauffeurs d’autocars hongrois qui ont manifesté vendredi et menacent de faire grève.
Le prix du diesel (1,30 EUR), est actuellement plus élevé que dans neuf autres pays de l’UE, selon un tableau comparatif publié dans la presse hongroise.
Il reste toutefois inférieur à l’Italie (1,53 euro EUR), les Pays-Bas (1,44), la Belgique (1,40), l’Allemagne (1,38), la Finlande (1,36) et la France (1,35), selon les chiffres pour la semaine du 18 au 24 mai rassemblés par l’Union internationale des transports routiers (IRU).
En Asie, de nombreux gouvernements ont décidé de réduire leurs subventions qui permettaient de garder artificiellement bas les prix des carburants.
Par ailleurs, les autorités indonésiennes ont annoncé mercredi que leurs prix allaient très bientôt augmenter de 28,7% et n’ont pas écarté vendredi l’hypothèse d’une hausse supplémentaire.
L’Indonésie, quatrième pays le plus peuplé de la planète et producteur de pétrole, subventionne beaucoup l’essence mais se retrouve acculé budgétairement par l’envolée des prix du pétrole. En Inde, une hausse des prix est “inévitable” pour aider les entreprises publiques qui vendent les carburants à des prix largement subventionnés, a souligné le ministre du pétrole M.S. Srinivasan vendredi.
Selon la presse indienne, l’augmentation pourrait dépasser 20% pour l’essence et 16% pour le diesel.
“La situation devient alarmante, nous devons stopper l’hémorragie dès le début”, a affirmé M.S. Srinivasan.