Mauritanie: 5 islamistes présumés libérés sous contrôle judiciaire
Cinq islamistes présumés présentés lundi à la justice en Mauritanie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ont été inculpés et libérés sous contrôle judiciaire, a indiqué mercredi une source judiciaire à l'AFP.
Le juge d’instruction en charge de leur dossier les a entendus, inculpés de “participation à un regroupement constitué dans l’objectif de préparer des actions terroristes et appartenance à une bande armée”, et libérés sous contrôle judiciaire mardi soir, a affirmé cette source. Ces cinq islamistes présumés faisaient partie d’un groupe de 39 personnes arrêtées pour les mêmes motifs, qui avaient été déférées lundi devant le parquet de Nouakchott. Sur ces 39 personnes, 11 avaient été remis mardi en liberté par le parquet pour insuffisance de preuve.
Les 28 autres avaient été renvoyés devant un juge d’instruction par le parquet qui avait demandé la libération sous contrôle judiciaire pour cinq, des mandats de dépôt pour 23 et l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre trois autres en fuite.
Le juge d’instruction a entendu 17 accusés mardi soir, dont les cinq libérés sous contrôle judiciaire. Il poursuit ses auditions mercredi, d’après la même source judiciaire.
Il a cependant “refusé de retenir le mandat de dépôt contre certains prévenus, mais sa décision a été rejeté par le parquet qui a décidé de faire appel”, suspendant ainsi leur mise en liberté, a-t-elle précisé. Les 28 islamistes présumés qui avaient été renvoyés devant un juge d’instruction doivent être inculpés, selon une source judiciaire, de”participation à un regroupement constitué dans l’objectif de préparer des actions terroristes et appartenance à une bande armée”.
Parmi les personnes déjà entendues, figurent deux tueurs présumés de quatre Français en décembre 2007 à Aleg (sud), Sidi Ould Sidna et Marouf Ould Haiba, ainsi que le principal accusé dans l’attaque en février contre l’ambassade d’Israël à Nouakchott, Al-Khadim Ould Essemman. Ces trois hommes, qui se revendiquent de la mouvance d’Al-Qaïda, et trois autres en fuite contre lesquels des mandats d’arrêts internationaux sont demandés par le parquet, répondront de plusieurs chefs d’inculpation spécifiques.
Il s’agit notamment de “constitution d’une bande armée en vue de commettre des actes touchant à la sûreté d’Etat”, “actes de violence pour tuerie, sabotage, vandalisme et actes de résistance contre la force publique”. Ils tombent également sous le coup de l’accusation de “conduite de mouvements de rébellion armée avec utilisation d’armes et d’accoutrements et insignes militaires en vue d’homicide volontaire, de sabotage, d’assassinat et de vol”.
Ils sont enfin accusés de “transport et usage illégaux d’explosifs et d’armes”, “recrutement de personnes en vue de commettre des actes terroristes et usage du territoire mauritanien pour commettre des actes terroristes touchant aux intérêts de pays étrangers”.