Quand Dominique de Villepin tacle Emmanuel Macron!

L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin ne se montre pas tendre avec le président Macron à qui il reproche “la diplomatie du bisou, de la papouille”.
Il a beau être en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français, il refuse d’évoquer ses ambitions pour 2027. Dominique de Villepin ne se gêne pas, en revanche, pour donner son avis sur la politique étrangère de la France. Et il ne se montre pas tendre avec Emmanuel Macron, dont l’approche « n’a pas été fondée sur des principes. »
« La diplomatie du bisou, de la papouille, ça n’a rien à voir avec la diplomatie de principes », a lancé l’ancien Premier ministre devant l’association de la presse présidentielle. « Ça consiste à penser qu’on peut séduire son adversaire ou son allié. Ce n’est pas de garder la distance tout en étant soucieux de s’entendre au mieux », a ajouté l’ancien chef de la diplomatie de Jacques Chirac, a rapporté 20 Minutes.
Les Européens « pas capables de s’unir » sur l’Ukraine
Rompu à l’exercice, Dominique de Villepin estime que « la diplomatie, c’est de la constance, de la continuité, c’est d’éviter les à-coups et c’est surtout un travail de fond ». Concédant toutefois « des intuitions » à Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre, qui a mis de côté la langue de bois ce mercredi, a enfoncé le clou en indiquant que le chef de l’État n’a « rien inventé » en matière d’autonomie européenne, son credo depuis 2017. « C’est la politique de la France depuis de Gaulle », a-t-il asséné. Le locataire de l’Élysée appréciera.
Sur l’Ukraine, Dominique de Villepin a par ailleurs estimé que « la négociation se joue en ordre dispersé » parce que les Européens ne sont « pas capables de s’unir », déplorant qu’elle se tienne « à l’initiative quasi unilatérale de Vladimir Poutine parce que Trump veut un accord. »
Concernant la crise entre l’Algérie et la France, De Villepin a critiqué en janvier dernier la “surenchère” du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’Algérie l’invitant à laisser agir les diplomates car “ce n’est jamais dans l’escalade qu’on règle les crises”.
“Il y a un malentendu depuis le départ du ministre de l’Intérieur [Bruno Retailleau, ndlr] qui veut régler des questions qui ne se règlent que par la diplomatie”, a tranché Dominique de Villepin sur France info. “Ce n’est jamais dans l’escalade et la surenchère qu’on règle les crises (…) Compte tenu de la gravité des choses, nous ne sommes pas aujourd’hui à devoir nous faire plaisir en réglant des comptes”, a-t-il lancé.