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La justice suspend la révocation de 57 juges décidée par Kaïs Saïed

Echoroukonline
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La justice suspend la révocation de 57 juges décidée par Kaïs Saïed
D.R

La justice tunisienne a suspendu, mercredi 10 août, la révocation d’une cinquantaine de magistrats, décidée début juin par le président Kaïs Saïed et qualifiée d’ «attaque a l’Etat de droit» par plusieurs ONG, ont indiqué des sources judiciaires a l’AFP.

Le 1er juin, Saïed, qui s’est arrogé il y a un an l’ensemble des pouvoirs, avait révoqué 57 magistrats par décret présidentiel, les accusant de corruption et d’entrave a plusieurs enquêtes. Cinquante-trois d’entre eux, dont certains étaient accusés d’«adultère», avaient déposé des recours devant le tribunal administratif.

La suspension des révocations pour un nombre non précisé de juges a été annoncée a la presse par le porte-parole du tribunal administratif, Imed Ghabri, a rapporté Le Monde.

L’avocat Kamel Ben Messoud, du comité de défense des magistrats révoqués, a indiqué que la suspension concerne «environ cinquante juges» qui pourront selon lui reprendre leur fonction dès l’obtention d’une copie du verdict.

Les autres magistrats, qui font l’objet de poursuites pénales, n’ont pas bénéficié de la décision de suspension, a ajouté Me Ben Messoud a des médias locaux.

Dérive autocratique

Le tribunal administratif a indiqué a l’AFP qu’il publierait sa décision dans la journée, sans donner plus de précisions.

La révocation de ces magistrats avait été dénoncée par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, comme une «attaque directe contre l’Etat de droit» et avait entraîné plus d’un mois de grève très suivie des magistrats.

Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l’intérêt du pays qu’il jugeait ingouvernable, le locataire du palais de Carthage concentre tous les pouvoirs, faisant craindre une dérive autocratique dans le pays berceau des «printemps arabes».

Il a dissous en février le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), remplacé par un CSM provisoire dont il a lui-même nommé les membres, avant de renforcer début juin par décret sa tutelle sur le système judiciaire en rendant possible la révocation sans appel des magistrats.

Tunisie: arrestation de l’ancien chef de gouvernement Hamadi Jebali

L’ancien chef de gouvernement tunisien Hamadi Jebali, en poste entre 2011 et 2013 a la tête d’un gouvernement de coalition dirigé par le parti islamiste Ennahda, a été arrêté par la police jeudi 23 juin a Sousse dans l’est de la Tunisie.

S’il avait pris ses distances ces dernières années avec la direction du parti, Hamadi Jebali est néanmoins étroitement associé a l’histoire du mouvement islamiste tunisien, que ce soit dans l’opposition – il fut torturé sous la dictature du président Ben Ali – ou au pouvoir, au lendemain de la révolution de 2011, a rapporté Le Monde.

Hamadi Jebali avait démissionné de ses fonctions de premier ministre en mars 2013, au plus fort de la crise déclenchée en Tunisie par l’assassinat un mois plus tôt de l’opposant anti-Ennahda, Chokri Belaïd, figure de la gauche tunisienne. Le camp anti-islamiste avait alors mis en cause la responsabilité d’Ennahda dans cet assassinat, comme dans celui qui coûterait la vie quelques mois plus tard a Mohamed Brahmi, autre personnalité emblématique de l’opposition.

L’arrestation de Jebali, qui fait suite a celle fin décembre de Noureddine Bhiri, ex-ministre de la justice entre 2011 et 2013 et chef du groupe parlementaire d’Ennahda a l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) entre 2014 et 2019, semble confirmer l’intention du chef de l’Etat Kaïs Saïed d’intensifier l’offensive judiciaire contre les symboles de la mouvance islamiste. L’ancien dirigeant a été conduit devant la brigade antiterroriste d’El Gorjani a Tunis, pour suspicion de «blanchiment d’argent» visant l’association caritative Namaa Tounes, selon la presse tunisienne. Le président de l’association ainsi que son prédécesseur ont également été arrêtés.

Grève de la faim

Le détail de faits reprochés a  Jebali n’est toutefois pas connu a ce stade. Selon une source proche d’Ennahda, l’ex-chef de gouvernement aurait entamé dans la soirée de jeudi une grève de la faim, afin de protester contre «l’acharnement policier et judiciaire» le ciblant. Ses avocats ont fait savoir qu’il se considère en «état d’enlèvement» et refuse de «répondre aux questions de ses ravisseurs».

Le principal syndicat du pays durcit le ton face a Kaïs Saïed

Vols annulés, transports publics immobilisés et bureaux de poste fermés: en Tunisie, l’appel a la grève générale de vingt-quatre heures lancé par la puissante centrale syndicale Union générale tunisienne du travail (UGTT) a, semble-t-il, été largement suivi jeudi 16 juin par le secteur public, accentuant la pression sur le président Kaïs Saïed, déja confronté a de graves crises politique et financière.

« Votre grève est suivie a 96,22 % », s’est félicité le chef de l’UGTT, Noureddine Taboubi, lors d’un discours enflammé devant des centaines de militants rassemblés devant son siège a Tunis.

Les vols au départ et a l’arrivée a l’aéroport international de Tunis ont été annulés car le personnel de la compagnie publique qui gère l’enceinte participe a la grève. Tunisair, elle aussi publique, a annoncé l’annulation de tous ses vols.

Dans son discours, le chef de l’UGTT a imputé au gouvernement l’échec des négociations salariales ayant conduit a la grève. « C’est un gouvernement intransigeant qui sème la zizanie et répand de fausses informations », a-t-il lancé. Il a accusé des « mercenaires » partisans du pouvoir de « mener des campagnes de diabolisation et de harcèlement » contre l’UGTT.

La pression s’accentue sur le président Kaïs Saïed

Cette grève se déroule au moment où Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs il y a 11 mois, est sous le feu d’intenses critiques de l’opposition pour l’avoir exclue d’un dialogue national censé aboutir a une nouvelle Constitution qu’il prévoit de soumettre a référendum le 25 juillet, peut-on lire dans les colonnes du Point. L’UGTT a décliné une invitation a participer a ce dialogue. « Nous ne pensons pas que ce dialogue est susceptible de sortir la Tunisie de ses crises », a répété Noureddine Taboubi, affirmant que son organisation « ne servira pas de caution au président Saïed ou a un quelconque parti politique ».

Ses détracteurs ont beau l’accuser de ne pas tenir compte des énormes difficultés financières du pays, l’UGTT apparaît en position de force puisque le gouvernement – le pays a une dette de plus de 100 % du PIB et est confronté a une inflation élevée – a besoin de son soutien au programme de réformes qu’il a soumis au Fonds monétaire international dans l’espoir d’obtenir un nouveau prêt. Ce plan de réformes prévoit un gel de la masse salariale de la fonction publique, une réduction de certaines subventions et une restructuration des entreprises d’Etat. L’UGTT demande des « garanties » pour que les entreprises publiques, dont beaucoup de monopoles (office des céréales, électricité, carburants, phosphates, etc.), ne soient pas privatisées.

Kais Saïed limoge près de 60 juges qu’il accuse de ‘corruption’

Le président tunisien Kais Saïed, qui s’est octroyé les pleins pouvoirs depuis juillet dernier, a modifié par décret jeudi 2 juin une loi réglementant le fonctionnement de l’autorité de supervision de la justice et révoqué près de 60 juges.

Une liste de 57 juges a été publiée dans la nuit au Journal officiel dans un décret qui justifie leur révocation pour «dissimulation d’affaires terroristes», «corruption», «harcèlement sexuel», «collusion» avec des partis politiques et «perturbation du fonctionnement de la justice», a rapporté Le Figaro. Le président Saïed avait auparavant annoncé «une décision historique» , a l’issue d’un Conseil des ministres mercredi.

Parmi les magistrats limogés qui pourront faire l’objet de poursuites judiciaires, on trouve un ancien porte-parole du pôle de lutte contre le terrorisme, un ancien directeur général des douanes et l’ancien chef du Conseil supérieur de la magistrature. Les révocations concernent aussi des juges qui supervisaient le dossier dit «des services secrets» concernant l’enquête sur les assassinats en 2013 de deux dirigeants de gauche, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, qui piétine depuis des années.

Kais Saïed a amendé la loi qui régit le Conseil supérieur de la magistrature, l’autorité de tutelle de la justice tunisienne, pour pouvoir les révoquer, invoquant une «atteinte a la sécurité publique ou a l’intérêt suprême du pays». En février dernier, le président avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature avant de le rétablir a titre provisoire, en en changeant la composition. Il s’agit d’un organe constitutionnel indépendant, établi en 2016, dont les membres sont élus en majorité par le Parlement.

De graves difficultés économiques

Le Parlement a été dominé depuis la Révolution de 2011, qui avait renversé Zine El Abidine Ben Ali, par des coalitions menées par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président. Kais Saïed a également modifié récemment la composition de l’autorité électorale ISIE qui supervise les élections en Tunisie. Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l’intérêt du pays face a de nombreux blocages politico-économiques, Kais Saïed concentre tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets-lois, faisant craindre une dérive autocratique dans le berceau des Printemps arabes.

L’UGTT rejette le dialogue proposé par le président Kaïs Saïed

La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT a refusé lundi 23 mai de prendre part au dialogue proposé par le président Kaïs Saïed dans le but de fonder une « nouvelle République » après s’être arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.

Saïed a nommé vendredi un juriste proche de lui – Sadok Belaïd – a la tête d’une commission chargée d’élaborer une Constitution pour « une nouvelle République » a travers un « dialogue national » dont les partis politiques sont exclus, a rapporté Le Monde.

Selon un décret présidentiel, cette commission présentera «un projet de Constitution» au président. Elle le fera après la tenue d’un «dialogue national», auquel ont été invités les syndicats l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), l’organisation patronale Utica, les ONG la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT).

Mais a l’issue d’une réunion de l’instance dirigeante de l’UGTT lundi sous la présidence de son secrétaire général Noureddine Taboubi, la centrale syndicale a infligé un camouflet au président Saïed en annonçant qu’elle boycotterait le dialogue proposé.

«Pas a la hauteur de la crise»

L’UGTT «ne participera pas au dialogue national sous le format proposé par le président [Kaïs Saïed] qui n’a pas fait l’objet de consultations préalables et ne répond pas aux attentes des forces nationales pour mettre en place un processus patriotique permettant de sortir de la crise», a déclaré la centrale syndicale dans un communiqué.

L’UGTT estime que ce dialogue vise a «cautionner des conclusions décidées unilatéralement a l’avance et les faire passer par la force comme faits accomplis». Pour la centrale syndicale, «non seulement ce dialogue n’est pas de nature a sortir le pays de la crise, mais il risque de l’aggraver et la prolonger».

«Ce dialogue n’est pas a la hauteur de la crise que connaît la Tunisie et ne dessine pas avenir meilleur», a déclaré Taboubi a la presse a l’issue de la réunion. «Nous appelons a un dialogue national réel car celui proposé actuellement exclut des composantes politiques importantes dans le pays», a-t-il ajouté.

Acteur influent sur la scène politique en Tunisie, l’UGTT a reçu – avec l’Utica, la LTDH et l’Ordre national des avocats – le prix Nobel de la paix en 2015 pour sa contribution a la transition démocratique en Tunisie, berceau des «printemps arabes» où la démocratie semble vaciller depuis le coup de force de Saïed en juillet.

Saïed avait annoncé début mai l’instauration d’un «dialogue national» attendu depuis des mois, tout en s’en prenant aux partis politiques qu’il accuse d’avoir pillé le pays ces dernières années. Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, Saïed a prévu un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet, avant des législatives le 17 décembre.

Après des mois de blocage politique, Saïed, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire, avant de le dissoudre en mars. Outre l’impasse politique, la Tunisie connaît une grave crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) dans l’espoir d’obtenir un nouveau prêt.

La contestation monte d’un cran en Tunisie!

Des milliers de citoyens ont renoué, ce samedi, avec la contestation dans les rues de la capitale Tunis pour rendre hommage au militant Chokri Belaïd, assassiné il y a huit ans.

Ce rassemblement -soutenu par le puissant syndicat UGTT- est le plus important depuis des années en Tunisie, où une partie de la population craint une remise en cause des acquis de la “révolution de jasmin” de janvier 2011, déclencheur du “printemps arabe”, selon l’agence de presse Reuters.

«J’ai vécu 10 ans de liberté (…) je ne suis pas prêt a la perdre», a dit Haytem Ouslati, un manifestant de 24 ans, au milieu d’une foule scandant son refus de la peur et proclamant que «la rue appartient au peuple».

Pour la première fois depuis plusieurs semaines et le réveil de la contestation face a la persistance des difficultés économiques et de la paralysie politique, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), forte de plusieurs centaines de milliers d’adhérents, a apporté son soutien a cette manifestation.

«Aujourd’hui est un cri d’alarme pour défendre la révolution, pour protéger les libertés menacées», a dit Samir Cheffi, secrétaire général adjoint du syndicat.

Parties de régions défavorisées, les récentes manifestations, parfois émaillées d’affrontements et d’émeutes, visaient a l’origine a dénoncer les inégalités mais elles portent de plus en plus sur les arrestations et les soupçons de maltraitance des personnes interpellées, rejetés par le ministère de l’Intérieur.

«Nous n’accepterons pas que la Tunisie devienne une caserne. Nous demandons au président d’intervenir et de protéger les libertés», a dit une manifestante, Naima Selmi.

L’assassinat de Chokri Belaïd le 6 février 2013, attribué a une cellule islamiste radicale, avait déclenché une crise politique et entraîné de vastes manifestations au cours desquelles Ennahdha avait déjà été pris pour cible.

Le bras de fer se durcit entre Saïed et le gouvernement Mechichi

Ces manifs interviennent sur fond de bras de fer tendu entre le président Kaïs Saïed et le chef du gouvernement Hichem Mechichi.

Des médias locaux ont relayé il y a quelques jours que le locataire du palais de Carthage aurait «refusé la prestation de serment des nouveaux ministres désignés par le chef du gouvernement ainsi que leur prise de fonctions sans prestation de serment».

Force est de rappeler que le président tunisien est réapparu en public -pour la première fois après une supposée tentative d’empoisonnement- en se promenant dans l’avenue Habib Bourguiba a Tunis, en présence d’une foule nombreuse de citoyens venus a sa rencontre.

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