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Yémen : le président invite l'opposition au dialogue

Yémen : le président invite l'opposition au dialogue

Le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, a appelé vendredi l'opposition, qui continue de réclamer son départ immédiat du pouvoir, à engager le dialogue pour préserver la stabilité dans le pays.

 

“Nous invitons l’opposition à écouter sa conscience et à venir dialoguer et conclure un accord pour la sécurité et la stabilité du pays”, a-t-il dit lors d’un discours prononcé devant des milliers de partisans. “Cette foule est un message clair adressé à ceux à l’intérieur comme à l’extérieur du pays (…) sur la légitimité constitutionnelle”, a-t-il ajouté.

Des centaines de milliers de manifestants hostiles au régime ont défilé vendredi à Sanaa, la capitale, et dans les villes d’Aden et de Taïz, dans le sud du pays.

“Ce n’est qu’une question de jours avant que le régime tombe. La révolution ne peut pas échouer”, a déclaré le prédicateur Aboubakr Obaid à des milliers de fidèles rassemblés près de l’université de Sanaa où les manifestants antigouvernementaux campent depuis début février.

Face à l’intransigeance de Saleh, l’opposition a intensifié son mouvement de protestation en lançant une vaste campagne de désobéissance civile. Des tracts appelant les Yéménites à ne pas s’acquitter de leurs impôts ou des taxes ont été distribués et un appel à la grève a été lancé la semaine dernière dans les écoles et les services publics dans la ville d’Aden.

A Taïz, plusieurs manifestants ont été blessés lorsque les forces loyales à Saleh ont ouvert le feu sur des dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues après la grande prière du vendredi, ont rapporté des témoins.

Au moins 116 personnes ont été tuées depuis le début de la vague de contestation lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

L’électricité a été coupée dans certaines villes après l’attaque d’une centrale électrique par des membres de tribus, a dit un responsable, qui les a accusés d’agir pour le compte de l’opposition.

Dans un communiqué, des ecclésiastiques et des chefs tribaux demandent “la démission immédiate du président et le limogeage de tous les membres de sa famille dans l’armée et l’appareil sécuritaire de l’Etat.”

Selon des sources diplomatiques, l’un des principaux points de friction lors des pourparlers entre Saleh et l’opposition concerne l’immunité du chef de l’Etat et de ses proches.

L’immunité figure dans un plan présenté la semaine dernière par le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui réunit Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar, et accepté par le chef de l’Etat.

En Tunisie et en Egypte, où les présidents Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak ont été poussés au départ par des soulèvements populaires en janvier et février, les anciens chefs d’Etat et leurs familles font l’objet de poursuites pour corruption et pour la répression des manifestants.

Dans son bref discours, le président yéménite a qualifié les membres de l’opposition de “menteurs” et de “bandits” qui bloquent les routes et a rappelé que les manifestations communes d’hommes et de femmes étaient interdites au Yémen. “Je les appelle à empêcher toute mixité qui est contraire à la charia devant l’université de Sanaa”, a-t-il déclaré.

Ses partisans ont lancé des contre-manifestations où ils ont brandi des pancartes “le peuple veut Ali Abdallah Saleh.”

L’un des chefs de l’opposition, Mohammed al Moutawakki, a douché jeudi les espoirs de reprise de dialogue en annonçant qu’aucun représentant de son camp ne se rendrait samedi à Ryad, en Arabie saoudite, où devaient se tenir des discussions.

Au pouvoir depuis 32 ans, Saleh s’est dit prêt à remettre le pouvoir entre des “mains sûres” dans le cadre d’un processus électoral et dans le respect de la Constitution.

Par ailleurs, L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé le gouvernement de faire appel à des soldats qui semblent avoir moins de 18 ans.

“Le gouvernement yéménite met depuis trop longtemps en grave danger des enfants en déployant des enfants soldats sur le champ de bataille”, a déclaré Joe Stork, responsable adjoint du département Moyen-Orient à HRW. “Les opposants du président Saleh devraient éviter de reproduire le problème en utilisant des enfants dans les mouvements de protestation”, ajoute-t-il.

 

 

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