Des nouveau-nés algériens sans documents en Libye !

L’absence d’une représentation diplomatique algérienne, relative à la fermeture de ses bureaux, dû aux tragiques événements qui secouent la Libye, a «tué» les espoirs de la communauté algérienne vivant dans ce pays frère, qui selon les dernières statistiques du ministère des Affaires étrangères se compose de 9000 personnes exerçant pour la plupart des professions libérales, à l’instar de la mécanique ou de la coiffure.

Beaucoup de nos compatriotes qui vivent dans la capitale libyenne ou dans des zones de conflits éprouvent des difficultés pour obtenir leurs différents papiers ou documents de voyage après expiration de validité des dates.

Pour ce faire, une représentation spéciale pour les Algériens de Libye  a été ouverte à Gafsa qui est située dans le sud-ouest de la Tunisie mais peu peuvent y aller car les routes ne sont pas sûres, à l’exemple de Rachid qui vit avec sa famille à Zintan car des milices contrôlent ces zones et il est risqué de s’y aventurer.

Soulignons que l’Algérie a imposé des restrictions draconiennes aux postes frontaliers et de ne permettre seulement que le passage des Algériens en provenance de Libye ou les Libyens à revenir chez eux et ce par mesures de sécurité en raison  de l’insécurité qui prévaut dans ce pays afin d’éviter une infiltration des groupes terroristes.

Ce «vide» diplomatique influe négativement sur nos ressortissants qui ne se sentent ainsi pas protégés du tout et ne peuvent voyager par routes, car les milices les attaquent et les rançonnent.

En sus, ils ne peuvent pas de se permettre d’aller en Tunisie par avion pour régler leurs affaires, vu leur manque de ressources, car un seul billet d’avion dépasse les 150 euros, en plus des frais occasionnés lors du déplacement de Tunis à Gafsa, distante de 355 km de la capitale, les frais d’hôtel et de séjour, etc.

Nos ressortissants ont également soulevé le devenir des nouveau-nés non enregistrés depuis la fermeture de toute représentation diplomatique algérienne et des morts, dont les dépouilles ne peuvent être transférées et qui sont gardées dans des morgues pendant de nombreux jours qui au final seront enterrés en Libye. Egalement les étudiants algériens en Libye s’inquiètent de leur avenir dans ce pays, à l’exemple de Fathi.  

Nous apprenons, par ailleurs qu’environ 3000 Algériens vivant en Libye attendent leur régularisation et depuis 2011 et il est difficile d’avoir un recensement exact, entre les décès, les naissances et ceux qui sont en prison, faute d’enregistrement.

Mais malgré ces tracas, tous ont reconnu la nécessité de la fermeture de notre représentation diplomatique car les miliciens ont menacé les diplomates de tous les pays, à l’instar des USA, de l’Egypte, la Jordanie, la Tunisie, etc.

Et l’ouverture d’un petit bureau en Libye pour liquider les instances, comme préconisé, serait suicidaire selon les autorités qui ajoutent que la représentation de Gafsa offre toutes les facilitations aux Algériens pour accomplir leurs formalités administratives.