Alger prépare un sommet anti-AQMI « global » : Niamey et Nouakchott invités, Bamako boudée

Alors qu’Alger est en train de gérer le dossier du terrorisme par ses fondements au Mali, en invitant les rebelles du nord à déposer les armes et à s’incruster dans les efforts de paix maliens, et en invitant aussi Bamako à faire des efforts pour développer les régions du nord, véritablement délaissées et oubliés par les tenant du pouvoir –issus du sud du pays, ne voilà-t-il pas que le Mali ouvre ses portes « à tout venant », invitant Américains, Français et Marocains, tournant le dos aux accords de Tamanrasset, et jouant le « négociateur » avec Al Qaida. En fait, beaucoup trop de fautes politiques et sécuritaires pour un seul pays.

• Le sommet du G8 n’aura servi à rien, même si des parties ont essayé de minimiser la portée de l’absence algérienne du sommet, et l’ont réduite à une simple joute de leadership entre Alger et Rabat –qui avait été invité par les Américains.
• Aujourd’hui, Alger prépare activement un sommet des pays directement impliqués dans la lutte anti-terrorisme, en invitant le Niger et la Mauritanie. Quant au Mali, pour le moment, aucune invitation ne lui a été adressée, et aucun émissaire ne lui a été envoyé, au contraire des deux autres pays qui ont bel et bien reçu des émissaires de la part d’Alger. Bamako a prit cette omission volontaire comme une « punition », et c’est bien d’une punition qu’il s’agit.
• Alors qu’Alger est en train de gérer le dossier du terrorisme par ses fondements au Mali, en invitant les rebelles du nord à déposer les armes et à s’incruster dans les efforts de paix maliens, et en invitant aussi Bamako à faire des efforts pour développer les régions du nord, véritablement délaissées et oubliées par les tenant du pouvoir –issus du sud du pays, ne voilà-t-il pas que le Mali ouvre ses portes « à tout venant », invitant Américains, Français et Marocains, tournant le dos aux accords de Tamanrasset, et jouant le « négociateur » avec Al Qaida. En fait, beaucoup trop de fautes politiques et sécuritaires pour un seul pays.
• Accusé par l’Algérie et la Mauritanie de laxisme, le Mali a du accepter, bon gré mal gré, l’intervention sur son sol de l’armée mauritanienne contre ces unités, puis d’un sommet du G8, très inopportun, du reste.
• Le dossier du rapt des cinq Français qui fait courir tout le monde a pourtant été bien géré par Alger. En effet, il a été suivi, fin septembre, de deux réunions en Algérie: l’une des chefs d’état-major mauritanien, algérien, malien et nigérien à Tamanrasset (sud), où est basé un commandement conjoint des armées de ces quatre pays; l’autre à Alger où a été créé un centre conjoint de renseignement.
• Pour Alger, la crise au nord Mali et au nord Niger passe aussi par le développement dans les régions isolées du nord, sources des tensions et nids des rebelles. Les deux capitales, Niamey et Bamako, se situent au sud et Alger a toujours appelé à mieux considérer les régions du nord pour lisser les aspérités et atténuer les disparités avec le sud, par le biais d’efforts sérieux de développement, allant même jusqu’à débloquer de grosses sommes d’argent pour le nord du Mali.
• Reste que l’Algérie a boycotté la rencontre de Bamako, une absence remarquée par tous les observateurs maliens, lesquels connaissent bien qu’Alger est le maitre du jeu dans la vaste bande saharo-sahélienne, comme elle est le joueur no 1 pour calmer les insurrections des rebelles maliens hostiles à Bamako.
• Le Républicain malien résume ainsi la situation : « L’Algérie, comme on le sait, désapprouve toute implication occidentale dans ce qu’elle qualifie de problème exclusivement régional ». Il est évident que le Mali ne peut rester longtemps mis à l’écart, mais passera certainement par une période de “quarantaine” politico-sécuritaire, pour mieux saisir les donnes régionales. En termes clairs, sale temps pour ATT.