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Ambassadeur d’Égypte à Alger : “Il n’y a pas de divergence entre l’Algérie et l’Égypte sur le dossier libyen”

Ambassadeur d’Égypte à Alger : “Il n’y a pas de divergence entre l’Algérie et l’Égypte sur le dossier libyen”
Echorouk
L'ambassadeur d'Egypte en Algérie interviewé par le journaliste de Echorouk

L’ambassadeur d’Égypte en Algérie, Omar Abou Aich a nié l’existence de divergence entre son pays et l’Algérie au sujet de la crise libyenne et de l’Organisation des Frères musulmans.

Le diplomate égyptien s’est attardé dans cette interview qu’il nous a accordée sur ce qu’il a qualifié de “terrorisme dont lequel est impliquée l’organisation créée par Hassan Bena” et sur les investissements entre les deux pays.

Les déclarations des officiels des deux pays reflètent la force des relations entre l’Algérie et l’Égypte. Toutefois, il existe visiblement des divergences sur nombre de questions, en particulier le dossier libyen et l’organisation des Frères musulmans. Qu’en pensez-vous ?

Les relations bilatérales sont une bonne et excellente voie. Pour témoigner de ces liens consolidés, il suffit de rappeler que l’Algérie est le tout premier pays visitée par le président Al-Sissi après son élection. Pour ce qui est de la question libyenne, par exemple, cette dernière devrait constituer un facteur commun qui implique une convergence de vues entre les deux pays. Il est de l’intérêt de nos pays que la Libye demeure un Etat avec un gouvernement légitime et des institutions fortes. En outre, l’option d’intervention militaire est rejetée par nos deux pays. Ce qui se dit sur d’éventuelles divergences entre les deux pays n’est que mensonge. D’ailleurs, lors des rencontres des officiels des deux pays, il est question d’exposer la vision de chaque avant de discuter ensemble sur les démarches à entreprendre pour parvenir à des solutions.

Mais l’armée égyptienne a mené des frappes en Libye?

Nous devons, à ce propos, placer les choses dans leur contexte. En effet, les frappes menées par l’aviation égyptienne ne visent pas les Libyens, non plus les institutions libyennes mais elles ont été effectuées en coordination avec l’armée nationale libyenne et destinées à détruire les camps des terroristes.  Elles visent les ennemis du peuple libyen. Ces organisations constituent une menace tant pour la sécurité de l’Égypte que pour l’Algérie.

Vous évoquez un soutien de votre pays pour le gouvernement libyen, mais d’après certaines lectures, le soutien égyptien serait plutôt destiné à une partie au détriment d’une autre. Autrement dit, l’Égypte aurait choisi le camp du maréchal Khalifa Haftar au détriment du gouvernement de l’entente nationale reconnu par la communauté internationale. N’est-il pas le cas, d’après-vous ?

L’Égypte reconnait le gouvernement de Fayez Sarraj, soutient le gouvernent de l’entente nationale ainsi que l’armée nationale libyenne, et c’en tant qu’institution militaire nationale. La position égyptienne est basée sur la construction et le soutien des institutions nationales. Malheureusement, la Libye n’était pas un Etat d’institutions, c’est pourquoi elle s’est effondrée rapidement sous les frappes de l’OTAN. Du coup, le pays est plongé dans le chaos.

A partir du moment où la Libye s’est employée en faveur de la relance de ses appareils, institutions exécutive et législative et son armée, il a fallu lui apporter tout le soutien nécessaire en vue de réaliser les aspirations du peuple libyen en matière de sécurité et de développement. L’Égypte en était alors consciente de l’importance et du rôle des institutions.

Autre divergence entre l’Algérie et l’Égypte concerne les Frères musulmans. Si Le Caire le considère comme une organisation terroriste, ce n’est plus le cas côté algérien. Cela ne constitue-t-il pas une poire de discorde entre les deux pays?

Je ne vois pas de divergence. La relation entre les deux pays et les officiels égyptiens et algériens est aussi forte qu’elle ne soit limitée à une question qui n’existe d’ailleurs pas.  L’Algérie n’avait pas affaire pendant la décennie noire à des Frères mais à des organisations salafistes djihadites et non pas à des Frères, comme celles existantes -fin 1980 et première moitié des années 1990- en Haute-Égypte où des actes de violence et de terrorisme ont été commis. D’où il a fallu riposter avec rigueur.

Idem pour l’Algérie, dont la fermeté a été un moyen efficace pour y faire face. Ensuite, il leur a été proposé de cesser la violence, poser les armes et se plier à la loi pour bénéficier en retour de la grâce. En conséquence, bon nombre de ces éléments ont admis les conditions posées. Ce qui a rendu possibles la concorde civile et la réconciliation nationale. En Algérie, le nombre des Frères musulmans était insignifiant. En effet, le salafisme djihadiste était à l’origine du problème auquel l’Algérie était confrontée pendant la décennie noire.

Ce qui n’est pas le cas de l’Égypte. Les services de sécurité avaient à affronter deux fronts en même temps, quoique le salafisme djihadiste fût aussi violent. Les adeptes de ce courant ont été arrêtés et soumis à des procès équitables. Plus tard, ils ont renoncé aux actes de violence et sont assujettis à la loi. Aujourd’hui, ils ont adhéré à l’action politique, créé des partis politiques et sont représentés au sein du parlement et mènent une vie ordinaire.

L’Algérie a appelé à la réforme de la Ligue arabe. L’Égypte est-elle favorable? Quelles sont, d’après-vous, les lacunes qui doivent rectifiées?

Réformer la Ligue arabe dans le sens de mieux accomplir ses mission est acceptable et personne ne s’y oppose à cette idée. Cette réforme doit se faire sur des bases purement objectives. Parfois, je suis stupéfait des quelques voix qui s’élèvent pour dissoudre la Ligue arabe à qui ont fait endosser l’entière responsabilité de l’échec des traitements des problèmes des pays arabes.

La Ligue a échoué dans la résolution des problèmes auxquels sont confrontés les pays arabes. Une simple analyse nous permet de faire ce constat. Qu’en-dites vous à ce propos?

Le secrétaire général de la Ligue est l’exécuteur de la volonté des Etats arabes. Echouer à protéger un territoire donné signifie à la base le désaccord des pays composant ce territoire dont ils assument la responsabilité. Il est à dénoncer le comportement d’un petit Etat arabe qui tente imposer sa volonté à l’ensemble des pays arabes. D’ailleurs, il a été à l’origine de la division des pays arabes et de la zizanie qui règne dans nombre de pays.

La capacité des Etats ne se mesure pas à leur superficie mais à leur efficacité ?

Effectivement. Mais est-ce le rôle d’un Etat voisin est de détruire l’autre. C’est inadmissible et condamnable.

Est-ce judicieux d’exclure un membre fondateur de la Ligue, en l’occurrence la Syrie ?

L’attitude égyptienne vis-à-vis de la question syrienne est claire, elle n’a pas pris parti. L’Égypte a œuvré pour trouver une solution et pour que la Syrie soit un Etat unifié et stable. L’effritement des Etats ne profite ni à l’Égypte ni à un autre pays. Elle entretient d’excellentes relations tant avec le gouvernement qu’avec l’opposition syrienne.

L’ancien émissaire onusien, Lakhdar Brahimi a reproché l’hégémonie égyptienne sur le poste de secrétaire général de la Ligue arabe. Nombreux sont ceux qui la considèrent  comme étant une annexe rattachée à la diplomatie égyptienne. Quel est votre commentaire?

Le secrétaire général n’est en réalité que le représentant et le secrétaire qui exécute la volonté des Etats arabes. Il exécute ce que décident les dirigeants arabes. Certains le présentent comme étant une instance au-dessus de la volonté des régimes. La solution se fait dans le fond et non pas dans la forme.

Comment trouvez-vous le climat des investissements en Algérie?

Il y a d’importants  investissements égyptiens en Algérie, bien qu’ils aient reculé quelque peu après 2009 avant de reprendre de belle manière. Les cinq grandes compagnies égyptiennes sont présentes en Algérie, entre autres Orascom Télécom.

Il y a aussi la société de fabrication des câbles, Elsewedy, qui couvre 50% des besoins du marché algérien.

D’autre part, la société algérienne “Condor” ouvrira une grande usine en Égypte, dont 80% des produits seront destinés à l’exportation vers des pays africains, dont le produit pourrait être exporté vers l’Europe et l’Amérique Latine en tant  que produit algérien.

Traduit par: Moussa. K.

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