Ce maire proche de l’extrême droite sera jugé à cause d’un Algérien

Le maire de Béziers (France) Robert Ménard, qui avait refusé de célébrer le mariage d’un Algérien et une Française en juillet 2023, a refusé mardi 18 février de plaider coupable devant un juge. Il sera donc convoqué devant un tribunal correctionnel.
Robert Ménard, maire (DVD) de Béziers, est poursuivi pour avoir refusé de marier une Française et un Algérien sous obligation de quitter le territoire (OQTF). C’est une décision qui vaut à ce maire proche de l’extrême droite d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel, a rapporté France Info. “J’ai juste fait une chose évidente: refuser de marier quelqu’un qui n’avait normalement pas à être devant moi à la mairie. On m’oblige à marier quelqu’un qui est lui-même obligé de quitter le territoire”, a déclaré Robert Ménard.
Une loi débattue au Sénat
Une proposition de loi sera débattue au Sénat sur la question jeudi 20 février. “Mon souhait, c’est que quand vous voulez vous marier, si vous êtes une personne étrangère, vous devez fournir les documents attestant que votre situation est régulière sur le territoire”, a fait savoir Stéphane Demilly, sénateur UDI de la Somme.
Mariage annulé entre un Algérien et une Française, un maire français risque 5 ans de prison
Le maire de Béziers, Robert Ménard, risque jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende et pourrait perdre sa place d’édile pour avoir refusé de célébrer l’union entre une femme de nationalité française et Mustapha, un ressortissant algérien de 23 ans.
Le maire de Béziers Robert Ménard sera convoqué devant le tribunal judiciaire de Montpellier le 18 février prochain à 10 heures pour avoir refusé de célébrer un mariage en 2023, a appris BFMTV ce vendredi 7 février.
Le 7 juillet 2023, l’édile avait refusé de célébrer l’union entre une femme de nationalité française et Mustapha, un ressortissant algérien de 23 ans sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Ce dernier était connu de la justice pour des faits de vol. Le couple avait alors déposé plainte contre lui.
Le maire est mis en cause pour avoir pris dans l’exercice de ses fonctions “des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi, en l’espèce en refusant de procéder à la célébration de ce mariage”.
“Notre qualité de victime est enfin reconnue”
De son côté, Eva, la femme dont le mariage a été annulé dit auprès de BFMTV “se sentir enfin respirer” pour la première fois depuis le 7 juillet 2023. “Notre qualité de victime est enfin reconnue, le cauchemar que l’on a vécu aussi”, affirme-t-elle.
“Mr Ménard va enfin devoir répondre de ses actes à savoir gâcher notre bonheur, piétiner nos droits, nous humilier le jour de notre mariage publiquement, et diffamer à notre sujet”, lance Eva.
L’avocate du couple, Vanessa Edberg, se montre elle aussi soulagée. “Après plus d’un an et demi de séparation injuste de ce couple, due à une violation manifeste de la loi, de la procédure, de notre État de droit, l’audience contre Robert Ménard aura enfin lieu”, déclare-t-elle.
Avant d’ajouter: “L’État de droit n’est pas une abstraction: il protège chacun d’entre nous. Quand il est bafoué, c’est la liberté de tous qui vacille. Ce combat n’est ni politique ni idéologique. C’est un combat pour la justice, pour le droit, pour ce qui fait de la France un grand pays.”
À l’époque des faits, Robert Ménard expliquait sur notre antenne avoir pris cette décision par crainte d’être face à un “mariage blanc”. Pourtant, le parquet de Béziers avait donné son feu vert à ce mariage, après avoir examiné les auditions séparées des deux époux réalisés par l’officier d’État civil de la municipalité.
Après avoir été placé dans un centre de rétention administrative, Mustapha a été expulsé vers l’Algérie le 20 juillet dernier.