Dialogue entre le gouvernement et les rebelles congolais

Les représentants du gouvernement congolais et du chef rebelle Laurent Nkunda devraient se retrouver lundi à Nairobi autour de la table des négociations, afin de sortir le pays de la nouvelle série de violences qui y perdure depuis fin août.

• Trois mois après la reprise des combats dans le Nord-Kivu entre les rebelles et les forces gouvernementales, les antagonistes vont enfin se rencontrer. La capitale kényane a été choisie pour abriter les discussions, censées officialiser « le cessez-le-feu » décrété fin octobre unilatéralement par les rebelles. Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria et médiateur des Nations unies en République Démocratique du Congo, supervisera ces discussions.
• Le gouvernement et la rébellion se sont à maintes fois, dits prêts à discuter mais le cadre des pourparlers suscitait des divergences.
• Kinshasa a toujours voulu associer tous les groupes armés de la région de l’Est aux discussions dont les miliciens hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ce qu’a toujours rejeté Laurent Nkunda. Le chef rebelle qui avance, en fait, que la principale raison de sa rébellion était la présence des FDLR, parmi lesquels des auteurs du génocide de 1994 au Rwanda contre les tutsis, réclamait des discussions directes avec le gouvernement. Kinshasa a fini par céder et prévu avec Kigali la mise en place d’un « plan militaire » contre ces rebelles hutu rwandais dans l’est de la RDC.
• La tension s’est même apaisée entre les deux pays qui comptent rouvrir prochainement leurs ambassades respectives.
• La rencontre de Nairobi doit permettre de lever certaines “équivoques” en préalable aux négociations de fond, a estimé samedi le mouvement rebelle. Elle doit parvenir à “harmoniser les point de vues et de discuter certains préalables importants aux véritables négociations”, a déclaré le porte-parole de la rébellion, qui espère que cette rencontre rapprochera les belligérants de la paix.
• Nairobi représente un grand espoir pour les populations du Nord-Kivu qui vivent sur une poudrière. Un calme précaire y règne depuis la trêve décrétée par les rebelles mais des heurts sporadiques éclatent souvent entre rebelles et miliciens progouvernementaux.
• Ces combats ont fait depuis août quelque 250 mille déplacés.