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Dr Habib Laouleb: «L’Algérie et la Tunisie, les grands absents du conflit en Libye»

Echoroukonline
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Dr Habib Laouleb: «L’Algérie et la Tunisie, les grands absents du conflit en Libye»
D.R

Dr Habib Hassen Laouleb, président du Centre de recherches et d’études pour l’Union du Maghreb arabe (UMA) évoque trois (3) scénarii de l’accord de sécurité signé entre le gouvernement libyen d’union nationale et la Turquie, qui a suscité des réactions d’un certain nombre de pays, en l’occurrence l’Égypte, la Grèce et le Chypre.

Dans cet entretien qu’il a accordé à Echorouk, Dr Habib Hassen Laouleb estime que les grands absents du conflit en Libye sont bel et bien l’Algérie et la Tunisie qui s’occupent de leurs problèmes internes.

Echorouk: Quelle lecture faites-vous des répercussions de l’accord turco-libyen  sur la Libye?

Je trouve que le gouvernement libyen d’union nationale est dans l’embarras dans la mesure où il se trouve sans soutien international bien qu’il soit reconnu par la communauté internationale, et aujourd’hui lâché par des amis et frères et ne trouve comme seule solution que de s’allier à la Turquie pour sauver son pays d’une crise et le peuple libyen d’une guerre civile.

En revanche, on voit son rival, le maréchal Khalifa Haftar s’approcher aux grands pas  des abords de la capitale Tripoli, jouissant ainsi d’un important soutien international, essentiellement de la part de la France, la Russie, d’Égypte, des Emirats arabes unis (EAU) et éventuellement des États-Unis…

A mon sens, cet accord aura trois scénarii. Primo, il devrait attiser la guerre et précipiter le déclenchement d’une troisième guerre mondiale bien que la Turquie soutenait auparavant le gouvernement de Sarraj discrètement, mais elle continue aujourd’hui à le faire et son intervention militaire pourrait également permettre à l’une des deux parties de l’emporter.

Le deuxième scénario consiste à diviser la Libye en trois Etats : un à l’est, l’autre à l’ouest et le troisième au sud riche en richesses.

Le troisième favoriserait l’engagement d’un dialogue et d’une réconciliation entre les frères libyens. A ce titre, je pense que les États-Unis vont intervenir et exercer une pression tant sur le gouvernement que sur Khalifa Haftar pour procéder à un dialogue et une réconciliation tout en tenant à ce que la Russie et la Chine soient éloignées du bassin méditerranéen riche en gaz.

Pourquoi, selon-vous, la Turquie intervient-elle dans cette crise alors que des pays voisins de la Libye, notamment la Tunisie et l’Algérie tardent à le faire?

Ankara est intervenu pour préserver ses intérêts et ses importants investissements en Libye; menacés en cas d’une victoire de Haftar et ses alliés. La Turquie souhaite en effet s’offrir une place en Méditerranée, d’installer des bases militaires en Libye et de bénéficier du pétrole et du gaz libyens tout en tenant à ce qu’elle se positionne pour tirer profit dans la nouvelle Libye et en l’Afrique.

En vérité, les grands absents du conflit sont la Tunisie et l’Algérie qui étaient jadis favorables à un dialogue, à une réconciliation et à la cohabitation. Leur absence est justifiée par le fait que la Tunisie soit actuellement dans une phase de transition et en raison des moyens militaires limités.

Quant à l’Algérie, elle est due au Hirak, l’absence d’un Président et la préparation des élections présidentielles. Je suis persuadé que les deux pays joueront à nouveau leur rôle de médiation et impliqueront des pays du Maghreb pour jouer un rôle vital et stratégique en favorisant le dialogue et la réconciliation entre les Libyens.

D’après-vous, pourquoi l’Égypte et autres pays se sont-ils opposés à cet accord?

L’opposition de l’Égypte et ses alliés s’explique par plusieurs raisons, entre autres la différence politique entre régimes et l’intervention ne leur profite point et renforce en revanche le gouvernement d’union nationale et le projet de l’islam politique en Libye et les investissements turcs dans ce pays.

En outre, la présence turque en Méditerranée -riche en gaz naturel- serait de nature à empêcher l’Égypte et ses alliés d’en bénéficier à eux seuls…

Propos recueillis par: Abdeslam Sekia / Traduits par: Moussa. K.

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