Eclaircie diplomatique pour la bande de Gaza

Les présidents égyptien et français ont proposé un plan pour arrêter l'escalade de la violence entre Israël et le mouvement palestinien Hamas dans la Bande de Gaza. De nombreuses voix se sont empressées de saluer l’initiative.

• Le plan de sortie crise, prélude d’une démarche pour arrêter la boucherie qui perdure à Gaza, prévoit un cessez-le-feu immédiat pendant une période limitée pour permettre l’entrée dans la Bande de Gaza d’une aide humanitaire et donner du temps à l’Egypte pour tenter de parvenir à un arrêt permanent des combats.
• Il appelle également à une réunion d’urgence en Égypte entre Israéliens et Palestiniens, en présence de représentants de l’Union européenne, pour parvenir à “des engagements et des garanties”. Ces garanties devraient inclure “la sécurisation des frontières”, ce qu’exige Israël, “l’ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège” de la bande de Gaza, comme le réclament les Palestiniens. Le plan invite aussi à la réconciliation des factions palestiniennes rivales, notamment le Fatah et le Hamas.
• Cette initiative détaillée par le président égyptien Hosni Moubarak à Charm-el-Cheikh lors d’une conférence de presse avec le président français, a été d’abord jugée positive par Israël. Mais après, le président israélien Shimon Peres a estimé que les propositions n’étaient pas suffisantes pour aboutir à un cessez-le-feu immédiat.
• Israël a toutefois accédé à la demande égyptienne d’un couloir humanitaire à Gaza permettant l’acheminement de l’aide, et l’armée israélienne a annoncé qu’elle allait cesser ses bombardements à Gaza chaque jour pendant trois heures. Une réponse  qui ne correspond pas à l’appel égyptien d’une cessation immédiate des hostilités.
• Côté palestinien, le président, Mahmoud Abbas, accueille favorablement le plan égyptien visant à mettre fin à la guerre de Gaza et se rendra vendredi en Egypte pour un sommet avec Hosni Moubarak.
• Le mouvement palestinien Hamas a pour sa part indiqué par la voix de son représentant au Liban avoir des “réserves”, jugeant que le plan ne devait pas être considéré comme un tout “à prendre ou à laisser”. Le Hamas considère, toutefois, que le plan égyptien “méritait d’être étudié”, selon des chaînes satellitaires arabes.
• Pour  le président français, Nicolas Sarkozy, “la proposition égyptienne  (…) n’est pas un retour au statu quo ante puisque les Egyptiens sont prêts à travailler sur la sécurité aux frontières, puisqu’une pression est faite pour qu’il n’y ait plus de roquettes qui partent de Gaza”.
• A l’Elysée, on espère un accord entre l’Egypte et Israël “sous 4 à 5 jours”, qui “pourrait conduire à un retrait sous huit jours de l’armée israélienne” de Gaza. “L’accord israélien pour l’ouverture d’un corridor humanitaire ainsi que l’annonce d’une interruption des bombardements aériens trois heures par jour constituent un premier pas positif qui doit être concrétisé immédiatement”, a déclaré la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme Rama Yade.
• Le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, lui aussi parait optimiste, et espère que l’initiative égyptienne porte “ses fruits dans les prochaines heures”.
• La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, a salué l’initiative de Moubarak et promis d’y donner suite. Elle s’exprimait en marge des débats du Conseil de sécurité de l’ONU pour une résolution mettant fin à l’agression israélienne. Une agression cautionnée par son administration qui paralyse une résolution qui permettrait l’arrêt d’un génocide qui a fait déjà plus de 700 morts.