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Les femmes des candidats…les plus grandes absentes de ce vote

La Première Dame d’Algérie: qui peut détrôner Anissa Boumediène?

Echoroukonline
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La Première Dame d’Algérie: qui peut détrôner Anissa Boumediène?
D.R
Feu Houari Boumediène et son épouse Anissa

De nombreux citoyens des pays occidentaux et même arabes s’intéressent de très près aux femmes des candidats à la présidentielle. Ils se questionnent souvent sur qui et comment sera la future première dame de leur pays. Généralement l’épouse du candidat s’affiche à ses côtés depuis le début de la campagne électorale jusqu’à sa prise de fonction, et c’est  ce que nous avons constaté en Tunisie lors du dernier scrutin, mais en Algérie c’est un non événement, un statut non reconnu, d’ailleurs la première dame est bien discrète!

La place des femmes dans la vie politique était quasi-inexistante pendant près de 50 ans en Algérie, jusqu’en 2012, l’année qui a vu l’adoption par le Parlement de la loi des quotas pour les femmes, dite «loi organique fixant les modalités augmentant les chances d’accès de la femme à la représentation dans les assemblées élues», les élections législatives organisées en mai de cette même année, ont en effet permis à 146 femmes d’accéder à l’Assemblée populaire nationale, soit un taux de 31,6 %, alors qu’il n’était que de 7,7 % auparavant, ce qui a permis de classer l’Algérie au premier rang des pays arabes en matière de représentation féminine au Parlement.

Cependant, le statut des femmes algériennes en politique n’a pas permis de donner un rôle important à l’épouse du président ou à ce qu’on appelle «la Première Dame», serait-ce parce que pendant 20 ans, les Algériens se sont habitués à ce que ce poste soit vacant ! En effet, le président déchu Abdelaziz Bouteflika n’avait pas de femme qui vivait à ses côtés, sa position était claire et il n’y avait pas de débat à faire là-dessus. Sauf que cette année, cinq personnalités politiques étaient en course pour la présidentielle du 12 décembre 2019, il y avait bien une campagne électorale qui leur permettait de mettre en avant leurs épouses et le rôle qu’elles pouvaient jouer dans la promotion des femmes en politique, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur le terrain…. Négatif! Aucune n’a fait apparition et personne n’a cherché à les connaître ou à savoir ce qu’elle pouvait apporter si l’une d’elle devenait Première Dame, on dirait même que c’est devenu un des sujets les plus tabous de notre société.

L’expert en sociologie politique, le Dr Nasser Djabi, affirme qu’en Algérie, aucune Première Dame n’a jamais eu autant de succès que l’épouse du Président, feu Houari Boumediène qui avait pris ses fonctions après l’indépendance, c’est là que sa femme Anissa Boumediene était apparue à ses côtés à la télévision. Toutefois, cette apparition n’était pas perçue d’un très bon œil par les citoyens et les acteurs politiques, et lui a valu de vives critiques. Nasser Djabi a souligné que la Première Dame d’Algérie, n’était pas non plus acceptée sous le règne de Chadli Bendjedid. Pour lui, si la présence des femmes de Boumediène et de Chadli était remarquée, il n’en demeure pas moins que celle-ci n’était que protocolaire et ne faisait qu’office d’accompagnatrice et n’a contribué en rien à instaurer la notion de Première Dame dans la culture populaire

Le sociologue a déclaré qu’en règle générale, les politiciens craignent que leurs épouses soient connues du grand public en les accompagnant dans leurs différentes missions et meetings ou en faisant des apparitions dans les médias.  Pour eux, elles seraient automatiquement sous le feu des projecteurs et seraient confrontées à la critique et aux jugements de la société car, selon Djabi, les mentalités des politiques n’ont jamais vraiment changé et ils n’arrivent pas à voir la femme comme étant une personne à part entière, réfléchie, ambitieuse, active et qui peut concrètement contribuer à la vie politique.

A l’étranger, les First Ladies  sont souvent cantonnées à un rôle de représentation et tentent parfois de s’en affranchir, c’est leur combat, quel est le nôtre? Les experts pensent que de base, l’Algérien n’est pas prêt à accepter cette idée, car pour lui l’implication d’un membre de la famille du Président est considérée comme un indicateur de corruption au vu des multiples affaires en cours.

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