Libye : les combats font toujours rage

Les rebelles ont gagné du terrain dans l'ouest de la Libye jeudi matin, ce qui n'empêche pas le conflit de s'enliser. Deux photographes de guerre ont par ailleurs trouvé la mort à Misrata.

Toute intervention au sol de la part de l’Alliance reste toutefois exclue. Sans doute en contrepartie, la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont annoncé mercredi l’envoi de conseillers militaires. Une décision qui a suffi à irriter la Russie, qui s’est chargée de le faire savoir par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov : “L’Histoire est riche en exemples de ce type. On commence par envoyer des instructeurs et ensuite ça dure pendant de longues années, faisant des centaines et des milliers de morts de chaque côté.”

David Cameron, le Premier ministre britannique, lui a répondu dans la foulée en soulignant “l’importance de mettre le colonel Kadhafi sous une pression militaire et diplomatique constante”… Face à l’enlisement du conflit, et à la multiplication des dommages collatéraux (camouflés tant bien que mal), l’Otan vient ainsi de donner la consigne aux insurgés de rester le plus éloignés possible des forces loyalistes, de manière à pouvoir mettre en œuvre “l’intensification des frappes” réclamée par le Conseil national de transition (CNT), à défaut de l’envoi de troupes au sol.

En attendant, on compte (encore) les morts. A Misrata, où “la situation est très grave” (1000 morts en six semaines), un médecin ukrainien, un photographe britannique du magazine Vanity Fair et un autre, américain, de l’agence Getty ont été tués par un tir de mortier. Dans la région de Khellat Al-Ferjan, sept civils auraient, eux, succombé aux frappes de la coalition, du moins si l’on en croit l’agence officielle libyenne Jana. Et le pire est peut-être encore à venir…