Droit du sol: quand Valls affiche ses divergences avec Retailleau et Darmanin

Le ministre français des Outre-mer Manuel Valls redoute “une fracture historique” en cas de remise en question totale du droit du sol dans La Tribune Dimanche, en prenant ainsi ses distances avec le duo Retailleau-Darmanin sur ce sujet.
Le ministre des Outre-mer Manuel Valls estime ce dimanche 16 février que “remettre totalement en question” le droit du sol constituerait “une fracture historique”, marquant dans une tribune sa divergence avec les ministres de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et de la Justice, Gérald Darmanin.
“La situation particulièrement dramatique de Mayotte conduit à clairement soutenir le resserrement du droit du sol sur l’archipel” de l’océan Indien, écrit l’ex-Premier ministre dans une “opinion” publiée par La Tribune Dimanche.
“Un principe ancien de notre droit”
Pour autant, au-delà de Mayotte, “remettre totalement en question un principe ancien de notre droit, qui remonte à l’Ancien Régime et que toutes les lois républicaines ont consacré, serait une fracture historique”, estime Manuel Valls, a rapporté BFMTV.
“Le droit du sol peut avoir une dimension intégratrice, car un enfant né en France et qui y réside depuis qu’il est petit développe un attachement à notre pays”, fait-il valoir.
Tout en considérant que “le nombre annuel d’entrées légales, auxquelles s’ajoutent hélas les illégales, est devenu insoutenable” sur le territoire français, l’ancien chef de gouvernement juge “discutable” le postulat selon lequel le droit de la nationalité nourrirait l’immigration.
“Personne ne vient en France avec pour objectif d’acquérir la nationalité. L’appel d’air vient de notre droit au séjour, de notre droit des étrangers, de notre système social et de santé, de notre trop grand laxisme parfois, mais pas de notre droit civil”, relève le ministre. “Il ne faut pas céder à toutes les facilités”, souligne-t-il.